Propriétés/EffetsCode ATC
D11AH01
Mécanisme d'action
Par sa liaison à une immunophiline cytoplasmique spécifique (FKBP12), le tacrolimus inhibe les signaux de transduction calcium-dépendants des cellules T, inhibant ainsi la transcription et la synthèse des IL-2, IL-3, IL-4, IL-5 et d'autres cytokines telles que GM-CSF, TNF-α et IFN-γ.
Pharmacodynamique
In vitro, le tacrolimus inhibe l'expression des cytokines spécifiques des cellules TH2 (principalement IL-4 et IL-5) et TH1 (principalement IL-2 et IFN-γ). L'augmentation de l'activation des cellules T jouerait un rôle important dans la pathogénie de la dermatite atopique et semble être déclenchée par les cellules de Langerhans épidermiques exprimant des récepteurs Fc des IgE. Les études in vitro et ex vivo ont montré que le tacrolimus diminue l'expression des récepteurs Fc des cellules de Langerhans ainsi que l'activité stimulatrice envers des cellules T. Il a été également démontré que le tacrolimus inhibe la libération des médiateurs inflammatoires des mastocytes, basophiles et éosinophiles présents dans la peau, ce qui pourrait jouer un rôle dans la dermatite atopique.
In vivo, dans des modèles expérimentaux et spontanés de dermatites comparables aux dermatites atopiques de l'homme, la pommade de tacrolimus supprime les réactions inflammatoires et a été active dans des modèles animaux d'hypersensibilité retardée.
La pommade de tacrolimus ne modifie pas la synthèse du collagène chez l'homme. Dans des modèles animaux, il n'a pas été observé de réduction de l'épaisseur de la peau ni d'atrophie cutanée.
Efficacité clinique
Une pommade au tacrolimus, dont la composition était légèrement différente du tacrocutan en termes d'additifs, a été testée dans cinq études de phase III contrôlées en double aveugle. Ces études ont été réalisées sur un collectif de 2'113 patients au total, dont 1'414 sous Tacrolimus. Trois d'entre elles ont été réalisées sur un collectif de 1'202 adultes au total, dont 804 sous Tacrolimus. Les deux autres études ont été réalisées sur un collectif de 911 enfants au total, dont 610 sous Tacrolimus.
Sur les trois études portant sur des adultes, deux ont été réalisées aux États-Unis, et la troisième en Europe. Sur les deux études portant sur des enfants, l'une a été réalisée aux États-Unis, l'autre en Europe. Les trois études américaines ont été réalisées en 12 semaines de traitement avec un groupe de contrôle. Le critère primaire était l'évaluation globale de l'investigateur. En Europe, l'étude portant sur les adultes a été réalisée avec un groupe de contrôle positif sous butyrate d'hydrocortisone (corticoïde non halogène de classe III), tandis que l'étude portant sur les enfants a été réalisée sur un groupe de contrôle actif sous acétate d'hydrocortisone. La durée de traitement a été de 3 semaines dans les deux cas. Le critère primaire des deux études européennes était un score des signes et symptômes cumulé en fonction de la superficie cutanée atteinte (Eczema Area and Severity Index Score; EASI). Ce score a été modifié par la prise en compte de l'intensité des démangeaisons (sur une échelle Visual Analog Scale de 0-10 cm). Dans les études américaines, l'effet a été très significatif par rapport au groupe de contrôle pour tous les paramètres primaires et secondaires étudiés.
Dans une étude en double aveugle, contrôlée, à trois bras portant sur un total de 650 patients randomisés atteints de dermatite atopique et traités jusqu'à 6 semaines, le tacrocutan a montré un effet équivalent (score EASI) par rapport à la pommade au tacrolimus décrite ci-dessus et une supériorité significative sur placebo.
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