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Kapanol
Lipomed AG

Composition

Principe actif
Morphini sulfas pentahydricus.
Excipients
Granulés d’amidon sucré (contenant 48,8 mg, 122,1 mg ou 244,3 mg de saccharose, ainsi que de l’amidon de maïs produit à partir de maïs génétiquement modifié), hypromellose, eau purifiée, éthylcellulose (produit à partir de coton génétiquement modifié), copolymère d'acide méthacrylique et d'acrylate d'éthyle (1:1), macrogol 6000, phtalate de diéthyle, talc, gélatine, encre noire (contenant oxyde de fer noir (E 172), gomme-laque, propylène glycol, hydroxyde de potassium).

Indications/Possibilités d’emploi

Les capsules retard Kapanol sont indiquées pour le traitement des douleurs prolongées d’intensité moyenne à forte ou lors d’efficacité insuffisante d’analgésiques non opiacés et/ou d’opiacés plus faibles.
Traitement de substitution oral en cas de dépendance aux opioïdes dans le cadre d'une prise en charge médicale, sociale et psychologique.

Posologie/Mode d’emploi

Mode d’administration
Les capsules retard Kapanol doivent être avalées sans être mâchées avec du liquide. Les granulés contenus dans les capsules ne doivent être ni mâchés, ni écrasés, ni dissous.
La prise de capsules retard mâchées ou endommagées peut conduire à une libération accélérée et à l’absorption d’une dose de morphine potentiellement toxique.
Pour les patients présentant des troubles de la déglutition, les granulés contenus dans les capsules peuvent être mélangés avec p. ex. une petite quantité de yaourt, de purée de pommes ou de confiture, ou être mis en suspension dans un peu d'eau (environ 30 ml). Ce mélange doit alors être pris immédiatement après avoir été préparé. Les granulés eux-mêmes ne doivent être ni mâchés ni écrasés. Afin de s’assurer que tous les granulés ont été avalés, il faut après la prise du médicament se rincer la bouche avec de l’eau en utilisant le même verre.
Traitement de la douleur
Objectifs thérapeutiques et interruption du traitement
Avant le début du traitement par Kapanol, une stratégie thérapeutique incluant la durée et les objectifs du traitement doit être convenue avec le patient conformément aux lignes directrices relatives au traitement de la douleur.
En principe, il faut administrer une dose suffisamment élevée tout en s’efforçant pour chaque cas individuel de maintenir la dose analgésique la plus faible possible.
La préférence doit être donnée à un schéma posologique fixe pour le traitement des douleurs chroniques.
Pendant le traitement, le médecin et le patient doivent entretenir un contact régulier afin d’évaluer la nécessité de poursuivre le traitement, d’envisager l’arrêt du médicament et éventuellement d’adapter la posologie. Si un patient n’a plus besoin du traitement par Kapanol, il est conseillé de réduire progressivement la dose afin d’éviter des symptômes de sevrage (voir rubrique «Mises en garde et précautions»). En cas de contrôle insuffisant de la douleur, il convient d’envisager la possibilité d’une accoutumance (tolérance) ou d’une progression de la maladie sous-jacente (voir rubrique «Mises en garde et précautions»).
Posologie usuelle
La posologie de Kapanol doit être adaptée à l’intensité des douleurs et à la sensibilité individuelle du patient. L’intervalle posologique ne doit cependant pas être inférieur à 12 heures.
Le traitement doit être initié avec 2 capsules retard de 20 mg toutes les 24 heures ou avec 1 capsule retard de 20 mg toutes les 12 heures. La dose respective peut être augmentée jusqu’à ce que le soulagement de la douleur soit obtenu.
La première prise de Kapanol peut s’effectuer au même moment que la dernière dose de toute médication opiacée à libération immédiate.
En raison de la libération retardée de Kapanol, les augmentations posologiques doivent être considérées au plus tôt après 24 heures.
Pour les patients recevant déjà des opiacés, les recommandations posologiques suivantes doivent être respectées:
Passage d’autres préparations orales à base de morphine à Kapanol
La substitution par Kapanol peut s’effectuer chez ces patients par l’administration de la dose journalière totale de morphine sous forme de Kapanol. La dose doit ensuite être ajustée selon le besoin.
