CompositionPrincipes actifs
Chlorhydrate d'oxybutynine.
Excipients
Acide chlorhydrique, chlorure de sodium (contient 3,56 mg de sodium), eau pour injection.
Indications/Possibilités d’emploiVesoxx est utilisé pour inhiber l'hyperactivité neurogène du détrusor (Neurogenic Detrusor Overactivity: NDO) chez les enfants âgés de 6 ans et plus et chez les adultes qui vident leur vessie par cathétérisme intermittent propre (CIC) et qui ne sont pas correctement contrôlés par des anticholinergiques oraux en raison d'un manque d'efficacité et/ou d'effets indésirables intolérables.
Posologie/Mode d’emploiAjustement de la posologie / titration
L'ajustement initial de la dose doit être effectué par un neuro-urologue sous contrôle urodynamique étroit.
Il n'existe pas de règles fixes pour le schéma posologique, car il existe de grandes différences concernant la pression vésicale et les doses nécessaires pour améliorer l'hyperactivité neurogène du détrusor selon chaque patient. Le schéma posologique (doses et horaires) doit donc être déterminé individuellement et en fonction des besoins du patient.
Des doses individuelles sont administrées pour contrôler les paramètres urodynamiques dans la mesure du nécessaire (pression maximale du détrusor < 40 cm H2O) et pour obtenir une inhibition complète de l'hyperactivité neurogène du détrusor.
Au cours du traitement par l'oxybutynine administrée par voie intravésicale, les paramètres urodynamiques doivent être contrôlés à intervalles réguliers selon les instructions de l'urologue traitant.
Posologie usuelle
Les recommandations posologiques sont calculées en utilisant les percentiles de poids corporel des différents groupes d'âge (tableau 1).
Tableau 1 : Recommandations de doses pour tous les groupes d'âge
Groupe d'âge
|
Âge [années]
|
Dose initiale journalière recommandée [mg]
|
Dose journalière totale recommandée [mg]
|
Enfants
|
6 - 12
|
Individuelle, voir ci-dessous
|
2 - 30
|
Adolescents
|
12 - 18
|
10
|
10 - 40
|
Adultes
|
19 - 65
|
10
|
10 - 40
|
Patients âgés
|
à partir de 65
|
10
|
10 - 30
|
Si des doses supérieures à la dose initiale sont jugées nécessaires, la dose doit être augmentée progressivement jusqu'à ce que l'hyperactivité neurogène du détrusor soit contrôlée de manière adéquate tout en permettant une surveillance étroite de l'efficacité et de la sécurité. Les doses d'entretien quotidiennes requises peuvent être réparties entre plusieurs applications (tableaux 2 et 3). Sur la base d'un nombre de six cathétérismes intermittents propres (Clean Intermittent Catheterisation ; CIC) par jour, le schéma posologique suivant est recommandé:
Tableau 2 : Schéma posologique recommandé (enfants de 6 à 12 ans)
Dose quotidienne [mg]
|
Dose administrée par application [mg]
|
CIC 1
|
CIC 2
|
CIC 3
|
CIC 4
|
CIC 5
|
CIC 6
|
2
|
2
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
5
|
5
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
10
|
5
|
-
|
5
|
-
|
-
|
-
|
15
|
5
|
-
|
5
|
-
|
5
|
-
|
20
|
10
|
-
|
10
|
-
|
-
|
-
|
30
|
10
|
-
|
10
|
-
|
10
|
-
|
Tableau 3 : Schéma posologique recommandé pour les doses initiales de 10 mg (adolescents de 12 ans et plus, adultes et patients âgés)
Dose quotidienne [mg]
|
Dose administrée par application [mg]
|
CIC 1
|
CIC 2
|
CIC 3
|
CIC 4
|
CIC 5
|
CIC 6
|
10
|
5
|
-
|
5
|
-
|
-
|
-
|
20
|
10
|
-
|
10
|
-
|
-
|
-
|
30
|
10
|
-
|
10
|
-
|
10
|
-
|
40
|
10
|
10
|
10
|
-
|
10
|
-
|
Enfants (de 6 à 12 ans)
La posologie est individuelle, avec une dose initiale de 0,1 mg/kg par voie intravésicale le matin. La dose peut être ajustée après une semaine de traitement. Il convient de choisir la dose efficace la plus faible. La dose quotidienne peut être augmentée jusq'à 30 mg par jour pour obtenir un effet suffisant, à condition que les effets indésirables soient bien tolérés. Il ne faut pas administrer plus de 10 mg par dose unitaire. La sécurité et l'efficacité du chlorhydrate d'oxybutynine n'ont pas été établies chez les enfants moins de 6 ans.
