Mises en garde et précautionsPneumopathie interstitielle/pneumonite
Chez des patients qui recevaient le selpercatinib, une pneumopathie interstitielle et/ou une pneumonite a été signalée, l'affection pouvant être sévère, engager le pronostic vital ou avoir une évolution fatale (voir «Effets indésirables»). On surveillera chez les patients l'apparition de symptômes évoquant une pneumopathie interstitielle/une pneumonite. Chez les patients présentant des symptômes respiratoires aigus ou se renforçant qui évoquent une pneumopathie interstitielle (p.ex. dyspnée, toux et fièvre), l'administration de selpercatinib doit être interrompue et on examinera sans attendre le patient pour identifier une éventuelle pneumopathie interstitielle. Selon le degré de gravité de la pneumopathie interstitielle/pneumonite, une interruption, une réduction de la dose ou un arrêt définitif du traitement avec le selpercatinib peut s'avérer nécessaire (voir «Posologie/Mode d'emploi»).
Syndrome de lyse tumorale (SLT)
Des cas de SLT ont été observés sous traitement de selpercatinib. Au nombre des facteurs de risque d'un SLT figurent une charge tumorale élevée, une insuffisance rénale chronique préexistante, une oligurie, une déshydratation, une hypotension et une acidité urinaire. Ces patients doivent être étroitement surveillés et traités en fonction de l'indication clinique, on envisagera une prophylaxie appropriée, notamment un apport liquidien.
Élévations des valeurs d'ALAT/ASAT
Une élévation du taux d'ALAT de grade ≥3 et d'ASAT de grade ≥3 a été rapportée chez des patients traités par le selpercatinib dans le cadre d'études cliniques (voir «Effets indésirables»).
Des élévations simultanées d'ASAT/ALAT (≥3 fois l'ULN) et de la bilirubine (≥2 fois l'ULN) sans constatation d'une cholestase (élévation de l'ALP sérique) ont été observées chez 6 patients dans le programme clinique.
Une surveillance des taux d'ALAT et d'ASAT doit être réalisée avant initiation du traitement puis toutes les 2 semaines pendant les 3 premiers mois de traitement, puis tous les mois et en fonction de l'indication clinique. Selon la sévérité de l'élévation des taux d'ALAT ou d'ASAT, il peut être nécessaire d'interrompre le traitement par Retsevmo, d'en réduire la dose ou d'arrêter définitivement Retsevmo (voir «Posologie/Mode d'emploi»).
Hypertension
Une hypertension artérielle a été rapportée chez des patients traités par le selpercatinib dans le cadre d'études cliniques (voir «Effets indésirables»). La pression artérielle du patient doit être contrôlée avant le début du traitement par le selpercatinib. Un traitement avec le selpercatinib ne doit pas être instauré chez des patients dont la tension artérielle n'est pas contrôlée. La tension artérielle doit être optimisée avant le début du traitement par le selpercatinib. Pendant le traitement avec le selpercatinib, la tension artérielle doit être contrôlée au bout d'une semaine, puis au moins une fois par mois et en fonction de l'indication clinique. Une prise en charge appropriée par un traitement antihypertenseur devra être mise en place ou adaptée si nécessaire. En fonction de la sévérité, il peut être nécessaire d'interrompre le traitement de Retsevmo, de réduire la dose ou d'arrêter définitivement Retsevmo (voir «Posologie/Mode d'emploi»).
Allongement de l'intervalle QT
Un allongement de l'intervalle QT a été rapporté chez des patients traités par le selpercatinib dans le cadre d'études cliniques (voir «Propriétés/Effets»). Il n'a pas été signalé de torsades de pointes, d'événements de grade ≥3 ou d'arythmies cliniquement significatives pendant le traitement, de tachycardie ventriculaire, de fibrillation ventriculaire ou de flutter ventriculaire. Des événements fatals tels qu'une mort subite ou un arrêt cardiaque ont été rapportés chez des patients qui présentaient des antécédents cardiaques significatifs. Le selpercatinib doit être utilisé avec précaution chez les patients présentant des pathologies telles que le syndrome du QT long congénital ou acquis, ou d'autres pathologies qui prédisposent aux troubles du rythme cardiaque.
Les études cliniques avec le selpercatinib ont exclu les patients présentant un intervalle QTc >470 ms au début de l'étude, atteints de pathologies cardiovasculaires actives cliniquement significatives ou ayant subi récemment un infarctus du myocarde.
Les patients qui présentent un risque important de développer un allongement du QTc, y compris les patients atteints du syndrome du QT long, d'une bradyarythmie cliniquement significative ou d'une insuffisance cardiaque sévère ou non contrôlée doivent être surveillés.
Chez tous les patients, l'électrocardiogramme, les électrolytes et la TSH doivent être contrôlés au début du traitement, après une semaine de traitement avec le selpercatinib, au moins une fois par mois au cours des six premiers mois de traitement et tous les 3 mois par la suite, avec une adaptation de la fréquence des contrôles en fonction des facteurs de risque, notamment la diarrhée. Avant de débuter le traitement par le selpercatinib et en cours de traitement, il conviendra de corriger toute hypokaliémie, hypomagnésémie ou hypocalcémie. En cas d'indication clinique et/ou d'allongements de QTc de grade ≥3, le patient doit être adressé à un spécialiste.
