Mises en garde et précautionsRyeqo ne doit être prescrit qu’après un bilan diagnostique minutieux. Avant d’instaurer ou de reprendre un traitement par Ryeqo, il convient d’exclure toute grossesse. Tous les contraceptifs hormonaux doivent être arrêtés avant de débuter le traitement par Ryeqo (voir «Contre-indications»). Des méthodes contraceptives non hormonales doivent être utilisées pendant le traitement et pendant au moins 1 mois après l’arrêt du traitement par Ryeqo (voir également «Grossesse, allaitement»). La patiente doit être conseillée sur une méthode de contraception appropriée.
Examen médical / Conseil
Avant l’instauration ou la reprise du traitement par Ryeqo, il est nécessaire de procéder à une anamnèse complète (incluant les antécédents familiaux), de mesurer la pression artérielle et de réaliser un examen physique en tenant compte des contre-indications (voir «Contre-indications») et des mises en garde (voir «Mises en garde et précautions»). Pendant le traitement, des examens de contrôle doivent être effectués régulièrement, conformément à la pratique clinique standard.
Influence sur la densité minérale osseuse (DMO)
Une monothérapie par le rélugolix, un antagoniste de l’hormone de libération de la gonadotrophine (GnRH, Gonadotropin-Releasing-Hormon), entraîne une réduction de la densité osseuse en raison de la suppression des œstrogènes. L’estradiol également contenu dans Ryeqo permet de réduire le risque de perte de DMO. Après une diminution initiale de la DMO, cliniquement non pertinente dans la plupart des cas, un plateau a été atteint après env. 24 semaines de traitement. Par la suite la DMO, mesurée jusqu’à 2 ans, est restée globalement stable sous un traitement poursuivi jusqu’à 2 ans. La réduction moyenne de la DMO était de 0,69% pendant la première année de traitement.
Cependant, une perte de DMO de > 3% a été observée chez 21% des patientes. Il est donc recommandé de réaliser un examen DXA après les 52 premières semaines de traitement afin d’exclure la présence d’une perte de DMO cliniquement significative. En cas d’utilisation prolongée de Ryeqo, il convient de répéter cet examen à des intervalles de deux ans. En fonction de l’ampleur des modifications de la DMO, une réévaluation du rapport bénéfice/risque individuel devra éventuellement être effectuée.
Les données relatives à l’influence de Ryeqo sur la DMO ne sont disponibles que pour une durée d’utilisation allant jusqu’à 2 ans. On ignore si une perte plus importante de la DMO pourrait se produire en cas de traitement à long terme (p. ex. pendant 10 ans ou plus).
De même, les données sur l’évolution de la DMO après l’arrêt de Ryeqo ne sont disponibles que sur une période de suivi de 12 mois au maximum (voir «Propriétés/Effets»). On ignore si une récupération de la DMO se produit après l’arrêt d’un traitement utilisé pendant plus de deux ans. On ignore notamment si une réduction de la DMO de faible magnitude, telle que celle observée sous Ryeqo, est susceptible d’avoir un impact sur le risque ultérieur de fracture (en particulier en postménopause).
Les patientes présentant des facteurs de risque d’ostéoporose ou d’autres maladies osseuses métaboliques étaient exclues des études cliniques et les comédications susceptibles d’influencer la DMO (telles que les corticostéroïdes et les anticonvulsivants) n’étaient pas autorisées pendant les études. Les patientes présentant de tels facteurs de risque (tels que tabagisme, consommation excessive d’alcool, antécédents familiaux d’ostéoporose, précédentes fractures à la suite de faibles traumatismes, maladies osseuses métaboliques ou prise de médicaments pour lesquels un risque de diminution de la DMO est connu) doivent donc faire l’objet d’une évaluation particulièrement attentive du rapport bénéfices/risques. Dans ces cas-là, un examen par imagerie DXA doit être réalisé avant le début du traitement par Ryeqo. Un traitement par Ryeqo ne doit pas être instauré si le risque associé à la perte de DMO est supérieur aux bénéfices potentiels du traitement.
En raison du faible nombre de patientes présentant une insuffisance pondérale dans les études cliniques, il n’est en outre pas possible d’établir si l’insuffisance pondérale (en particulier dans les cas prononcés) peut entraîner une perte de DMO plus importante lors de l’utilisation de Ryeqo. La présence d’une anorexie mentale constituait un critère d’exclusion dans les études pivots en raison du risque accru d’ostéoporose chez ces patientes.
La perte de DMO revêt une importance particulière chez les adolescentes et les jeunes adultes, car il s’agit d’une période décisive pour la croissance osseuse. On ne dispose que de données limitées sur l’utilisation de Ryeqo avant l’atteinte de la maturité squelettique définitive et sur le risque potentiel de fractures ostéoporotiques futures qui en découle.