Patients âgés (à partir de 65 ans)
Comme pour les autres agents anticholinergiques, la prudence s'impose chez les patients fragiles et âgés, surtout si des doses supérieures à 30 mg par jour sont jugées nécessaires.
Patients présentant des troubles de la fonction hépatique et rénale
Vesoxx doit être utilisé avec précaution chez les patients présentant une altération de la fonction hépatique ou rénale. L'utilisation de Vesoxx chez ces patients doit être étroitement surveillée; des réductions de dose peuvent être nécessaires.
Mode d'administration
Administration intravésicale.
Pour un traitement sûr et efficace, les patients doivent être familiarisés avec la procédure de cathétérisme intermittent propre (CIC). Les patients et/ou les proches ou les soignants doivent être instruits par des professionnels de santé spécialisés sur la manière de réaliser le CIC et d'administrer le médicament.
Après avoir établi des conditions environnementales aseptiques, un cathéter vésical stérile à usage unique est inséré dans la vessie. La vessie doit être complètement vidée avant l'instillation.
Sortir la seringue préremplie graduée du blister et retirer le capuchon de la seringue.
Seringue prête à l'emploi en copolymère de cyclooléfine avec filetage Luer-Lock (en combinaison avec un adaptateur Luer-Lock - non inclus - pour le raccordement aux systèmes de cathéters)
Visser un adaptateur Luer-Lock conique étagé sur l'extrémité de la seringue. Connecter la seringue au cathéter à l'aide de l'adaptateur Luer-Lock conique étagé. La quantité requise de solution d'oxybutynine est instillée dans la vessie urinaire en appuyant continuellement sur le piston de la seringue.
Seringue prête à l'emploi en polypropylène (pour le raccordement direct aux systèmes de cathéters standard)
Le cône effilé de la seringue se connecte directement au cathéter. La quantité nécessaire de solution d'oxybutynine est instillée dans la vessie en appuyant continuellement sur le piston de la seringue.
Si moins de 10 ml (le contenu d'une seringue) est requis, la solution non utilisée reste dans la seringue et est ensuite apportée à une pharmacie pour être éliminée.
Après l'instillation, retirer le cathéter.
La solution instillée reste dans la vessie jusqu'au cathétérisme suivant.
Les médicaments non utilisés, la sonde vésicale (et pour la seringue filetée, l'adaptateur Luer-Lock) doivent être jetés.
La durée du traitement dépend des symptômes, de la maladie sous-jacente et/ou de l'objectif du traitement et est déterminée par le médecin traitant.
Contre-indications·Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients
·Maladies gastro-intestinales sévères (par exemple colite ulcéreuse sévère et mégacôlon toxique)
·Myasthénie grave
·Glaucome à angle étroit et patients à risque pour ces affections
·Oxygénothérapie d'accompagnement
Mises en garde et précautionsEn cas d'infection urinaire existante, un traitement antibactérien approprié doit être mis en place.
La prudence est de mise lors de l'utilisation de Vesoxx chez les patients âgés qui peuvent être plus sensibles aux effets des anticholinergiques à action centrale.
Des effets anticholinergiques associés à l'administration d'oxybutynine sous forme de troubles psychiatriques et d'effets sur le système nerveux central (SNC) tels que des troubles du sommeil (par exemple, l'insomnie) et des troubles cognitifs ont été rapportés, en particulier chez les patients âgés. La prudence s'impose lorsque l'oxybutynine est administrée en même temps que d'autres médicaments anticholinergiques (voir également la rubrique «Interactions»). Si de tels événements surviennent chez un patient, l'arrêt du médicament doit être envisagé.
Les nitrates sublinguaux peuvent ne pas se dissoudre sous la langue en raison d'une sécheresse buccale, ce qui entraîne une réduction de l'effet thérapeutique.
L'utilisation/administration des produits à base d'oxybutynine peut nécessiter les précautions suivantes:
Affections du système gastro-intestinal
Les anticholinergiques peuvent diminuer la motilité gastro-intestinale et doivent être utilisés avec prudence chez les patients souffrant de maladies obstructives du tractus gastro-intestinal en raison du risque de rétention gastrique. La prudence est également de mise chez les patients souffrant d'une hernie hiatale ou d'un reflux gastro-œsophagien.
