Propriétés/EffetsCode ATC
A02BC06
Mécanisme d’action
Le dexlansoprazole est l’énantiomère R du lansoprazole. Il s’agit d’un IPP gastrique. Il inhibe le dernier stade de la formation d’acide gastrique en bloquant l’activité de la H+/K+ ATPase au niveau des cellules pariétales de l’estomac. L’inhibition est dose-dépendante et réversible. Ses effets s’exercent à la fois sur les sécrétions d’acide gastrique basale et stimulée.
Le dexlansoprazole se concentre dans les cellules pariétales; il devient actif dans leur milieu acide et réagit avec le groupe sulfhydrique de la H+/K+ ATPase entraînant ainsi une inhibition de l’activité de l’enzyme.
Pharmacodynamique
Activité antisécrétoire
L’activité antisécrétoire du dexlansoprazole a été évaluée chez des sujets sains ayant pris 60 mg de dexlansoprazole ou 30 mg de lansoprazole une fois par jour pendant 5 jours. La valeur moyenne du pH gastrique s’élevait à 4,55 pour le dexlansoprazole et à 4,13 pour le lansoprazole. Sous dexlansoprazole, le pH gastrique s’est maintenu pendant 71% de la journée (17 heures) et sous lansoprazole pendant 60% de la journée (14 heures) au-delà de 4.
Effets sur les concentrations de gastrine sérique
Les effets de dexlansoprazole sur les concentrations sériques de gastrine ont été évalués chez des patients lors d’études cliniques menées sur une période maximale de 12 mois. Durant le traitement par des doses de dexlansoprazole de 30 mg et 60 mg, les concentrations sériques moyennes de gastrine à jeun ont augmenté par rapport à la valeur initiale. Chez les patients traités pendant plus de 6 mois, les taux sériques moyens de gastrine sérique à jeun ont augmenté durant les 3 premiers mois environ de traitement, puis sont demeurés stables durant le reste du traitement.
Dans le mois suivant la fin du traitement, les taux sériques moyens de gastrine sérique sont retournés aux niveaux antérieurs au traitement.
Effets sur les cellules entérochromaffines-like (cellules ECL)
Aucun cas d’hyperplasie des cellules ECL n’a été signalé dans les échantillons de biopsie gastrique de patients traités par 30 mg, 60 mg ou 90 mg de Dexlansoprazole-Acino pendant une période allant jusqu’à 12 mois.
Effets sur la repolarisation cardiaque
Dans une étude contrôlée contre placebo et moxifloxacine menée pour évaluer la capacité éventuelle du dexlansoprazole à allonger l’intervalle QT/QTc, des doses de Dexlansoprazole-Acino de 90 mg ou 300 mg n’ont pas retardé la repolarisation cardiaque.
Efficacité clinique
Guérison de l’œsophagite érosive
Deux études multicentriques, à double insu, contrôlées contre un traitement actif et randomisées ont été menées pendant 8 semaines auprès de patients atteints d’œsophagite érosive confirmée par endoscopie. La sévérité de la maladie avant le traitement était classée selon le système de classification de Los Angeles. Selon cette classification, 71% des patients souffraient d’une œsophagite érosive de grade A et B (légère) et 29% des patients d’une œsophagite érosive de grade C et D (modérée à sévère). Les patients ont été attribués par randomisation à l’un des trois groupes de traitement suivants: une dose quotidienne de 60 mg de Dexlansoprazole-Acino, une dose quotidienne de 90 mg de Dexlansoprazole-Acino et une dose quotidienne de 30 mg de lansoprazole. Les patients présentant un test H. pylori positif ou souffrant de l’œsophage de Barrett et/ou présentant certaines modifications dysplastiques au début de l’étude ont été exclus de celle-ci. Au total, 4092 patients de 18 à 90 ans ont participé à l’étude.
Le pourcentage de patients dont l’œsophagite érosive a été guérie après 4 semaines (critères d’efficacité secondaire) ou 8 semaines de traitement (critère d’efficacité primaire) est représenté ci-dessous dans le tableau 1. La non-infériorité de dexlansoprazole par rapport au lansoprazole a été démontrée dans les deux études.