L’utilisation de Ryeqo chez les jeunes adultes avant la maturité squelettique définitive (c.-à-d. jusqu’à l’âge de 25 ans révolus) doit donc faire l’objet d’une évaluation stricte des risques et des bénéfices. Tous les facteurs de risque (voir ci-dessus) doivent être pris en compte avant l’utilisation de Ryeqo.
Étant donné que Ryeqo n’a été étudié que chez des patientes âgées de 18 ans et plus, il n’existe aucune donnée permettant d’estimer le risque de perte de DMO cliniquement significative chez les adolescentes. Par conséquent, Ryeqo ne doit pas être utilisé chez les adolescentes < 18 ans en raison des risques inconnus à long terme pour les os.
L’influence éventuelle de la vitamine D sur l’évolution de la DMO n’a pas été étudiée. Il est néanmoins recommandé de veiller à un apport suffisant en calcium et en vitamine D pendant le traitement par Ryeqo.
En cas de traitement concomitant avec des inducteurs des enzymes CYP, il convient de noter qu’une réduction de l’efficacité de l’estradiol peut se produire, ce qui risque de compromettre la protection contre une perte de DMO cliniquement significative.
Troubles dépressifs et tendances suicidaires
Les dépressions ou les humeurs dépressives sont connues pour être des effets indésirables possibles lors de l’utilisation d’hormones sexuelles. Des cas de sautes d’humeur et de troubles dépressifs ont également été observés sous Ryeqo. De tels troubles peuvent déjà se manifester peu après le début du traitement. Une dépression peut avoir une évolution grave et représente un facteur de risque de suicide ou de comportement suicidaire. Les patientes doivent donc être informées des éventuels symptômes de troubles dépressifs. Il leur est vivement conseillé de consulter immédiatement un médecin si elles remarquent des sautes d’humeur ou d’autres symptômes dépressifs lors de l’utilisation de Ryeqo.
Les patientes ayant des antécédents de dépression connue doivent être surveillées de près. En cas de réapparition d’une dépression sévère, Ryeqo doit être arrêté.
Prolapsus ou expulsion de myomes
En présence de myomes sous-muqueux, il peut se produire un prolapsus à travers le col de l’utérus ou une expulsion, entraînant éventuellement des saignements utérins temporairement plus importants. De tels cas ont également été rapportés lors de l’utilisation de Ryeqo. Les patientes chez lesquelles la présence d’un myome sous-muqueux est connue ou suspectée doivent être informées de cette éventuelle complication et invitées à consulter leur médecin si des saignements importants réapparaissent après la diminution initiale des saignements sous Ryeqo.
Modifications du schéma menstruel
Les patientes doivent être informées que le traitement par Ryeqo entraîne généralement des saignements menstruels plus faibles, voire une aménorrhée. Dans les études cliniques menées avec Ryeqo pour le traitement des myomes, le taux d’aménorrhée était d’environ 50% après 24 semaines de traitement, d’environ 70% après 12 mois et d’environ 58% après 24 mois. Dans les études cliniques réalisées en cas d’endométriose, 65,2% des patientes présentaient une aménorrhée après 6 mois de traitement, 76,6% après 12 mois et 82,3% après 2 ans.
Des saignements irréguliers ont été observés, surtout au début du traitement. Des saignements irréguliers ou plus abondants peuvent notamment se produire lorsque le traitement est commencé plus tard que dans les 7 premiers jours du cycle menstruel.
La patiente doit être invitée à consulter un médecin en cas de saignements excessifs persistants.
Difficultés à reconnaître une grossesse
Sous traitement par Ryeqo, l’intensité et/ou la durée des saignements menstruels sont habituellement réduites et une forte proportion de patientes présentent une aménorrhée. Cela peut rendre difficile la détection précoce d’une grossesse. En cas de suspicion de grossesse, un test de grossesse doit être effectué. Si une grossesse est confirmée, le traitement doit être interrompu.
Événements thromboemboliques veineux et artériels
Ryeqo est contre-indiqué chez les patientes présentant ou ayant présenté par le passé des événements thromboemboliques veineux ou artériels, ainsi qu’en cas de risque accru de tels événements (notamment en présence d’une thrombophilie).
L’utilisation de médicaments contenant un œstrogène et un progestatif augmente le risque de thromboembolies veineuses et artérielles (telles que thrombose veineuse profonde, embolie pulmonaire, accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde) par rapport aux femmes qui n’utilisent pas ces médicaments. Cela concerne en particulier les patientes qui présentent en même temps d’autres facteurs de risque de telles affections. Un risque accru existe surtout chez les fumeuses dont l’âge est supérieur à 35 ans ainsi qu’en cas d’obésité, de troubles du métabolisme lipidique, d’hypertension artérielle non contrôlée ou d’affections vasculaires préexistantes.