Passage de la morphine parentérale ou des opiacés parentéraux/oraux à Kapanol
En raison des différences individuelles de sensibilité entre les patients, la posologie initiale du traitement doit être établie avec retenue et le besoin journalier de morphine ne doit pas être surestimé.
Passage de Kapanol à d’autres préparations orales à libération retardée de morphine
Kapanol ne possède pas la même bioéquivalence que d’autres préparations à libération prolongée de morphine. La substitution de Kapanol par la même dose journalière d’autres préparations à base de morphine peut conduire à une modification de l’état clinique du patient au début du traitement. Une surveillance étroite du patient doit donc être assurée.
Passage de Kapanol aux opiacés parentéraux
Lors de la substitution de Kapanol par une administration parentérale d’opiacés, il faut s’attendre à ce que la forme parentérale exerce chez le patient un effet en comparaison plus puissant.
Les posologies recommandées représentent des valeurs indicatives. Lors de douleurs d’intensité extrême (d’origine cancéreuse, par exemple), il est possible de s’écarter de ces valeurs.
Traitement de substitution en cas de dépendance aux opioïdes
Posologie usuelle
Adultes
Il convient d'expliquer aux patients dépendants aux opioïdes que l'administration par voie orale est le seul mode d'administration autorisé et sûr pour Kapanol et de les informer clairement des conséquences possibles d'un usage abusif de ce médicament (voir «Mises en garde et précautions»).
Afin d'évaluer les interactions possibles et la posologie nécessaire de Kapanol, la consommation supplémentaire d'autres substances psychotropes doit être abordée avec le patient au début et au cours du traitement de substitution. L'attention du patient doit être attirée sur les dangers d'une telle consommation (voir également «Interactions»).
En particulier pendant les cinq premiers jours de la phase d'induction du traitement, la prise de Kapanol doit être étroitement contrôlée ou avoir lieu sous surveillance visuelle. Commencer le traitement au début de la semaine évite d'avoir à interrompre la surveillance pendant le week-end au cours de la phase d'induction du traitement.
Instauration du traitement chez les patients dépendants aux opioïdes non préalablement traités
Chez les patients dépendants aux opioïdes dont la tolérance aux opioïdes n'a pas été assurée dans le cadre d'un traitement de substitution précédent, il est généralement recommandé d'administrer une première dose substitutive de Kapanol de 200 mg.
Si le patient continue à présenter des symptômes de sevrage, une dose supplémentaire unique de 200 mg peut être administrée le même jour (en respectant un intervalle minimal de six heures afin de s'assurer que la concentration maximale est atteinte après la première dose).
La dose journalière doit être ensuite adaptée individuellement en augmentant quotidiennement la dose de 100 mg (en commençant par une dose fixe de 300 mg le deuxième jour), jusqu'à ce que l'apparition de symptômes de sevrage puisse être prévenue de manière fiable et que le besoin d'opioïdes puisse être réprimé. En règle générale, la dose journalière adaptée est comprise entre 500 mg et 800 mg, d'importantes variations vers le haut ou vers le bas étant possibles en fonction du tableau clinique.
Instauration du traitement chez les patients dépendants aux opioïdes qui ont déjà été traités au préalable
Le passage d'un traitement de substitution par la méthadone à un traitement par Kapanol doit se faire du jour au lendemain, en respectant un rapport de 1:6–1:8 de la dernière dose de méthadone (exemple: 100 mg de méthadone correspondent à 600–800 mg de Kapanol).
Lors du passage d'un traitement par la buprénorphine ou la diamorphine à Kapanol, la posologie adéquate doit être déterminée en se basant sur les paramètres cliniques. Le changement de traitement peut avoir lieu du jour au lendemain.
En cas de besoin et de bonne tolérance du traitement, la dose doit être augmentée progressivement jusqu'à ce que la dose journalière optimale soit atteinte.
Poursuite du traitement
Une fois l'état psychique et physique du patient stabilisé, le traitement doit être poursuivi en conservant la posologie adaptée, qui pourra être ajustée en fonction du tableau clinique.
En cas d'interruption du traitement pendant une journée, aucune adaptation de la dose n'est nécessaire. En revanche, en cas d'interruption des prises pendant une plus longue période, la dose suivante doit être réduite de manière proportionnelle, de manière à revenir à une dose initiale de 200 mg après cinq jours d'interruption. La dose doit ensuite être augmentée progressivement jusqu'à l'atteinte de la dose journalière optimale, comme lors de l'instauration du traitement sans traitement préalable.
