Propriétés/EffetsCode ATC
B01AB05
Hepaxane est un biosimilaire.
Mécanisme d'action
L'énoxaparine est une héparine de bas poids moléculaire dont le poids moléculaire moyen est de 4500 daltons environ (<2'000 daltons ≤20%, 2'000 à 8'000 daltons ≥68%, >8'000 daltons ≤18%).
L'énoxaparine sodique est obtenue par dépolymérisation alcaline de l'ester benzylique d'héparine d'origine biologique. Sa structure est caractérisée par un groupe acide 2-O-sulfo-4-ènepyranosuronique à l'extrémité non réductrice de la chaîne et une 2-N,6-O-disulfo-D-glucosamine à l'extrémité réductrice de la chaîne.
Environ 20% (de 15% à 25%) de la structure d'énoxaparine contient un dérivé 1.6 anhydro à l'extrémité non réductrice de la chaîne polysaccharidique.
L'énoxaparine présente une forte activité anti-Xa (environ 100 UI/mg) et une faible activité anti-IIa ou antithrombine (environ 28 UI/mg). Le rapport de l'activité anti-facteur Xa sur l'activité anti-facteur IIa se situe entre 3.3 et 5.3. Ces activités anticoagulantes sont régulées par l'antithrombine III (ATIII) qui inhibe la coagulation sanguine chez l'homme.
Outre son activité anti-Xa/IIa, d'autres propriétés antithrombotiques de l'énoxaparine incluent une inhibition (ATIII-dépendante) d'autres facteurs de coagulation tels que le facteur VIIa, une induction de l'inhibiteur de la voie du facteur tissulaire (TFPI), ainsi qu'une libération diminuée dans la circulation sanguine du facteur de von Willebrand (vWF) de l'endothélium vasculaire. On sait que ces facteurs contribuent à l'effet antithrombotique global de l'énoxaparine.
Chez l'animal, l'énoxaparine a montré qu'elle possédait de puissantes propriétés antithrombotiques, assorties d'un effet minime sur le saignement; l'énoxaparine est par ailleurs douée de propriétés thrombolytiques.
Pharmacodynamique
Voir rubrique «Mécanisme d'action».
Efficacité clinique
Chez l'homme, l'énoxaparine a confirmé son efficacité antithrombotique prolongée et l'absence, aux posologie usuelles, de modification significative des tests globaux de coagulation. Elle ne modifie pas l'agrégation plaquettaire, ni la fixation du fibrinogène sur les plaquettes.
Données cliniques concernant le traitement de l'angine de poitrine instable et l'infarctus du myocarde sans onde Q
3171 patients souffrant d'angine de poitrine instable ou d'infarctus du myocarde sans onde Q ont été inclus dans une vaste étude multicentrique. Le traitement hospitalier avec l'énoxaparine ou l'héparine non fractionnée a duré au minimum 2 jours et au maximum 8 jours. Les crises d'angine de poitrine récidivantes, les infarctus du myocarde ou les cas de décès (combinaison des trois paramètres) ont été significativement moins fréquents durant les 14 premiers jours dans le groupe traité à l'énoxaparine que dans le groupe placebo.
Des études cliniques avec l'énoxaparine ciblées sur l'embolie pulmonaire ne sont pas disponibles. Seule une méta-analyse n'incluant que les patients atteints d'une thrombose veineuse profonde avec embolie pulmonaire associée inclus dans des études thérapeutiques a été effectuée. Cette méta-analyse a montré une incidence comparable de récurrence de thrombose dans les sous-groupes de patients avec embolie pulmonaire associée par rapport à la totalité des patients avec thrombose veineuse profonde inclus dans ces études thérapeutiques.
Données cliniques concernant le traitement de la thrombose veineuse profonde (TVP)
900 patients souffrant de TVP symptomatique des membres inférieurs avec ou sans embolie pulmonaire (EP) ont été inclus en hôpital dans une étude multicentrique et randomisés en groupes parallèles de soit (i) énoxaparine sodique 1.5 mg/kg SC une fois par jour, soit (ii) énoxaparine sodiquee 1 mg/kg SC toutes les 12 heures, soit (iii) de l'héparine standard IV en bolus (5000 UI) suivi par une perfusion continue (administrée de façon à atteindre un TCA de 55 à 85 secondes). Tous les patients ont aussi reçu de l'antivitamine K (AVK) (dose ajustée en fonction du TP de façon à atteindre un INR de 2.0 à 3.0), débutant dans les 72 heures après l'initiation du traitement sous énoxaparine sodique ou sous héparine standard et continuant durant 90 jours. Le traitement sous énoxaparine sodique ou héparine standard était continué pendant au moins 5 jours jusqu'à atteindre le taux d'INR cible sous AVK. Les deux posologies énoxaparine sodique ont permis, de façon similaire au traitement à l'héparine standard, de réduire le risque de récurrence de thromboembolisme veineux (TVP avec ou sans EP). Les donnéesd'efficacité et de sécurité sont présentées ci-dessous (voir Tableau 1).