À cet égard, le risque spécifique pour Ryeqo n’est pas connu.
Le risque de thromboembolie veineuse peut être temporairement accru lors d’une immobilisation prolongée, d’une intervention chirurgicale majeure ou après un traumatisme sévère. Dans ces cas, il est conseillé d’interrompre l’utilisation de Ryeqo (au moins quatre semaines avant une opération programmée) et de ne la reprendre que deux semaines après la mobilisation complète.
En cas d’apparition de symptômes évoquant un événement thromboembolique (tels qu’un gonflement / une douleur unilatérale d’une jambe, un essoufflement soudain, un engourdissement soudain ou une faiblesse au niveau du visage ou d’un membre, une douleur thoracique, etc.), il faut arrêter Ryeqo immédiatement et établir un diagnostic approprié. La patiente doit être informée des signes pouvant évoquer des événements thromboemboliques et invitée à consulter immédiatement un médecin si de tels symptômes apparaissent.
Hypertension
Les patientes atteintes d’hypertension non contrôlée ne doivent pas être traitées par Ryeqo.
Une légère augmentation de la pression artérielle a été rapportée aussi bien lors de l’utilisation de contraceptifs hormonaux combinés que lors d’un traitement hormonal de substitution (THS), mais des valeurs élevées cliniquement significatives sont toutefois rares. Des résultats similaires ont également été observés sous Ryeqo. Si une hypertension cliniquement significative et persistante survient pendant le traitement par Ryeqo, elle doit être traitée et le rapport bénéfice/risque lié à la poursuite du traitement doit être évalué. En cas d’interruption du traitement par Ryeqo, celui-ci peut être repris si des valeurs tensionnelles se normalisent sous traitement antihypertenseur.
Autres hépatopathies / Influence de Ryeqo sur la fonction hépatique
En présence d’une hépatopathie, l’utilisation de Ryeqo est contre-indiquée tant que les valeurs de la fonction hépatique ne sont pas normalisées. Le traitement doit être interrompu si un ictère se produit.
Une augmentation transitoire asymptomatique des transaminases sériques (notamment de l’ALAT) à au moins 3 fois la limite supérieure de la normale a été occasionnellement observée sous Ryeqo. Si des modifications des valeurs de la fonction hépatique surviennent pendant le traitement par Ryeqo, le traitement doit être interrompu jusqu’à leur normalisation.
Affections de la vésicule biliaire
Les œstrogènes peuvent augmenter la lithogénicité de la bile. Des études épidémiologiques ont fait état d’un risque accru d’affections de la vésicule biliaire (p. ex. cholélithiase, cholécystite) aussi bien lors de l’utilisation de contraceptifs hormonaux combinés que sous THS. De tels événements ont également été observés sous Ryeqo dans les études cliniques. Il convient d’en tenir compte en particulier chez les patientes qui présentent encore d’autres facteurs de risque de cholélithiase (comme l’obésité ou une hyperlipidémie).
Autres précautions
Chez les patientes présentant une insuffisance rénale modérée ou sévère, l’exposition au rélugolix est augmentée (voir «Pharmacocinétique»). Un ajustement posologique n’est cependant pas nécessaire (voir «Posologie/Mode d’emploi»). On ignore dans quelle mesure le rélugolix est éliminé lors d’une hémodialyse.
Dans les études de phase III contrôlées contre placebo, une chute des cheveux ou une alopécie a été rapportée plus fréquemment sous Ryeqo que sous placebo. Il ne s’agissait pas d’une forme spécifique d’alopécie, et la majorité des patientes a poursuivi l’étude malgré cet effet indésirable. On ignore si la chute des cheveux est réversible à l’arrêt de Ryeqo. Il est néanmoins recommandé d’envisager l’arrêt de la préparation en cas de chute des cheveux cliniquement significative.
Une réduction de la tolérance au glucose a été rapportée en cas d’associations œstroprogestatives. Cependant, il n’a généralement pas été nécessaire d’adapter un traitement antidiabétique. Néanmoins, il convient de surveiller attentivement la glycémie chez les femmes diabétiques traitées par Ryeqo, notamment pendant les premiers mois de traitement.
Chez les patientes présentant une hypertriglycéridémie préexistante (en particulier familiale), une forte augmentation des triglycérides plasmatiques, associée à un risque accru de pancréatite, a été rapportée dans de rares cas lors de l’utilisation d’associations œstroprogestatives.
Excipients revêtant un intérêt particulier
Les comprimés pelliculés de Ryeqo contiennent du lactose. Les patientes présentant une intolérance au galactose, un déficit total en lactase ou un syndrome de malabsorption du glucose et du galactose (maladies héréditaires rares) ne doivent pas prendre ce médicament.
Ce médicament contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par comprimé pelliculé, c.-à-d. qu’il est essentiellement «sans sodium».
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