Si l'arrêt du traitement de substitution est prévu, la dose doit être réduite progressivement sur plusieurs semaines, voire sur plusieurs mois, selon l'état du patient et l'apparition d'éventuels symptômes de sevrage. Les réductions de la dose ne doivent pas être supérieures à 10% de la dose journalière actuelle et ne doivent intervenir que lorsque les éventuels troubles apparus à la suite de la réduction précédente ont disparu (voir également «Mises en garde et précautions»).
Similitude des doses
La bioéquivalence des différents médicaments à libération contrôlée de morphine ne peut être considérée comme garantie. Chez les patients équilibrés par une dose efficace de Kapanol, un examen clinique doit ainsi accompagner le passage à un autre médicament à libération retardée ou contrôlée de morphine (ou à un autre analgésique puissant). Il peut alors s'avérer nécessaire de réajuster la posologie.
Instructions spéciales pour la posologie
Patients âgés et patients présentant des troubles de la fonction rénale
Chez les patients âgés ainsi que chez les patients ayant une insuffisance rénale ou un état général diminué, la posologie doit être adaptée en fonction de la situation individuelle et réduite, si nécessaire (voir «Pharmacocinétique»).
Patients présentant des troubles de la fonction hépatique
Chez les patients ayant une insuffisance hépatique sévère, la posologie doit être réduite et augmentée avec une prudence particulière (voir «Pharmacocinétique»).
Enfants et adolescents
Traitement de la douleur
On ne dispose pas d’expérience chez les enfants de moins de 12 ans.
Traitement de substitution en cas de dépendance aux opioïdes
Enfants et adolescents de moins de 18 ans
On ne dispose d'aucune donnée sur l'innocuité et l'efficacité de Kapanol pour le traitement de substitution en cas de dépendance aux opioïdes chez l'enfant et l'adolescent de moins de 18 ans.
L'âge du patient ne doit pas constituer un critère d'exclusion pour l'instauration d'un traitement de substitution. Le traitement de substitution doit être mis en place conformément aux recommandations pour l'adulte, en augmentant la dose progressivement et avec prudence, et en gardant le patient sous étroite surveillance.
Arrêt du traitement
Un syndrome de sevrage peut apparaître en cas d’arrêt brutal de la prise d’opiacés. C’est pourquoi la posologie doit être réduite progressivement avant l’arrêt du traitement.

Contre-indications

Kapanol ne doit pas être administré lors d’hypersensibilité connue à la morphine ou à l’un des composants de la préparation, lors de pancréatite, en présence d’une tumeur surrénalienne (comme un phéochromocytome par exemple), lors d’affections intestinales obstructives et en particulier lors d’iléus paralytique, lors d’abdomen aigu, lors d’affections hépatiques aiguës, en présence d’un ralentissement de la vidange gastrique, en cas d’affections des voies biliaires, lors d’hypertrophie de la prostate associée à un résidu mictionnel, lors d’hypotension artérielle hypovolémique, en cas de troubles du centre respiratoire ou de la fonction respiratoire, en cas d’affections obstructives des voies aériennes ainsi que lors de traumatismes cranio-cérébraux ou d’autres états associés à une hypertension intracrânienne.
L’administration simultanée de Kapanol et d’inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) est contre-indiquée. Un traitement par Kapanol ne peut être mis en place que 2 semaines après l’arrêt d’un IMAO.
Le traitement est contre-indiqué chez les patients présentant des troubles convulsifs/épileptiques ainsi que lors d’abus éthylique aigu.

Mises en garde et précautions

Les capsules retard Kapanol sont destinées à être administrées par voie orale. Les capsules ne doivent être ni dissoutes puis injectées, ni inhalées, car cela peut entraîner une libération immédiate de la morphine et un surdosage potentiellement fatal ou des réactions locales sévères.
Afin de ne pas nuire à la libération retardée du principe actif, le contenu des capsules ne doit pas être mâché ni écrasé. Mâcher ou écraser le contenu des capsules retard conduit à la libération rapide et à l'absorption d'une dose potentiellement létale de morphine (voir «Surdosage»).
