Mises en garde et précautionsRopivacaïne
La prudence est de mise en cas des affections du myocarde, de diabète, de traitement anticoagulant, ou d'insuffisance rénale ou hépatique.
Il faut toujours choisir la dose et la concentration la plus faible permettant d’obtenir un bloc nerveux efficace.
Les méthodes d’anesthésie et analgésie régionale ne devraient être utilisées qu’en des endroits disposant d’un équipement approprié et du personnel compétent. L’équipement et les médicaments nécessaires à la surveillance et, en cas d’urgence, à la réanimation du patient doivent être à disposition immédiate.
Le médecin responsable doit disposer de la formation et de l’expérience adéquates pour le diagnostic et le traitement d’éventuels effets indésirables, d’une toxicité systémique, et d’autres complications (voir « Surdosage »).
Bien qu'une analgésie soit souvent indiquée chez les patients dont l'état général est insatisfaisant (en raison de facteurs dus à l'âge ou d'autres facteurs qui agissent sur leur santé , tels qu'un bloc cardiaque partiel ou complet, une affection hépatique au stade avancé ou une insuffisance rénale grave), ces patients requièrent précisément une attention soutenue.
Après l’administration épidurale, un bloc sympathique haut ou une propagation intracrânienne de l’anesthésique local peut parfois provoquer, enparticulier chez les femmes enceintes, un syndrome de Horner caractérisé par unmyosis, une blépharoptose et une anhidrose. Ce syndrome estspontanément résolutif à l’arrêt du traitement. Une surveillance attentive des patients sous anesthésie péridurale est néanmoins recommandée afin deprévenir le risque potentiel d’arrêt cardiocirculatoire résultant d’un bloc sympathique haut.
Les patients traités par des anti-arythmiques de classe III (comme par ex. l’amiodarone) doivent être surveillés et un examen par ECG doit être pris en considération car les effets cardiaques peuvent être additifs.
Des cas d’arrêt cardiaque lors d’administration épidurale ou avec de la ropivacaïne ont été rarement rapportés, notamment en cas d’administration intravasculaire involontaire chez le patient âgé et chez le patient ayant une coronaropathie préexistante. Dans certains cas, une réanimation s’est révélée difficile. En cas d’arrêt cardiaque, les chances de succès peuvent être augmentées par une prolongation des mesures de réanimation.
Etant donné que la ropivacaïne est métabolisée dans le foie, une prudence particulière est de mise chez les patients souffrant d’affections hépatiques sévères. Lors d’administrations répétées, il convient d’envisager une réduction adéquate de la dose en raison de l’élimination ralentie. Normalement, aucune adaptation de la dose n’est nécessaire pour une dose unique ou lors d’un traitement de courte durée chez les patients dont la fonction rénale est réduite. Une acidose et des concentrations réduites de protéines plasmatiques peuvent augmenter le risque de toxicité systémique chez les patients souffrant d’insuffisance rénale chronique (voir «Posologie/Mode d’emploi»)..
Les analgésies épidurales peuvent provoquer une hypotension et une bradycardie.
Le risque de réactions de ce type peut être réduit, p. ex. par un remplissage vasculaire préalable ou par l’injection d’un agent vasopresseur. Une hypotension sera traitée immédiatement par, p. ex. une injection IV de 5 à 10 mg d’éphédrine, que l’on répétera en cas de nécessité.
Les bradycardies doivent être traitées par l’administration de 0,5-1 mg d’atropine en IV.
Suivant la posologie et l'intervalle entre les doses, en particulier aussi dans les analgésies épidurales continues, les injections à répétition peuvent produire une accumulation de l'anesthésique local et, par conséquent , un risque de toxicité. Après plusieurs injections, on observe une tachyphylaxie; ce phénomène est observé principalement au cours d'anesthésies épidurales de longue durée.
Une administration prolongée de ropivacaïne devrait être évitée chez les patients traités par des inhibiteurs puissants du CYP1A2 (p.ex. fluvoxamine, énoxacine, voir « Interactions »).
Chez les patients souffrants d’une porphyrie aiguë, ropivacaine ne doit être administré que dans les cas urgents, car il pourrait avoir des effets porphyrinogènes. Il convient donc de prendre des mesures de précaution appropriées chez les patients à risque.