Tableau 1 - Taux de guérison de l’œsophagite érosive*: tous grades confondus
Etude
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Nombre de patients (N)
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Groupe de traitement (prise quotidienne)
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Semaine 4 % de guérison
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Semaine 8‡ % de guérison
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IC à 95% pour la différence du traitement (Dexlansoprazole-Acino – lanso-prazole) après 8 semaines
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1
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657
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Dexlansoprazole-Acino 60 mg
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69,7
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86,9§
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(-1,5 ; 6,1)
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648
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Lansoprazole 30 mg
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65,4
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84,6
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2
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639
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Dexlansoprazole-Acino 60 mg
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66,2
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85,3§ **
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(2,2 ; 10,5)
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656
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Lansoprazole 30 mg
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64,8
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79,0
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IC= Intervalle de confiance
*Sur la base de l’analyse des taux bruts. Les patients dont la guérison de leur œsophagite érosive n’a pas été documentée par endoscopie et qui ont arrêté l’étude prématurément ont été considérés comme «non guéris».
‡ Critère d’efficacité primaire de l’étude
§Non-infériorité démontrée par rapport au lansoprazole
Statistiquement significatif par rapport au lansoprazole (p=0,004)
La dose de 90 mg de Dexlansoprazole-Acino a été étudiée également et n’a pas présenté toutefois de bénéfice clinique supplémentaire par rapport à la dose de 60 mg de Dexlansoprazole-Acino.
Traitement d’entretien de l’œsophagite érosive guérie
Une étude multicentrique, à double insu, contrôlée par placebo et randomisée a été menée chez des patients qui avaient terminé avec succès une étude sur l’œsophagite érosive et dont la guérison de l’œsophagite érosive avait été confirmée par endoscopie. L’étude visait à évaluer pendant une période de 6 mois le maintien de la guérison et le soulagement des symptômes obtenu avec l’administration d’une dose quotidienne de 30 mg ou de 60 mg de Dexlansoprazole-Acino, par rapport au placebo. Au total, 445 patients âgés de 18 à 85 ans ont participé à l’étude.
Selon l’analyse par la méthode des taux bruts, Dexlansoprazole-Acino 30 mg a entraîné à 6 mois des taux statistiquement plus élevés de maintien de la guérison de l’œsophagite érosive comparativement au placebo (Tableau 2).
Tableau 2 - Taux de maintien de la guérison* de l’œsophagite érosive à 6 mois
Nombre de patients (N)
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Groupe de traitement (prise quotidienne)
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Taux de maintien (en %)
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125
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Dexlansoprazole-Acino 30 mg
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66,4‡
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119
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Placebo
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14,3
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* Sur la base de l’analyse des taux bruts. Les patients dont la guérison de leur œsophagite érosive n’a pas été documentée par endoscopie et qui ont arrêté l’étude prématurément ont été considérés comme «en rechute».
‡Statistiquement significatif par rapport au placebo (p<0,00001)
Durant la période de traitement, Dexlansoprazole-Acino 30 mg a permis d’obtenir un pourcentage statistiquement supérieur de soulagement des brûlures d’estomac (Tableau 3).
Tableau 3 - Pourcentages médians de nuits et de périodes de 24 heures sans brûlures d’estomac dans l’étude sur le traitement d’entretien de l’œsophagite érosive guérie
Groupe de traitement (prise quotidienne)
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Nombre de patients (N)
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Nuits sans brûlures d’estomac* (en %)
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Nombre de patients (N)
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Périodes de 24 heures sans brûlures d’estomac* (en %)
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Dexlansoprazole-Acino 30 mg
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132
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98,9†
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132
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96,1†
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Placebo
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140
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71,7
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141
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28,6
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*Critère d’efficacité secondaire de l’étude
†Statistiquement significatif par rapport au placebo (p<0,00001)
La dose de 60 mg de Dexlansoprazole-Acino n’a pas présenté de bénéfices cliniques supplémentaires par rapport à la dose de 30 mg de Dexlansoprazole-Acino.
Reflux gastro-œsophagien (RGO) symptomatique non érosif
L’efficacité du dexlansoprazole dans le traitement du reflux gastro-œsophagien (RGO) symptomatique non érosif a été examinée dans deux études randomisées, menées en double aveugle, contrôlées contre placebo, multicentriques, ayant chacune une durée de traitement de 4 semaines. Une œsophagite érosive a été exclue chez tous les patients avant le début de l’étude.