Il convient d'être prudent lors de l'utilisation de médicaments anticholinergiques chez les patients souffrant de neuropathie autonome ou de troubles cognitifs.
Les patients doivent être informés qu'un épuisement par la chaleur (fièvre et coup de chaleur dus à une diminution de la transpiration) peut survenir lorsque des anticholinergiques tels que l'oxybutynine sont utilisés dans un environnement chaud.
L'oxybutynine peut augmenter les symptômes des affections suivantes: hyperthyroïdie, maladie coronarienne, insuffisance cardiaque congestive, arythmies, tachycardie, hypertension et hypertrophie prostatique.
L'oxybutynine pourrait entraîner une suppression de la sécrétion salivaire et, par la suite, des caries, des maladies parodontales ou des candidoses buccales.
Enfants
Il convient d'être prudent lors de l'utilisation de Vesoxx chez les enfants, car ils peuvent être plus sensibles aux effets du produit, notamment en ce qui concerne les effets indésirables psychiatriques et les effets liés au SNC.
Ce médicament contient 3,56 mg de sodium par ml, ce qui correspond à 0,18 % de l'apport maximal quotidien en sodium alimentaire de 2 g recommandé par l'OMS pour un adulte.
InteractionsEffet d'autres médicaments sur Vesoxx
Les agents anticholinergiques peuvent potentiellement modifier la résorption de certains médicaments administrés de façon concomitante en raison des effets anticholinergiques sur la motilité gastro-intestinale.
Il convient d'être prudent lors de l'utilisation d'anticholinergiques chez les patients qui utilisent de façon concomitante des médicaments susceptibles de provoquer ou d'aggraver une œsophagite (par exemple, les bisphosphonates).
Inhibiteurs enzymatiques
L'oxybutynine est métabolisée par l'isoenzyme CYP 3A4 du cytochrome P450. L'administration intravésicale d'oxybutynine contourne largement ce métabolisme de premier passage. Cependant, des interactions avec des médicaments qui inhibent l'isoenzyme CYP 3A4 du cytochrome P450 ne peuvent pas être exclues. Ceci doit être pris en compte lorsque des antifongiques azolés (par exemple, le kétoconazole) ou des antibiotiques macrolides (par exemple, l'érythromycine) sont utilisés de façon concomitante à l'oxybutynine.
Effet de Vesoxx sur d'autres médicaments
L'effet anticholinergique de l'oxybutynine est renforcé par l'utilisation concomitante d'autres médicaments anticholinergiques ou ayant des effets anticholinergiques, tels que l'amantadine et autres médicaments pour traiter la maladie de Parkinson (par exemple, bipéridène, lévodopa), les antihistaminiques, les antipsychotiques (par exemple, phénothiazines, butyrophénones, clozapine), la quinidine, les antidépresseurs tricycliques ainsi que l'atropine et les composés apparentés tels que les spasmolytiques atropiniques, dipyridamole.
L'oxybutynine pourrait antagoniser un traitement prokinétique.
Grossesse, allaitementGrossesse
À ce jour, il n'existe aucune expérience concernant l'utilisation intravésicale de l'oxybutynine chez la femme enceinte. Les études animales ont montré une faible toxicité pour la reproduction (voir section «Données précliniques»). Vesoxx ne doit pas être utilisé pendant la grossesse, sauf si le traitement est nécessaire en fonction de l'état clinique de la femme.
Allaitement
Les données disponibles montrent que l'oxybutynine passe dans le lait maternel chez le rat; cependant, on ne sait pas si c'est également le cas chez l'homme. L'utilisation de l'oxybutynine pendant l'allaitement n'est pas recommandée.
Fertilité
Aucune donnée concernant les effets possibles de l'utilisation de l'oxybutynine sur la fertilité chez l'homme et la femme n'est pas disponible.
Effet sur l’aptitude à la conduite et l’utilisation de machinesÉtant donné que Vesoxx peut provoquer une somnolence ou des troubles de l'accommodation, il faut recommander aux patients de faire preuve de prudence lorsqu'ils conduisent ou utilisent des machines.
Les patients doivent être informés que l'alcool peut augmenter la somnolence provoquée par les agents anticholinergiques tels que l'oxybutynine.
Effets indésirablesLes effets indésirables observés avec le chlorhydrate d'oxybutynine, tels que sécheresse buccale, somnolence et constipation, correspondent pour la plupart aux propriétés anticholinergiques typiques de la substance active.
