Mises en garde et précautionsRéactions d'hypersensibilité
Des cas de réactions d'hypersensibilité sévères, notamment des réactions anaphylactiques et de choc anaphylactique ont été rapportés avec l'utilisation de l'oritavancine. En cas de réactions d'hypersensibilité aiguë durant la perfusion d'oritavancine, il faut interrompre immédiatement l'oritavancine et prendre des mesures appropriées.
Aucune donnée n'est disponible concernant la réaction croisée entre l'oritavancine et les autres glycopeptides, notamment la vancomycine. Avant d'utiliser l'oritavancine, il est important d'établir si le patient présente des antécédents de réactions d'hypersensibilité aux glycopeptides (p.ex. vancomycine, télavancine [non autorisé en Suisse]). En raison du risque d'hypersensibilité croisée, il convient de surveiller étroitement les patients ayant des antécédents d'hypersensibilité aux antibiotiques glycopeptidiques pendant et après la perfusion.
Réactions liées à la perfusion
L'oritavancine est administrée par perfusion intraveineuse pendant une durée de 3 heures afin de minimiser le risque de survenue de réactions liées à la perfusion. Les perfusions intraveineuses d'oritavancine peuvent provoquer des réactions telles qu'un érythème de la partie supérieure du corps, un prurit, une urticaire et/ou une éruption cutanée. Des réactions associées à la perfusion caractérisées par une douleur thoracique, une gêne thoracique, des frissons, des tremblements, une dorsalgie, une cervicalgie, une dyspnée, une hypoxie, une douleur abdominale et de la fièvre ont été observés avec l'utilisation de l'oritavancine, y compris après administration de plus d'une dose d'oritavancine au cours d'un seul cycle de traitement. Si des réactions surviennent, l'arrêt ou le ralentissement de la perfusion peut permettre la disparition de ces symptômes (voir «Effets indésirables»).
Nécessité d'associer d'autres agents antibactériens
L'oritavancine agit uniquement sur les bactéries à Gram positif («Propriétés/Effets»). En cas d'infections mixtes où l'on suspecte la présence de bactéries à Gram négatif et/ou certains types de bactéries anaérobies, il convient d'associer l'oritavancine à un ou plusieurs agent(s) antibactérien(s) approprié(s).
Administration concomitante d'anticoagulants oraux et d'héparine de bas poids moléculaire (HBPM)
Il a été démontré que l'oritavancine influence certains tests de laboratoire utilisés pour contrôler la coagulation (voir «Interférence avec les tests sur la coagulation» et «Interactions»). Il convient d'en tenir compte chez les patients traités par des anticoagulants nécessitant une surveillance (antagonistes de la vitamine K tels que la warfarine, la phenprocoumone, l'acénocoumarol), car l'oritavancine augmente artificiellement le taux de prothrombine (TP) et l'International Normalised Ratio (INR) pendant une période pouvant aller jusqu'à 12 heures, si bien que la surveillance de l'effet anticoagulant n'est pas fiable pendant cette période. Si nécessaire, l'effet anticoagulant des antagonistes de la vitamine K, des anticoagulants oraux directs (dabigatran, rivaroxaban, apixaban, édoxaban) et des HBPM (par ex. daltéparine, énoxaparine, nadroparine) peut être contrôlé à l'aide du dosage chromogène du facteur Xa ou du test de temps de thrombine (test TT), car ces tests ne sont pas influencés par l'oritavancine. Dans les cas où le fondaparinux doit être utilisé et les valeurs peuvent être obtenues rapidement, le dosage chromogène du facteur Xa peut être utilisé environ trois heures après l'administration de la dose. Le dosage chromogène pour déterminer l'activité du facteur Xa doit être calibré avec le fondaparinux comme étalon de référence.
Interférence avec les tests de la coagulation
Il a été démontré que l'oritavancine interfère avec certains tests de surveillance de la coagulation (voir «Contre-indications» et «Interactions»). Il a été observé que les concentrations sanguines d'oritavancine mesurées chez les patients après administration d'une dose unique prolongent artificiellement les valeurs suivantes:
·aPTT, jusqu'à 120 heures
·TP et INR, jusqu'à 12 heures
·Temps de coagulation activée (TCA), jusqu'à 24 heures
·SCT (Silica Clotting Time: test de coagulation utilisant le silicium comme activateur), jusqu'à 18 heures, et
·DRVVT (temps de venin de vipère Russel dilué): test utilisant le venin de la vipère de Russel comme activateur), jusqu'à 72 heures.