La prudence est de mise en cas de changement de traitement vers une autre forme pharmaceutique et/ou un autre médicament contenant le même principe actif. Le patient doit alors faire l'objet d'une surveillance adaptée (voir «Posologie/Mode d'emploi»).
Kapanol ne doit être utilisé qu’avec prudence et à faibles doses chez les patients âgés ou affaiblis, lors d’hypothyroïdie (myxœdème), en cas de sténose urétrale, en cas d’hypertrophie de la prostate, lors d’insuffisance surrénalienne (y compris la maladie d'Addison), lors d’état de choc, en cas de dépression du système nerveux central, de psychose toxique ou de delirium tremens, en cas de cyphoscoliose sévère ainsi que chez les patients avec une opération sur les voies biliaires prévue.
L’administration de Kapanol doit être immédiatement interrompue en cas de suspicion d’iléus paralytique ou lors de son apparition au cours du traitement.
En présence de troubles de la fonction hépatique ou rénale ou d’un ralentissement du transit gastro-intestinal, le traitement par Kapanol doit être adapté aux besoins individuels et la dose doit le cas échéant être réduite.
Chez des patients présentant une hypersensibilité connue à des opiacés d’une autre classe, une réaction d’hypersensibilité peut se produire après l’administration de morphine. La prudence est de mise chez ces patients lors de l’utilisation de morphine (voir «Contre-indications»).
Dépendance médicamenteuse et potentiel d’abus
L’utilisation répétée d’opioïdes peut entraîner le développement d’une tolérance et d’une dépendance physique et/ou psychique. On peut observer l’apparition d’une dépendance iatrogène après l’utilisation d’opioïdes. Comme d’autres opioïdes, Kapanol peut faire l’objet d’abus et il convient de surveiller les signes d’abus et de dépendance chez tous les patients recevant des opioïdes. Les patients présentant un risque accru d’abus d’opioïdes peuvent cependant être adéquatement traités par des opioïdes, mais doivent faire l’objet d’une surveillance complémentaire pour détecter les signes de mésusage, d’abus ou de dépendance. L’utilisation répétée de Kapanol peut induire un trouble de l’usage d’opioïdes (TUO). L’abus ou le mésusage intentionnel de Kapanol peut conduire à un surdosage et/ou au décès. Le risque de développer un TUO est accru chez les patients ayant des antécédents personnels ou familiaux (parents ou frères et sœurs) de troubles de l’usage de substances (y compris l’alcool), chez les fumeurs ou chez les patients présentant d’autres affections psychiques (p. ex. dépression majeure, troubles anxieux et troubles de la personnalité) dans l’anamnèse. Il convient de surveiller les signes d’un comportement addictif (drug-seeking behaviour) (p. ex. demandes prématurées de renouvellement d’ordonnance). Cela inclut le contrôle de l’utilisation concomitante d’opioïdes et de médicaments psychoactifs (comme les benzodiazépines). Pour les patients présentant des signes et symptômes de troubles de l’usage d’opioïdes, la consultation d’un spécialiste des addictions doit être envisagée.
Sédation
La plupart des patients recevant de la morphine présentent une certaine obnubilation au début du traitement. Une sédation excessive (accompagnée de troubles de l’équilibre et d’un état confusionnel) ou une sédation qui se prolonge au-delà de quelques jours doit être investiguée. Les facteurs suivants doivent alors être considérés: administration simultanée d’un sédatif, présence d’une insuffisance hépatique ou rénale, exacerbation d’une insuffisance respiratoire, tolérance à la dose administrée, en particulier chez les patients âgés, sévérité de la maladie sous-jacente et état général du patient. Si l’on a entrepris de réduire la posologie de Kapanol et quand la douleur n’est alors plus suffisamment contrôlée, on peut à nouveau prudemment augmenter la dose après quelques jours.
Même si la morphine est utilisée conformément à la prescription, l’aptitude à conduire un véhicule et la capacité à utiliser des machines ne sont plus garanties.
Interaction avec l’alcool
La consommation d’alcool simultanée à la prise des capsules retard Kapanol doit être déconseillée aux patients, car elle peut conduire à une libération accélérée de morphine et, par conséquent, à la résorption d’une dose de morphine potentiellement toxique (cf. «Interactions»).