Fentanyl
Dépendance médicamenteuse et potentiel d’abus
L’utilisation répétée d’opioïdes peut entraîner le développement d’une tolérance et d’une dépendance physique et/ou psychique. On peut observer l’apparition d’une dépendance iatrogène après l’utilisation d’opioïdes. Comme d’autres opioïdes, Ropivacain-Fentanyl Sintetica peut faire l’objet d’abus et il convient de surveiller les signes d’abus et de dépendance chez tous les patients recevant des opioïdes. Les patients présentant un risque accru d’abus d’opioïdes peuvent cependant être adéquatement traités par des opioïdes, mais doivent faire l’objet d’une surveillance complémentaire pour détecter les signes de mésusage, d’abus ou de dépendance. L’utilisation répétée de Ropivacain-Fentanyl Sintetica peut induire un trouble de l’usage d’opioïdes (TUO). L’abus ou le mésusage intentionnel de [nom de la préparation] peut conduire à un surdosage et/ou au décès. Le risque de développer un TUO est accru chez les patients ayant des antécédents personnels ou familiaux (parents ou frères et soeurs) de troubles de l’usage de substances (y compris l’alcool), chez les fumeurs ou chez les patients présentant d’autres affections psychiques (p. ex. dépression majeure, troubles anxieux et troubles de la personnalité) dans l’anamnèse. Il convient de surveiller les signes d’un comportement addictif (drug-seeking behaviour) (p. ex. demandes prématurées de renouvellement d’ordonnance). Cela inclut le contrôle de l’utilisation concomitante d’opioïdes et de médicaments psychoactifs (comme les benzodiazépines). Pour les patients présentant des signes et symptômes de troubles de l’usage d’opioïdes, la consultation d’un spécialiste des addictions doit être envisagée.
Dépression respiratoire
Comme pour tous les opioïdes, l'utilisation de Ropivacain-Fentanyl Sintetica comporte un risque de dépression respiratoire cliniquement significative. Si elle n'est pas détectée et traitée immédiatement, une dépression respiratoire peut conduire à un arrêt respiratoire et au décès. En fonction de l'état clinique du patient, le traitement d'une dépression respiratoire peut inclure une surveillance étroite, des mesures de soutien et l'administration d'antagonistes des opioïdes. Noter cependant que la dépression respiratoire peut durer plus longtemps que l'action de l'antagoniste. Elle peut aussi, en cas d'analgésie profonde, se prolonger dans la phase postopératoire ou s'y manifester à nouveau. C'est pourquoi il faut surveiller les patients sans relâche, et disposer d'un antagoniste des opioïdes et d'un équipement de réanimation.Toute hyperventilation pendant l'anesthésie peut influer sur la respiration en phase postopératoire. Une dépression respiratoire grave, engageant le pronostic vital ou d'issue fatale peut survenir à tout moment du traitement, mais le risque est maximal au début du traitement et après une augmentation posologique.
Troubles respiratoires liés au sommeil
Les opioïdes peuvent provoquer des troubles respiratoires liés au sommeil, notamment une apnée centrale du sommeil (ACS) et une hypoxémie liée au sommeil. L'utilisation d’opioïdes majore le risque d'ACS de façon dose-dépendante. Chez les patients souffrant d'ACS, une réduction de la dose totale d'opioïdes doit être envisagée.
Utilisation concomitante de substances ayant un effet dépresseur sur le système nerveux central
L'utilisation concomitante d'opioïdes et de benzodiazépines ou d'autres substances ayant un effet dépresseur sur le système nerveux central (SNC) peut entraîner une sédation importante, une dépression respiratoire, un coma ou le décès. Étant donné ces risques, il ne faut administrer de manière concomitante des opioïdes et des benzodiazépines ou d'autres médicaments ayant un effet dépresseur sur le SNC que chez les patients pour lesquels aucune autre option de traitement n'est envisageable. Si l'on décide de prescrire Ropivacain-Fentanyl Sintetica en même temps que des benzodiazépines ou d'autres médicaments ayant un effet dépresseur sur le SNC, il convient d'opter pour la posologie minimale efficace et la plus courte durée possible de traitements concomitants. Les patients doivent faire l'objet d'une surveillance étroite afin de détecter les signes et symptômes de dépression respiratoire et de sédation (voir rubrique « lnteractions »).
Exposition accidentelle
Les patients et les aidants doivent être avertis que Ropivacain-Fentanyl Sintetica contient un principe actif dans une concentration qui peut être fatale, notamment pour les enfants. Il convient donc de les inviter à conserver toutes les unités de dose hors de portée des enfants et à éliminer correctement toute unité entamée ou non utilisée.
Syndrome de sevrage des opioïdes chez le nouveau-né
L'utilisation prolongée de Ropivacain-Fentanyl Sintetica pendant la grossesse peut entraîner un syndrome de sevrage des opioïdes chez le nouveau-né qui peut engager le pronostic vital s'il n'est pas détecté et traité en temps opportun. Le traitement doit être mené selon les protocoles mis en place par les spécialistes de néonatologie. S'il est nécessaire d'utiliser des opioïdes chez une femme enceinte pendant une période prolongée, il convient d'informer la patiente du risque de syndrome de sevrage des opioïdes chez le nouveau-né et de s'assurer que le traitement adapté est disponible, le cas échéant.