Tableau 1 – Efficacité et sécurité de énoxaparine sodique dans le traitement de la TVP avec ou sans EP
Indication
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Posologie
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Posologie
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Énoxaparine sodique
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Énoxaparine sodique
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Héparine
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1.5 mg/kg 1× par jour SC n (%)
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1 mg/kg 2× par jour SC n (%)
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TCA Ajusté Thérapie IV n (%)
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Patients traités
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298 (100)
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312 (100)
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290 (100)
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Total événements thromboemboliques veineux
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13 (4.4)*
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9 (2.9)*
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12 (4.1)*
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Hémorragies majeures durant la période de traitement
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5 (1.7)
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4 (1.3)
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6 (2.1)
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* L'intervalle de confiance à 95% pour les différences entre les traitements pour les Evénements Thromboemboliques Veineux totaux étaient:
Énoxaparine sodique 1× par jour versus héparine (-3.0% - +3.5%)
Énoxaparine sodique 2× par jour versus héparine (-4.2% - +1.7%)
Énoxaparine sodique 1× par jour versus énoxaparine sodique 2x par jour (-1.5% - +4.5%)
TVP = Thrombose Veineuse Profonde, EP = Embolie Pulmonaire, SC = Sous-cutané, TCA = Temps de Céphaline Activée, TP = Temps de Prothrombine, INR = International Normalization Ratio
Données cliniques concernant le traitement de l'infarctus du myocarde aigu avec élévation du segment ST (STEMI)
Dans une vaste étude multicentrique (EXTRACT), 20'479 patients souffrant d'infarctus du myocarde aigu avec élévation du segment ST (STEMI) éligible pour une thérapie fibrinolytique ont été randomisés pour recevoir soit de l'énoxaparine (dose unique de 30 mg en bolus IV plus une dose de 1 mg/kg SC suivi d'injections SC de 1.0 mg/kg toutes les 12 heures), soit de l'héparine non fractionnée par IV (dose ajustée sur la base du temps partiel de thromboplastine activée (aPTT) sur 48 heures). Tous les patients ont également été traités avec de l'aspirine pendant un minimum de 30 jours. La dose d'énoxaparine a été ajustée pour les patients souffrant d'insuffisance rénale sévère et pour les patients âgés de 75 ans ou plus.
Les injections SC d'énoxaparine ont été administrées jusqu'à la sortie de l'hôpital ou durant un maximum de 8 jours.
Parmi ces 20'479 patients, 4716 ont subi une intervention coronaire percutanée (PCI) sous traitement antithrombotique, avec la même molécule qu'après randomisation. Ainsi, pour les patients sous énoxaparine, l'intervention coronaire percutanée (PCI) devait être effectuée sous énoxaparine (pas de changement), selon la posologie établie dans les études précédentes: pas de dose supplémentaire si la dernière injection sous-cutanée a été administrée moins de 8 heures avant le gonflement du ballon ou injection de 0.3 mg/kg d'énoxaparine par bolus IV si la dernière injection sous-cutanée a été administrée plus de 8 heures avant le gonflement du ballon.
L'énoxaparine comparée à l'héparine non fractionnée a réduit significativement l'incidence du critère d'évaluation primaire, un taux combiné de décès (toute cause confondue) et de ré-infarctus du myocarde dans les 30 premiers jours suivant la randomisation [9.9% dans le groupe énoxaparine contre 12.0% dans le groupe héparine non-fractionnée] avec une réduction du risque de 17% par rapport à l'héparine non fractionnée (p <0.001).
Une analyse de sous-groupe pour le même critère d'efficacité combiné décès/réinfarctus n'a pas montré de différences statistiquement significative entre les patients ayant subi une PCI ou reçu un traitement conservateur au sein du groupe énoxaparine ou au sein du groupe UFH. Les patients ayant subi une PCI ne montraient pas un risque d'hémorragies majeures plus important sous énoxaparine que sous UFH.
Les avantages du traitement à l'énoxaparine sont évidents pour un certain nombre de résultats d'efficacité.
A 48 heures, la réduction du risque de ré-infarctus du myocarde est de 35%, en comparaison avec un traitement à l'héparine non-fractionnée (p <0.001).
L'effet positif de l'énoxaparine sur le critère d'évaluation primaire était cohérent à travers les sous-groupes clés incluant l'âge, le sexe, la localisation de l'infarctus, le diabète, les antécédents d'infarctus du myocarde, le type de fibrinolytique administré et le délai entre les premiers signes cliniques et l'initiation du traitement.
L'incidence des cas combinés de décès, de ré-infarctus du myocarde ou d'ICH (mesure du bénéfice clinique net) était significativement plus faible (p <0.0001) dans le groupe énoxaparine (10.1%) que dans le groupe héparine non-fractionnée (12.2%), ce qui représente une réduction du risque relatif de 17% en faveur du traitement par énoxaparine sodique.
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