Le tableau 4 énumère les effets indésirables observés lors des essais cliniques portant sur l'administration intravésicale du chlorhydrate d'oxybutynine. Les effets indésirables sont classés par classe de systèmes d'organes et par fréquence selon la convention suivante: très fréquent (≥1/10), fréquent (≥1/100, < 1/10), occasionnel (≥1/1 000, < 1/100), rare (≥1/10 000, < 1/1 000), très rare (< 1/10 000), inconnue (la fréquence ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
Tableau 4: Effets indésirables observés lors des essais cliniques portant sur l'administration intravésicale du chlorhydrate d'oxybutynine.
Classes de systèmes d'organes
|
Effets indésirables
|
Fréquence
|
Infections et infestations
|
Infection des voies urinaires, bactériurie asymptomatique
|
Inconnue
|
Affections endocriniennes
|
Hyperprolactinémie, prolactine élevée (une fois)
|
Inconnue
|
Affections psychiatriques
|
Apathie, hallucinations, troubles cognitifs, hyperactivité, insomnie, agoraphobie, trouble de l'orientation
|
Inconnue
|
Affections du système nerveux
|
Déficit d'attention, vertiges, céphalées, somnolence, fatigue, dysgueusie, trouble de la conscience, perte de connaissance, syndrome anticholinergique, convulsions
|
Inconnue
|
Affections de l'oreille et du labyrinthe
|
Vertiges
|
Inconnue
|
Affections oculaires
|
Sécheresse oculaire, sensation anormale de l'œil, trouble de l'accommodation
|
Inconnue
|
Affections cardiaques
|
Tachycardie supraventriculaire
|
Inconnue
|
Affections vasculaires
|
Hypotension, rougeur du visage
|
Inconnue
|
Affections du système gastro-intestinal
|
Constipation, sécheresse buccale, gêne abdominale, douleur dans la partie basse de l'abdomen, douleur dans la partie haute de l'abdomen, nausées, dyspepsie, diarrhée
|
Inconnue
|
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
|
Hypohidrose, éruption cutanée, sueurs nocturnes
|
Inconnue
|
Affections du rein et des voies urinaires
|
Miction impérieuse, protéinurie, hématurie, troubles de la vidange de la vessie urinaire
|
Inconnue
|
Troubles généraux et anomalies au site d'administration
|
Douleur au point d'instillation, soif, gêne dans la poitrine, sensation de froid
|
Inconnue
|
Un patient a présenté une diminution de la saturation en oxygène pendant une oxygénothérapie à domicile (voir rubrique «Contre-indications»).
Enfants et adolescents
Les enfants peuvent être plus sensibles aux effets du produit, notamment en ce qui concerne les effets indésirables psychiatriques et liés au SNC.
Les effets indésirables suivants sont connus pour se produire lors d'un traitement anticholinergique, mais n'ont pas été observés lors de l'utilisation intravésicale de l'oxybutynine dans les essais cliniques: vomissements, anorexie, diminution de l'appétit, dysphagie, reflux gastro-œsophagien, pseudo-obstruction chez les patients à risque (personnes âgées ou patients souffrant de constipation et lorsqu'ils sont traités par d'autres médicaments diminuant la motilité intestinale), état confusionnel, agitation, anxiété, cauchemars, paranoïa, symptômes de dépression, dépendance à l'oxybutynine (chez les patients ayant des antécédents d'abus de drogues ou de substances), arythmie, coup de chaleur, glaucome à angle étroit, augmentation de la pression intraoculaire, sécheresse cutanée, angioedème, urticaire, photosensibilité, hypersensibilité.
Annonce des effets secondaires
L'annonce d'effets secondaires présumés après l'autorisation est d'une grande importance. Elle permet un suivi continu du rapport bénéfice-risque du médicament. Les professionnels de santé sont tenus de déclarer toute suspicion d'effet secondaire nouveau ou grave via le portail d'annonce en ligne ElViS (Electronic Vigilance System). Vous trouverez des informations à ce sujet sur www.swissmedic.ch.
SurdosageAucun cas de surdosage n'a été rapporté à ce jour concernant l'utilisation intravésicale de l'oxybutynine.
Signes et symptômes
Les symptômes d'un surdosage d'oxybutynine se manifestent par une intensification des effets indésirables habituels sur le SNC (de l'agitation à un comportement psychotique), des modifications de la circulation sanguine (sensation de chaleur, chute de la pression artérielle, insuffisance circulatoire, etc.), une insuffisance respiratoire, une paralysie et un coma.
Traitement
La vessie doit être vidée immédiatement via le cathéter.