L'association avec d'autres médicaments connus pour allonger l'intervalle QTc doit être évitée. La surveillance de l'intervalle QT devra être plus fréquente chez les patients recevant un traitement concomitant de selpercatinib et d'inhibiteurs puissants ou modérés du CYP3A ou de médicaments connus pour prolonger l'intervalle QT. En fonction de la sévérité, il peut être nécessaire d'interrompre le traitement de selpercatinib, de réduire la dose ou d'arrêter définitivement le selpercatinib (voir «Posologie/Mode d'emploi»).
Hypothyroïdie
Une hypothyroïdie a été rapportée chez des patients qui ont reçu le selpercatinib dans des études cliniques (voir «Effets indésirables»). Tous les patients doivent être étroitement surveillés, pendant le traitement avec le selperatinib, pour l'apparition de signes et symptômes d'un trouble de la fonction thyroïdienne. La fonction thyroïdienne doit être surveillée avant et régulièrement pendant le traitement avec le selpercatinib. Les patients qui développent un trouble de la fonction thyroïdienne doivent recevoir un traitement médical appropié.
Des patients pourraient avoir une réponse insuffisante à la substitution par la lévothyroxine (T4) car le selpercatinib peut inhiber la conversion de la lévothyroxine en triiodothyronine (T3) et une supplémentation en triiothyronine pourrait être nécessaire.
Hémorragies
Des événements hémorragiques graves, dont certains d'évolution fatale, peuvent survenir sous selpercatinib. En cas de survenue d'une hémorragie sévère ou mettant en jeu le pronostic vital, le traitement par le selpercatinib doit être arrêté définitivement (voir «Posologie/Mode d'emploi»).
Hypersensibilité
Une hypersensibilité a été rapportée chez des patients traités par le selpercatinib, majoritairement chez des patients présentant un NSCLC préalablement traités par immunothérapie par anti-PD-1/PD-L1. Les signes et symptômes d'hypersensibilité ont inclus fièvre, éruption cutanée et arthralgies ou myalgies, accompagnés d'une diminution du nombre de plaquettes ou d'une transaminite.
En cas d'hypersensibilité, il faut interrompre le traitement par Retsevmo et débuter un traitement par des corticostéroïdes à raison de 1 mg/kg. Après résolution de l'hypersensibilité, on poursuivra le traitement de selpercatinib à dose réduite; si celui-ci est bien toléré, la dose de selpercatinib sera augmentée chaque semaine d'un palier, jusqu'à ce que l'on ait atteint la dose utilisée au début de l'hypersensibilité (voir «Posologie/Mode d'emploi»). Le traitement par les corticostéroïdes doit être poursuivi jusqu'à ce que le patient atteigne la dose cible, puis une diminution progressive de cette corticothérapie sera réalisée. Le traitement par le selpercatinib doit être arrêté définitivement en cas de récidive de l'hypersensibilité.
Risque de difficultés de cicatrisation
Des difficultés de cicatrisation peuvent se manifester chez des patients traités avec des médicaments qui inhibent la voie de signalisation du VEGF (vascular endothelial growth factor, VEGF). Le selpercatinib a donc le potentiel de compromettre la cicatrisation.
Le selpercatinib doit être arrêté au moins 7 jours avant une opération élective. Après des opérations majeures, on n'utilisera pas le selpercatinib pendant au moins 2 semaines et jusqu'à une cicatrisation adéquate des plaies. La sécurité de la reprise d'un traitement avec le selpercatinib après l'amélioration de complications de la cicatrisation n'est pas démontrée.
Population pédiatrique
Les données chez l'enfant et l'adolescent sont limitées.
Épiphysiolyse de la tête fémorale chez des patients adolescents
Une épiphysiolyse (Slipped Capital Femoral Epiphysis/Slipped Upper Femoral Epiphysis, SCFE/SUFE) a été rapportée chez des patients adolescents qui ont reçu du selpercatinib (voir «Effets indésirables»). Ces patients doivent être surveillés pour détecter l'apparition de symptômes évoquant une SCFE/SUFE, et traités médicalement et chirurgicalement de manière appropriée.
Contraception chez la femme et chez l'homme
Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une méthode hautement efficace de contraception pendant toute la durée du traitement et la poursuivre pendant au moins deux semaines après la dernière dose de selpercatinib. Les hommes ayant pour partenaires des femmes en âge de procréer doivent utiliser une méthode efficace de contraception pendant toute la durée du traitement et la poursuivre pendant au moins deux semaines après la dernière dose de selpercatinib.
Fertilité
Compte tenu des résultats d'études de sécurité non cliniques, Retsevmo pourrait affecter la fertilité masculine et féminine (voir «Données précliniques»). Avant initiation du traitement, une préservation de la fertilité doit être conseillée aux hommes et aux femmes.
Mutations pilotes (driver mutations) oncogéniques associées
L'efficacité et la sécurité d'emploi du selpercatinib chez des patients portant des mutations pilotes oncogéniques connues n'ont pas été démontrées. Les mutations pilotes suivantes ont été exclues de l'étude Libretto-001:
·NSCLC: mutations d'EGFR ou de MET, réarrangements d'ALK ou de ROS, mutation activatrice de KRAS
·CMT: réarrangements d'ALK ou de RAS
·Cancer de la thyroïde (sauf MTC): mutation de BRAF ou mutation activatrice de RAS
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