Données précliniquesToxicité en cas d'administration répétée
Des études non cliniques ont été réalisées chez des rongeurs, des lapins et des singes avec une suspension de diméthylfumarate (diméthylfumarate dans de l'hydroxypropylméthylcellulose à 0,8%) administrée par une sonde orale. L'étude sur l'utilisation chronique chez le chien a été réalisée avec des gélules de diméthylfumarate administrées par voie orale.
Des modifications rénales ont été observées après administration orale répétée de diméthylfumarate chez la souris, le rat, le chien et le singe. Dans toutes les espèces, des processus de régénération de l'épithélium tubulaire rénal ont été observés, évoquant la présence d'une lésion. Des hyperplasies des tubules rénaux ont été observées chez des rats traités pendant toute leur vie (étude de deux ans).
Une atrophie corticale a été observée chez des chiens ayant reçu une dose orale quotidienne de diméthylfumarate pendant 11 mois ce qui correspond à trois fois la dose recommandée chez l'homme (RHD, recommended human dose; basée sur la valeur de l'ASC). Après administration d'une dose orale quotidienne de diméthylfumarate pendant 12 mois chez le singe, une nécrose monocellulaire a été observée à une exposition correspondant à 2 fois la dose recommandée chez l'homme sur la base de l'ASC. Une fibrose interstitielle et une atrophie corticale ont été observées à une exposition correspondant à 6 fois la dose recommandée chez l'homme sur la base de l'ASC. La signification de ces observations pour le risque chez l'être humain n'est pas connue.
Des rats ont présenté une dégénérescence de l'épithélium germinatif des tubes séminifères et des spermatides, ainsi que des hyperplasies et des adénomes des cellules de Leydig. Les chiens ont présenté une atrophie de l'épithélium germinal des tubes séminifères, des hypospermies, ainsi qu'une diminution du poids des testicules et des épididymes. Aucune marge de sécurité par rapport à l'exposition cliniquement significative n'a pu être calculée pour ces observations. La signification de ces observations pour le risque chez l'être humain n'est pas connue.
Dans le rumen (pré-estomac) de souris et de rats, une hyperplasie et une hyperkératose de l'épithélium malpighien, des inflammations, des papillomes et carcinomes épidermoïdes ont été observés au cours d'études d'une durée de trois mois ou plus. L'être humain ne possède pas de partie de l'estomac correspondant au rumen des souris et des rats.
Dans une étude d'une durée de deux ans, une dégénérescence de la rétine a été observée chez la souris à des expositions cliniquement significatives.
Mutagénicité
Le diméthylfumarate et le monométhylfumarate ont donné des résultats négatifs dans une batterie de tests in vitro (test d'Ames, test d'aberrations chromosomiques sur cellules de mammifères). Le diméthylfumarate a donné un résultat négatif dans le test du micronoyau in vivo chez le rat.
Carcinogénicité
Des études de carcinogénicité ont été réalisées avec le diméthylfumarate chez la souris et le rat pendant une durée maximale de 2 ans. Le diméthylfumarate a été administré par voie orale à des doses de 25, 75, 200 et 400 mg/kg/jour chez la souris et à des doses de 25, 50, 100 et 150 mg/kg/jour chez le rat. Chez les souris, une augmentation de l'incidence des carcinomes tubulaires à cellules rénales a été observée sous 75 mg/kg/jour, c'est-à-dire après une exposition comparable à l'exposition humaine à la dose cliniquement recommandée. Chez les rats, une augmentation de l'incidence des carcinomes tubulaires à cellules rénales a été observée sous 100 mg/kg/jour, c'est-à-dire après une exposition correspondant à environ le double de l'exposition humaine à la dose cliniquement recommandée. La signification de ces observations est incertaine, mais leur pertinence quant à un risque pour l'être humain ne peut pas être exclue.
Chez les rats mâles soumis à une exposition correspondant à environ 1,5 fois l'exposition humaine à la dose cliniquement recommandée, une augmentation de l'incidence des adénomes bénins des cellules interstitielles des testicules (adénomes à cellules de Leydig) a été observée. La signification de cette observation pour le risque chez l'être humain n'est pas connue.
L'incidence des papillomes et des carcinomes épidermoïdes de la partie non glandulaire de l'estomac (Pars proventricularis) a été accrue chez les souris lors d'une exposition correspondant à l'exposition humaine à la dose cliniquement recommandée et chez les rats lors d'une exposition inférieure à l'exposition humaine à la dose cliniquement recommandée. L'être humain ne possède pas de partie de l'estomac correspondant au rumen des rongeurs.
Toxicité pour la reproduction
L'administration orale de diméthylfumarate à des rats mâles à des doses de 75, 250 et 375 mg/kg/jour avant et pendant l'accouplement n'a eu aucun effet sur la fertilité des mâles, jusqu'à la dose testée la plus élevée (au moins deux fois l'exposition humaine à la dose cliniquement recommandée).
L'administration orale de diméthylfumarate à des rates à des doses de 25, 100 et 250 mg/kg/jour avant et pendant l'accouplement ainsi que jusqu'au 7e jour de la gestation a réduit le nombre de stades d'œstrus pendant 14 jours et a augmenté le nombre d'animaux présentant un diœstrus prolongé à la dose testée la plus élevée. Une marge de sécurité de 2 par rapport à l'exposition clinique a été calculée pour le trouble du cycle et la létalité embryonnaire.
Il a été montré que le diméthylfumarate peut traverser la barrière placentaire et passer dans le sang fœtal chez le rat et le lapin, les rapports entre les concentrations plasmatiques du fœtus et de la mère étant respectivement de 0,48 à 0,64 et 0,1. Aucune malformation n'a été observée chez le rat et le lapin, quelle que soit la dose de diméthylfumarate administrée. L'administration orale de diméthylfumarate à des doses de 25, 100 et 250 mg/kg/jour à des rates gravides pendant la phase de l'organogenèse a entraîné une réduction du poids corporel de la mère à une exposition correspondant à 4 fois la dose recommandée chez l'homme basée sur l'ASC, un faible poids fœtal et un retard d'ossification (métatarses et phalanges des pattes arrière) à 11 fois la dose recommandée chez l'homme basée sur l'ASC. Le poids fœtal plus faible et le retard d'ossification ont été considérés comme secondaires à la toxicité maternelle (réduction du poids corporel et de la prise alimentaire).
L'administration orale de diméthylfumarate à des doses de 25, 75 et 150 mg/kg/jour à des lapines gravides pendant l'organogenèse n'a eu aucun effet sur le développement fœto-embryonnaire et a entraîné une réduction du poids corporel de la mère à une exposition correspondant à 7 fois la dose recommandée chez l'homme et un taux d'avortement accru à 16 fois la dose recommandée basée sur l'ASC.
L'administration orale de diméthylfumarate à des doses de 25, 100 et 250 mg/kg/jour à des rats pendant la gestation et l'allaitement a entraîné une réduction du poids corporel de la progéniture F1 et un retard de maturation sexuelle chez les mâles de la génération F1 à une exposition (basée sur l'ASC) correspondant à onze fois la dose recommandée. Aucun effet sur la fertilité de la progéniture F1 n'a été observé. La réduction du poids corporel de la progéniture F1 a été considérée comme secondaire à la toxicité maternelle.
|