Dans l’étude principale, 947 patients ont été inclus, mentionnant comme symptôme principal des brûlures d’estomac permanentes depuis au moins 6 mois. Les patients ont reçu une fois par jour du Dexlansoprazole-Acino 30 mg, du Dexlansoprazole-Acino 60 mg ou un placebo. Le critère d’évaluation principal était le pourcentage de jours pendant le traitement au cours desquels aucune brûlure d’estomac n’était observée ni pendant la journée ni pendant la nuit. L’évaluation a eu lieu par la tenue d’un journal électronique. Dexlansoprazole-Acino 30 mg était significativement supérieur au placebo avec en moyenne 50,3% versus 25,0% jours sans brûlures d’estomac (p<0,0001). En ce qui concerne le pourcentage moyen des nuits sans brûlures d’estomac, Dexlansoprazole-Acino 30 mg était également significativement supérieur au placebo (67,6% contre 47,1%). Aucun bénéfice clinique supplémentaire n’a été observé pour Dexlansoprazole-Acino 60 mg par rapport à Dexlansoprazole-Acino
30 mg.
Ont été inclus dans l’étude de soutien 305 patients atteints de brûlures d’estomac nocturnes et de troubles du sommeil y inhérents; ils ont reçu du Dexlansoprazole-Acino 30 mg ou un placebo. Le critère d’évaluation principal était le pourcentage de nuits sans brûlures d’estomac pendant 4 semaines, évalué au moyen de la tenue d’un journal. Avec 60,1% versus 37,5% en moyenne, le pourcentage moyen des nuits sans brûlures d’estomac était significativement plus élevé pour Dexlansoprazole-Acino 30 mg que pour le placebo (p<0,001).
Population pédiatrique
Cicatrisation de l’œsophagite érosive, thérapie d’entretien de l’œsophagite érosive cicatrisée et soulagement des brûlures d’estomac
Dans une étude multicentrique de 24 semaines, 62 adolescents avec anamnèse documentés d’un reflux gastro-œsophagien pendant au moins 3 moins, présentant une œsophagite érosive confirmée par endoscopie ont été traités pendant 8 semaines avec Dexlansoprazole-Acino 60 mg une fois par jour afin. Les patients étaient âgés de 12 à 17 ans (âge moyen: 15 ans) et 61 % étaient du sexe masculin. Sur la base de la classification de Los Angeles, 96,8% des patients avec œsophagite érosive présentaient avant le traitement une œsophagite érosive légère (grades A et B) et 3,2% des patients une œsophagite érosive modérée à sévère (grades C et D). Au cours du traitement jusqu'à 8 semaines, le taux de guérison de l’œsophagite érosive était de 87,9%, un taux comparable à celui des adultes.
Après le traitement initial de 8 semaines, les patients ont été randomisés sur la guérison de l’œsophagite érosive confirmée par endoscopie pour être traités par 30 mg de Dexlansoprazole-Acino ou un placebo une fois par jour pendant 16 semaines supplémentaires. La guérison confirmée par endoscopie s’est maintenue pendant la période de traitement de quatre mois chez 82% des patients traités par 30 mg de Dexlansoprazole-Acino par rapport à 58% dans le groupe placebo.
Pendant la phase d’entretien de 16 semaines, le pourcentage médian de la période sans brûlures d’estomac sur 24 heures était de 86,6% chez les patients recevant 30 mg de Dexlansoprazole-Acino et de 68,1% chez les patients recevant un placebo.
Reflux gastro-œsophagien (RGO) symptomatique non érosif
Dans une étude ouverte, non contrôlée, multicentrique, 104 adolescents de l’âge de 12 à <18 ans (âge moyen: 15 ans) atteints de RGO symptomatique non érosif ont été traités par Dexlansoprazole-Acino 30 mg une fois par jour pendant 4 semaines. 70% des patients étaient de sexe féminin. Les patients présentaient des symptômes de RGO documentés pour au moins 3 mois avant la sélection, des brûlures d’estomac documentées au moins 3 jours sur 7 pendant la sélection et ne présentaient pas d’érosions œsophagiennes à l’endoscopie. Le pourcentage moyen des jours où sous thérapie aucune brûlure d’estomac ne s’est manifestée ni durant la journée ni durant la nuit se situait à 47,1% et était ainsi comparable à celui observé chez les adultes.
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