Ces effets sont dus à la liaison de l'oritavancine aux réactifs à base de phospholipides qui activent la coagulation dans les tests de laboratoire de la coagulation couramment utilisés et à l'inhibition de leur action. Chez les patients dont l'aPTT doit être surveillé durant les 120 heures suivant l'administration de l'oritavancine, il convient d'envisager d'effectuer un test de la coagulation ne dépendant pas des phospholipides, par exemple un dosage (chromogène) du Facteur Xa ou d'un autre anticoagulant n'impliquant pas la surveillance de l'aPTT.
Il a été démontré que l'oritavancine n'a pas d'effet sur le dosage du facteur Xa par méthode chromogénique, sur le test du temps de thrombine (test TT) et sur les tests utilisés pour le diagnostic de la thrombopénie induite par l'héparine (TIH). In vitro, l'oritavancine 46,6 μg/ml n'a pas eu d'effet sur un test de résistance à la protéine C activée (RPCa), ce qui semble indiquer qu'il existe une faible probabilité que l'oritavancine interfère avec ce test. Cependant, le test RPCa étant basé sur les phospholipides, il ne peut être exclu que les concentrations plus élevées d'oritavancine pouvant être atteintes en clinique puissent interférer avec ce test.
Aucun effet de l'oritavancine sur le système de coagulation n'a été observé in vivo dans les études non cliniques et cliniques.
Diarrhée associée à Clostridium difficile
Des cas de colites associées aux antibiotiques et de colites pseudo-membraneuses ont été rapportés avec l'oritavancine; leur degré de sévérité peut varier d'une diarrhée légère jusqu'à la mise en jeu du pronostic vital. Par conséquent, il est important d'envisager ce diagnostic chez les patients présentant une diarrhée après avoir reçu l'oritavancine (voir «Effets indésirables»). Dans un tel cas, l'utilisation de traitements symptomatiques et l'administration d'un traitement spécifique contre Clostridioides difficile doivent être envisagées.
Surinfection
L'utilisation d'antibiotiques peut augmenter le risque de prolifération de micro-organismes non sensibles. Si une surinfection se produit, il convient de prendre les mesures appropriées.
Ostéomyélite
Dans des études cliniques de phase III menées dans les IBAPTM, le nombre de cas d'ostéomyélite rapportés était plus élevé dans le bras traité par oritavancine que dans celui traité par vancomycine (voir «Effets indésirables»).
Les patients doivent être surveillés pour détecter tout signe ou symptôme évocateur d'ostéomyélite après l'administration d'oritavancine. Si une ostéomyélite est suspectée ou diagnostiquée, il convient d'instaurer une autre antibiothérapie appropriée.
Abcès
Dans des études cliniques de phase III, un nombre légèrement plus élevé de cas d'abcès d'apparition nouvelle ont été rapportés dans le bras traité par l'oritavancine, comparé à celui traité par la vancomycine (4,6% versus 3,4%, respectivement) (voir «Effets indésirables»). Des mesures appropriées doivent être instaurées en cas d'apparition de nouveaux abcès.
Accumulation dans les macrophages
Dans les études in vitro, Tenkasi s'accumule dans les macrophages en fonction du temps et de la concentration (voir «Données précliniques»). La pertinence clinique de cette accumulation n'est actuellement pas connue.
Limitations des données cliniques
Dans les deux principales études menées dans les IBAPTM, les types d'infections traités se limitaient à des cellulites, des abcès et des infections de plaies. Aucun autre type d'infection n'a été étudié. Dans les études cliniques, l'expérience est limitée chez les patients présentant des bactériémies, des maladies vasculaires périphériques ou des neutropénies, chez les patients immunodéprimés, chez les patients de plus de 65 ans, chez les patients souffrant d'insuffisance rénale sévère et chez les patients présentant des infections dues à Streptococcus pyogenes.
|