Syndrome thoracique aigu (STA) chez les patients atteints de drépanocytose
Une surveillance étroite des symptômes du STA est indiquée, le STA pouvant être associé à l’utilisation de morphine chez les patients atteints de drépanocytose et traités par morphine lors d’une crise vaso-occlusive.
Insuffisance surrénalienne
Les opioïdes peuvent provoquer une insuffisance surrénale réversible nécessitant une surveillance et un traitement de substitution par glucocorticoïdes. Les symptômes d’une insuffisance surrénale peuvent notamment inclure des nausées, des vomissements, une perte d’appétit, de la fatigue, une faiblesse, des vertiges ou une pression artérielle basse.
Diminution des hormones sexuelles et augmentation de la prolactine
L’utilisation à long terme d’opioïdes peut être associée à une diminution des taux d’hormones sexuelles et à une augmentation du taux de prolactine. Les symptômes incluent une baisse de la libido, une impuissance ou une aménorrhée.
Réactions indésirables cutanées graves
Une pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG), pouvant mettre la vie du patient en danger ou lui être fatale, a été rapportée dans le cadre de traitements à base de morphine. La plupart de ces réactions sont survenues au cours des 10 premiers jours de traitement. Les patients doivent être informés au sujet des signes et symptômes de la PEAG et consulter un médecin s’ils présentent de tels symptômes.
Si des signes ou symptômes évoquant l’une de ces réactions cutanées apparaissent, la morphine doit être arrêtée et un traitement de substitution doit être envisagé.
Spasme du sphincter d’Oddi/pancréatite
Les opioïdes peuvent provoquer un dysfonctionnement et un spasme du sphincter d’Oddi, ce qui augmente la pression intrabiliaire et le risque de symptômes des voies biliaires et de pancréatite.
Dépression respiratoire
Comme pour tous les opioïdes, l’utilisation de Kapanol comporte un risque de dépression respiratoire cliniquement significative. Si elle n’est pas détectée et traitée immédiatement, une dépression respiratoire peut conduire à un arrêt respiratoire et au décès. En fonction de l’état clinique du patient, le traitement d’une dépression respiratoire peut inclure une surveillance étroite, des mesures de soutien et l’administration d’antagonistes des opioïdes (voir «Traitement» sous la rubrique «Surdosage». Une dépression respiratoire grave, engageant le pronostic vital ou d’issue fatale peut survenir à tout moment du traitement, mais le risque est maximal au début du traitement et après une augmentation posologique.
Troubles respiratoires liés au sommeilLes opioïdes peuvent provoquer des troubles respiratoires liés au sommeil, notamment une apnée centrale du sommeil (ACS) et une hypoxémie liée au sommeil. L’utilisation d’opioïdes majore le risque d’ACS de façon dose-dépendante. Chez les patients souffrant d’ACS, une réduction de la dose totale d’opioïdes doit être envisagée.
Utilisation concomitante de substances ayant un effet dépresseur sur le système nerveux central
L’utilisation concomitante d’opioïdes et de benzodiazépines ou d’autres substances ayant un effet dépresseur sur le système nerveux central (SNC) peut entraîner une sédation importante, une dépression respiratoire, un coma ou le décès. Étant donné ces risques, il ne faut administrer de manière concomitante des opioïdes et des benzodiazépines ou d’autres médicaments ayant un effet dépresseur sur le SNC que chez les patients pour lesquels aucune autre option de traitement n’est envisageable. Si l’on décide de prescrire Kapanol en même temps que des benzodiazépines ou d’autres médicaments ayant un effet dépresseur sur le SNC, il convient d’opter pour la posologie minimale efficace et la plus courte durée possible de traitements concomitants. Les patients doivent faire l’objet d’une surveillance étroite afin de détecter les signes et symptômes de dépression respiratoire et de sédation (voir rubrique «Interactions»).
Exposition accidentelle
Les patients et les aidants doivent être avertis que Kapanol contient un principe actif dans une concentration qui peut être fatale, notamment pour les enfants. Il convient donc de les inviter à conserver toutes les unités de dose hors de portée des enfants et à éliminer correctement toute unité entamée ou non utilisée.
