Propriétés/EffetsClasse pharmacothérapeutique: ophtalmologiques, autres médicaments ophtalmologiques
Code ATC
S01XA18
Mécanisme d’action
La ciclosporine, après administration oculaire, est passivement absorbée par les lymphocytes T. En se liant à la cyclophiline A, elle inactive la calcineurine et empêche la translocation du NF-AT dans le noyau, ce qui bloque la libération de cytokines pro-inflammatoires telles que l’IL-2 et, ainsi, l’activation des lymphocytes T. Le blocage du NF-AT perturbe également le processus allergique. La ciclosporine inhibe la libération de l’histamine par les mastocytes et les basophiles en réduisant la production d’IL-5, et pourrait réduire le recrutement des éosinophiles et ses effets sur la conjonctive et la cornée. Il est également connu que la ciclosporine régule positivement la libération des cytokines anti-inflammatoires. Toutes les données disponibles suggèrent que la ciclosporine agit de manière spécifique et réversible sur les lymphocytes. Elle ne diminue pas l’hématopoïèse et n’exerce aucun effet sur la fonction des cellules phagocytaires.
Pharmacodynamique
Aucune donnée disponible.
Efficacité clinique
Dans l’essai clinique pivot contrôlé contre le véhicule, en double insu, de 12 mois (étude VEKTIS), 169 patients présentant une VKC sévère et une kératite sévère (de grade 4 ou 5 sur l’échelle modifiée d’Oxford) ont été randomisés pour recevoir pendant les 4 premiers mois de l’étude (période 1) 4 gouttes de Verkazia (forte dose), 2 gouttes de Verkazia (faible dose) et 2 gouttes de véhicule, ou 4 gouttes de véhicule. Chez les patients randomisés dans le groupe véhicule, le véhicule a été remplacé par Verkazia (4 ou 2 instillations quotidiennes) du mois 4 au mois 12 (période 2).
Cent soixante-huit patients (127 enfants [75,6 %] et 41 adolescents [24,4 %]) ont été inclus dans les analyses d’efficacité. L’âge moyen était de 9,2 ans (É-T : 3,3; intervalle : 4-17 ans). Plus de patients de sexe masculin (n = 132 [78,6 %]) que de patients de sexe féminin (n = 36 [21,4 %]) ont été inclus dans l’étude.
Le critère d’efficacité principal (variation moyenne ajustée sur les pénalités du score de coloration cornéenne à la fluorescéine [CCF] par rapport au début de l’étude et pendant la période 1) a été évalué chez l’ensemble des patients (n = 168). L’efficacité a été évaluée chaque mois pendant la période de traitement de 4 mois et comparée aux données des patients au début de l’étude au moyen d’un critère composite reposant sur la kératite évaluée par l’échelle modifiée d’Oxford, l’utilisation du médicament de secours (corticoïdes à usage local) et le développement d’un ulcère de la cornée.
La différence de la moyenne des moindres carrés, par rapport au véhicule, était de 0,76 % (IC à 95 %: 0,26, 1,27) dans le groupe recevant la forte dose, et de 0,67 (IC à 95 %: 0,16, 1,18) dans le groupe recevant la faible dose. Ces deux valeurs étaient statistiquement significatives, avec une valeur p de 0,007 pour le groupe recevant la forte dose et de 0,010 pour le groupe recevant la faible dose.
Il a toutefois été difficile d’évaluer la pertinence clinique du critère d’efficacité principal. Dans ce contexte, les résultats en termes de taux de répondeurs représentaient un critère d’évaluation plus fiable. Un répondeur se définissait comme un patient: 1) qui, au cours des 4 mois de traitement, avait présenté un score CCF moyen ≤ 50 % de la valeur mesurée au début de l’étude, 2) qui n’était pas sorti de l’étude pour une raison potentiellement liée au traitement, 3) qui n’avait pas développé d’ulcère de la cornée et 4) qui n’avait pas utilisé le médicament de secours au cours des 4 derniers mois de traitement. Le nombre de répondeurs, en termes de score CCF, était significativement supérieur dans les deux groupes ayant reçu le médicament actif par rapport au véhicule (p = 0,005 pour le groupe ayant reçu la forte dose, et p = 0,010 pour le groupe ayant reçu la faible dose), avec 55,4 %, 50,0 % et 27,6 % de répondeurs respectivement pour la forte dose, la faible dose et le véhicule. La différence, par rapport au véhicule, était de 27,8 % en faveur de la forte dose et de 22,4 % en faveur de la faible dose.
Le médicament de secours (corticoïdes à usage local) a été plus souvent utilisé dans le groupe véhicule que dans le groupe recevant la forte dose: 32,1 % des patients du groupe traité avec la forte dose et 31,5 % des patients du groupe traité avec la faible dose ont reçu au moins une cure de médicament de secours, contre 53,4 % des patients dans le groupe véhicule.
Les 4 symptômes (photophobie, larmoiement, démangeaisons et écoulement muqueux) se sont améliorés au cours du traitement, et pour chaque symptôme, la différence entre le début de l’étude et le mois 4 a largement dépassé 10 mm.
Concernant la moyenne des symptômes de VKC, la différence de la moyenne des moindres carrés par rapport au véhicule dans le groupe traité par la forte dose était statistiquement significative à tous les temps d’évaluation, en comparaison avec le véhicule: -19,4 mm (p < 0,05).
L’amélioration de la qualité de vie des patients (questionnaire Quick) a été significativement supérieure dans le groupe traité par la forte dose, par rapport au groupe véhicule. Cette amélioration était importante sur le plan clinique, comme l’indique l’ampleur de l’effet sur 4 mois (domaine relatif aux symptômes: 0,67; domaine relatif aux activités quotidiennes: 0,44).
Lors de la période 2, les analyses ont mis en évidence une stabilité des améliorations observées pendant la période 1 pour les deux doses.
Sécurité et efficacité en pédiatrie
Voir «Efficacité clinique»
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