En cas de surdosage, les patients doivent être étroitement surveillés et traités de manière symptomatique.
Propriétés/EffetsCode ATC
G04BD04
Mécanisme d'action
L'oxybutynine agit comme un antagoniste compétitif de l'acétylcholine sur les récepteurs muscariniques postganglionnaires, entraînant une relaxation du muscle lisse de la vessie.
Le chlorhydrate d'oxybutynine est une substance anticholinergique qui a également un effet antispasmodique direct sur les muscles lisses. Il inhibe la contraction de la vessie et détend les spasmes induits par divers stimuli; il augmente le volume de la vessie, réduit la fréquence des contractions et retarde l'envie d'uriner dans les troubles vésicaux neurogènes. La relaxation des muscles lisses résulte de l'effet (similaire à celui de la papavérine) d'un processus antagoniste au niveau de la partie distale de la jonction neuromusculaire et de l'effet bloquant anticholinergique des récepteurs muscariniques. En outre, le chlorhydrate d'oxybutynine possède les propriétés d'un anesthésique local.
Pharmacodynamique
Les propriétés pharmacodynamiques de l'oxybutynine ont été étudiées après administration intravésicale chez des enfants présentant une hyperactivité neurogène du détrusor. Les effets sur l'incontinence et les variables urodynamiques ont été prononcés et ont amélioré ces deux aspects dans la majorité des cas. Le nombre de contractions dues à la suractivité a diminué de manière significative. Une augmentation de la capacité vésicale cystométrique moyenne et de la capacité vésicale moyenne (cystométrique vs attendue) a été observée. Parallèlement, la pression vésicale a diminué lorsque la vessie était pleine.
Efficacité clinique
L'efficacité du traitement par oxybutynine intravésicale des dysfonctionnements vésicaux neurogènes a été étudiée dans des essais cliniques portant sur une utilisation à court et à long terme.
Dans presque toutes les études, le traitement intravésical par le chlorhydrate d'oxybutynine a été efficace chez les patients (adultes et enfants) souffrant d'hyperactivité neurogène du détrusor et a été bien toléré. La NDO était essentiellement consécutive à une lésion de la moelle épinière ou à une méningomyélocèle, bien que des patients atteints de tétraplégie, de paraplégie, de sclérose en plaques et de maladie de Parkinson aient aussi été inclus dans les études.
Dans un essai clinique prospectif portant sur 15 enfants, la capacité vésicale cystométrique moyenne est passée de 114,2 ml initialement à 127,4 ml (p > 0,05) et 161,1 ml (p = 0,0091) après 1,5 heure et 4 mois de traitement intravésical, respectivement (Buyse et al., 1995). La compliance vésicale moyenne a augmenté de manière significative, passant de 2,5 ml/cm H2O initialement à 11,495 ml/cm H2O (p = 0,0114) après 4 mois de traitement. Dans une autre étude prospective portant sur 13 enfants, 12 d'entre eux ont montré une amélioration significative de la continence après le traitement intravésical (Åmark et al., 1998). Dans une étude longitudinale rétrospective portant sur 13 enfants, la pression vésicale moyenne a diminué de 52,5 ± 24 à 24,5 ± 14,4 cm H2O lorsque la vessie était pleine (Humblet et al., 2014).
L’efficacité de l’administration intravésicale par rapport à l’administration orale de l’oxybutynine a été évaluée dans une autre étude clinique prospective et multicentrique, menée auprès de 35 patients (âgés de 18 à 70 ans) souffrant de NDO confirmée par des examens urodynamiques précédents et possédant une expérience du CIC d’au moins 6 semaines (Schröder et al., 2016). Cette étude a confirmé que la capacité vésicale maximale augmentait significativement après le traitement intravésical, de 18,1 ml (lors de la prise orale) à 116,6 ml (lors de l’administration intravésicale).
Dans une autre étude, 25 patients adultes (âgés de 18 à 64 ans) atteints de lésions de la moelle épinière chez lesquels le traitement oral standard par l’oxybutynine avait été inefficace ont reçu un traitement intravésical par l’oxybutynine pendant une période de 6 mois (Pannek et al., 2000). Le traitement intravésical a entraîné une augmentation du volume de remplissage de la vessie, de 349 à 420 ml. La pression maximale moyenne de remplissage a diminué significativement, de 54 à 26,5 cm d’H2O. Chez 21 des 25 patients, la pression détrusorienne de remplissage est revenue à une valeur inférieure à 40 cm d’H2O pendant toute la durée de l’étude.