Syndrome de sevrage néonatal aux opioïdes
L’utilisation prolongée de Kapanol pendant la grossesse peut entraîner un syndrome de sevrage des opioïdes chez le nouveau-né qui peut engager le pronostic vital s’il n’est pas détecté et traité en temps opportun. Le traitement doit être mené selon les protocoles mis en place par les spécialistes de néonatologie. S’il est nécessaire d’utiliser des opioïdes chez une femme enceinte pendant une période prolongée, il convient d’informer la patiente du risque de syndrome de sevrage néonatal aux opioïdes et de s’assurer que le traitement adapté est disponible, le cas échéant.
Traitement antiplaquettaire par inhibiteur du P2Y12 par voie orale
Une réduction de l’efficacité du traitement par inhibiteur P2Y12 a été observée, dès le premier jour de traitement concomitant par inhibiteur P2Y12 et morphine (voir rubrique «Interactions»).
Traitement de la douleur
Syndrome de sevrage (syndrome d’abstinence)
L’utilisation d’analgésiques opiacés peut être liée au développement d'une dépendance ou d’une tolérance physique et/ou psychique. Plus l’utilisation du médicament est longue et plus les doses administrées sont élevées, plus le risque encouru augmente. Les symptômes peuvent être réduits en ajustant la dose ou la forme pharmaceutique et en procédant à un sevrage progressif de la morphine (pour les symptômes individuels, voir la rubrique «Effets indésirables»).
Hyperalgésie
L’hyperalgésie induite par les opioïdes survient lorsqu’un analgésique à base d’opioïdes entraîne paradoxalement une augmentation des douleurs ou de la sensibilité à la douleur. Cet état se distingue du développement d’une tolérance, qui nécessite l’administration de doses supérieures d’opioïdes pour maintenir un certain effet. Les symptômes de l’hyperalgésie induite par les opioïdes incluent notamment une augmentation des douleurs en cas d’élévation de la dose d’opioïdes, une diminution des douleurs en cas de réduction de la dose d’opioïdes ou des douleurs en cas de stimuli normalement non douloureux (allodynie). En cas de suspicion d’hyperalgésie induite par les opioïdes, il convient d’envisager de réduire la dose d’opioïdes ou de faire une rotation d’opioïdes.
Tractus gastro-intestinal
L'administration de Kapanol en période pré- et périopératoire ne représente pas une indication sûre et n'est donc pas recommandée. Kapanol ne doit par conséquent pas être administré dans les 24 heures qui précèdent ou qui suivent une intervention chirurgicale et ne doit l'être ensuite qu'avec prudence, particulièrement après les interventions abdominales.
Enfants et adolescents
En l’absence d’expérience suffisante, Kapanol ne doit être utilisé qu’à titre exceptionnel chez les enfants de moins de 12 ans pour le traitement de la douleur.
Traitement de substitution en cas de dépendance aux opioïdes
Risques particuliers chez les patients sous traitement de substitution
Il convient d'expliquer au patient qu'en raison d'une potentialisation de la dépression respiratoire, la consommation concomitante d'opioïdes illégaux, de benzodiazépines, d'alcool ou d'autres substances ou médicaments déprimant le système nerveux central peut entraîner la mort par paralysie respiratoire (voir «Interactions»). Disposer d'informations sur tous les psychotropes consommés actuellement et dans le passé et sur l'ensemble des médicaments pris par le patient est essentiel pour pouvoir évaluer les interactions potentielles.
Pendant le traitement de substitution, il convient d'être tout particulièrement attentif à l'apparition de symptômes de surdosage ou de sevrage et d'adapter, le cas échéant, la posologie en conséquence (voir «Posologie/Mode d'emploi»).
Le patient ne peut renoncer à la consommation supplémentaire d'opioïdes qu'en l'absence de symptômes de sevrage.
Lors de l'arrêt du traitement de substitution, il est indiqué de réduire lentement la dose sur plusieurs semaines, voire sur plusieurs mois (voir «Posologie/Mode d'emploi»). Le patient doit être informé de la perte de tolérance et du risque accru de surdosage en cas de reprise de la consommation d'opioïdes.
Les patients qui doivent subir une intervention chirurgicale pendant un traitement par Kapanol doivent faire l'objet d'une surveillance postopératoire minutieuse en fonction du type d'intervention et de la procédure d'anesthésie afin de détecter des symptômes, tels que dépression respiratoire, étant donné les propriétés retardées de Kapanol.