Hyperalgésie
L'hyperalgésie induite par les opioïdes survient lorsqu'un analgésique à base d'opioïdes entraîne paradoxalement une augmentation des douleurs ou de la sensibilité à la douleur. Cet état se distingue du développement d'une tolérance, qui nécessite l'administration de doses supérieures d'opioïdes pour maintenir un certain effet. Les symptômes de l'hyperalgésie induite par les opioïdes incluent notamment une augmentation des douleurs en cas d'élévation de la dose d'opioïdes, une diminution des douleurs en cas de réduction de la dose d'opioïdes ou des douleurs en cas de stimuli normalement non douloureux (allodynie). En cas de suspicion d'hyperalgésie induite par les opioïdes, il convient d'envisager de réduire la dose d'opioïdes ou de faire une rotation d'opioïdes.
Des mouvements myocloniques non épileptiques peuvent survenir.
Le fentanyl peut provoquer une rigidité musculaire (et thoracique), qui peut être évitée par les mesures suivantes: une benzodiazépine en prémédication et l'administration de myorelaxants.
Une bradycardie ou parfois une asystolie peut survenir lorsque le patient n'a pas reçu suffisamment d'anticholinergique, ou bien lorsque le fentanyl est associé à un myorelaxant non vagolytique. L'atropine peut traiter la bradycardie.
Les opioïdes peuvent provoquer une hypotension, surtout en cas d'hypovolémie. Prendre les mesures appropriées pour stabiliser la pression artérielle.
Eviter l'injection en bolus rapide chez les patients à l'élasticité des vaisseaux cérébraux, réduite: chez ces patients, une diminution transitoire de la pression artérielle entraîne généralement une brève réduction de la pression de perfusion cérébrale.
Il est conseillé de réduire la posologie des patients âgés ou fragiles. Doser prudemment les opioïdes chez les patients porteurs des maladies suivantes: hyperthyroïdie non traitée, pneumopathie, réserve respiratoire réduite, alcoolisme, insuffisance hépatique ou rénale. Ces patients nécessitent aussi une plus longue surveillance postopératoire. Le risque d'hypotonie augmente en cas d'utilisation simultanée de fentanyl avec un neuroleptique. Les neuroleptiques peuvent par ailleurs provoquer des symptômes extrapyramidaux, qu'un antiparkinsonien peut traiter.
La prudence est recommandée lors de l'administration concomitante avec de médicaments influençant les systèmes de neurotransmetteurs sérotoninergiques.
Un syndrome sérotoninergique potentiellement fatal peut se développer lors de l'utilisation concomitante de médicaments sérotoninergiques tels que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN) et de médicaments influençant le métabolisme de la sérotonine (dont les inhibiteurs de la monoamine oxydase [inhibiteurs de la MAO]), même en cas d'utilisation à la dose recommandée.
Le syndrome sérotoninergique peut se traduire par des modifications de l'état psychique (p.ex. excitabilité, hallucinations, coma), une instabilité du système nerveux autonome (p.ex. tachycardie, fluctuations de la pression artérielle, hyperthermie), des anomalies neuromusculaires (p.ex. hyperréflexie, manque de coordination, rigidité) et/ou des symptômes gastro-intestinaux (p.ex. nausées, vomissements, diarrhée). En cas de suspicion d'un syndrome sérotoninergique, le traitement par Ropivacain-Fentanyl Sintetica doit immédiatement être arrêté.
lnsuffisance surrénale
Les opioïdes peuvent provoquer une insuffisance surrénale réversible nécessitant une surveillance et un traitement de substitution par glucocorticoïdes. Les symptômes d'une insuffisance surrénale peuvent notamment inclure des nausées, des vomissements, une perte d'appétit, de la fatigue, une faiblesse, des vertiges ou une pression artérielle basse.
Diminution des hormones sexuelles et augmentation de la prolactine
L'utilisation à long terme d'opioïdes peut être associée à une diminution des taux d'hormones sexuelles et à une augmentation du taux de prolactine. Les symptômes incluent une baisse de la libido, une impuissance ou une aménorrhée.
Spasme du sphincter d’Oddi/pancréatite
Les opioïdes peuvent provoquer un dysfonctionnement et un spasme du sphincter d’Oddi, ce qui augmente la pression intrabiliaire et le risque de symptômes des voies biliaires et de pancréatite.
Ce médicament contient 3.39 mg de sodium par ml, ce qui équivaut à 0.2% de l’apport alimentaire quotidien maximal recommandé par l’OMS de 2 g de sodium par adulte.
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