PharmacocinétiqueAbsorption
L'oxybutynine par voie intravésicale est bien absorbée dans la circulation systémique via la paroi vésicale.
Les mesures des concentrations plasmatiques d'oxybutynine après administration intravésicale ont montré une variabilité interindividuelle marquée. Cependant, même après une administration intravésicale, une résorption importante du médicament a lieu, et les concentrations plasmatiques maximales sont atteintes après environ une heure.
La pharmacocinétique du chlorhydrate d'oxybutynine administré par voie intravésicale a été étudiée chez des volontaires sains. L'exposition systémique (ASC) à l'oxybutynine racémique était significativement plus importante (294 %) après instillation qu'après administration orale. En revanche, l'exposition systémique au métabolite, la Ndéséthyloxybutynine, était significativement plus faible après instillation (21 % de l'exposition après administration orale). En conséquence, le rapport entre le métabolite et la substance mère était 14 fois plus faible en cas d'application intravésicale.
Ces observations indiquent clairement que la voie d'administration a une influence considérable sur la résorption et surtout sur le métabolisme de premier passage de l'oxybutynine. De toute évidence, l'effet de premier passage est considérablement réduit avec l'administration intravésicale.
Compte tenu de la biodisponibilité observée de l'oxybutynine d'environ 6 % après administration orale, on peut supposer une biodisponibilité absolue d'environ 20 % pour la substance mère après instillation intravésicale.
Distribution
L'oxybutynine est largement distribuée dans les tissus de l'organisme après absorption systémique. Le volume de distribution après administration intraveineuse de 5 mg de chlorhydrate d'oxybutynine a été estimé à 193 l.
Métabolisme
L'oxybutynine administrée par voie orale est métabolisée principalement par les systèmes enzymatiques du cytochrome P450, en particulier le CYP3A4, qui est présent principalement dans le foie et la paroi intestinale. Parmi les métabolites, on trouve l'acide phénylcyclohexylglycolique, qui est pharmacologiquement inactif, et la N-déséthyl-oxybutynine (DEOB), qui est pharmacologiquement active.
L'administration intravésicale d'oxybutynine contourne largement le métabolisme de premier passage dans le tractus gastro-intestinal et le foie et réduit la formation du métabolite N-déséthyl.
Le métabolite N-déséthyl semble produire des effets indésirables anticholinergiques plus importants que le composé parent, en particulier au niveau des glandes salivaires.
Élimination
L'oxybutynine est rapidement éliminée de l'organisme après administration orale et intravésicale. Les études pharmacocinétiques ont permis de conclure que l'élimination de l'oxybutynine intravésicale était plus longue qu'après administration orale; les demi-vies correspondantes étaient de 2,56 et 1,48 heures, respectivement. L'oxybutynine et son principal métabolite, la N-déséthyl-oxybutynine, étaient encore détectables dans le sérum 24 heures après l'administration intravésicale.
Données précliniquesSur la base d'études de toxicité aiguë, de toxicité à doses répétées, de génotoxicité, de potentiel cancérigène et de toxicité locale, les données précliniques n'indiquent pas de danger particulier pour l'homme.
Lorsque l'oxybutynine est administrée par voie orale à des doses toxiques pour la mère, elle peut provoquer des malformations fœtales chez le rat.
Remarques particulièresIncompatibilités
Inconnues.
Stabilité
Le médicament ne doit pas être utilisé au-delà de la date figurant après la mention «EXP» sur l'emballage.
Les seringues préremplies contiennent chacune une dose unique. Le médicament non utilisé doit être éliminé immédiatement.
Remarques particulières concernant le stockage
Ne pas conserver les seringues à plus de 30 °C. Ne pas congeler. Conserver hors de la portée des enfants.
Remarques concernant l'élimination
Les médicaments non utilisés ou les déchets doivent être éliminés conformément aux exigences nationales.
Numéro d’autorisation67983 (Swissmedic)
Présentation10 ml de solution dans une seringue prête à l'emploi (copolymère de cyclooléfine) avec filetage pour adaptateur Luer-Lock (adaptateur non inclus) : Emballages de 100 seringues prêtes à l'emploi (B).
10 ml de solution dans une seringue prête à l'emploi (polypropylène) avec seringue à connexion directe : emballages de 100 seringues prêtes à l'emploi. (B)
Titulaire de l’autorisationMelisana AG, Zurich.
Mise à jour de l’informationNovembre 2023
|