Traitement de la douleur et traitement de substitution concomitants
En principe, la douleur doit être traitée conformément au schéma de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). En raison de la tolérance croisée à l'action analgésique des opioïdes, ces derniers doivent généralement être administrés fréquemment et à une posologie élevée pour obtenir une absence de douleurs. La posologie du traitement de substitution doit être conservée, sans être réduite.
Les troubles addictifs peuvent favoriser une hyperalgésie.
L'utilisation de Kapanol peut induire une réaction positive lors de contrôles antidopage.
Remarque concernant les excipients
Kapanol contient du saccharose. Les patients présentant une intolérance au fructose, un syndrome de malabsorption du glucose et du galactose ou un déficit en sucrase/isomaltase (maladies héréditaires rares) ne doivent pas prendre ce médicament.

Interactions

L’utilisation concomitante d’autres médicaments ayant un effet sur le SNC, p. ex. d’autres opioïdes, les sédatifs comme les benzodiazépines ou les hypnotiques, les anesthésiques généraux, la phénothiazine, les tranquillisants, les myorelaxants, les antihistaminiques avec effet sédatif, les gabapentinoïdes (gabapentine et prégabaline) et l’alcool, peut avoir des effets dépresseurs additifs qui peuvent conduire à une dépression respiratoire, une hypotension, une sédation importante ou un coma, et même parfois être d’issue fatale (voir rubrique «Mises en garde et précautions»).
Un syndrome sérotoninergique peut survenir en cas d’administration concomitante d’opioïdes avec des inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) ou des principes actifs sérotoninergiques comme les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN) ou les antidépresseurs tricycliques. Parmi les symptômes d’un syndrome sérotoninergique figurent les modifications de l’état de conscience, l’instabilité du système nerveux autonome, les anomalies neuromusculaires et/ou les symptômes gastro-intestinaux.
Chez les patients qui ont été traités par des IMAO au cours des 14 derniers jours précédant l’administration d’un opiacé, des effets représentant une menace vitale ont été observés avec la péthidine sur le système nerveux central, sur la fonction respiratoire ainsi que sur la fonction cardiovasculaire. Cette interaction ne peut pas être exclue en ce qui concerne la morphine.
La morphine provoque une libération de vasopressine (hormone antidiurétique [ADH]) qui réduit les effets des diurétiques.
La morphine peut aussi provoquer un spasme du sphincter de la vessie et causer ainsi une rétention urinaire aiguë, en particulier chez les hommes présentant une hyperplasie bénigne de la prostate.
Une inhibition de la dégradation de la morphine pouvant conduire à des taux plasmatiques trop élevés peut se produire par l’intermédiaire d’un effet sur le système enzymatique du cytochrome P450, p. ex. avec la cimétidine.
Rifampicine
Les concentrations plasmatiques de morphine peuvent être réduites par la rifampicine. Il convient de surveiller l’effet analgésique de la morphine et d’ajuster les doses de morphine pendant et après le traitement par la rifampicine.
Inhibiteurs du P2Y12 par voie orale
Une exposition retardée et réduite au traitement antiplaquettaire par inhibiteur du P2Y12 par voie orale a été observée chez des patients atteints du syndrome coronarien aigu traités par morphine. Cette interaction peut être liée à une diminution de la motilité gastro-intestinale et s’applique aux autres opioïdes. Même si les conséquences cliniques ne sont pas connues, les données indiquent une réduction potentielle de l’efficacité des inhibiteurs de P2Y12 chez les patients co-traités avec la morphine et inhibiteur de P2Y12 (voir rubrique «Mises en garde et précautions»). Chez les patients atteints du syndrome coronarien aigu, chez qui la morphine ne peut être retirée et pour lesquels une inhibition rapide de P2Y12 est jugée cruciale, l'utilisation d'un inhibiteur de P2Y12 par voie parentérale peut être envisagée.
Les données obtenues in vivo indiquent que le millepertuis (Hypericum perforatum) peut induire le système enzymatique du cytochrome P450 3A4. Il est théoriquement possible que l’administration simultanée de millepertuis puisse diminuer les taux plasmatiques de sulfate de morphine et que ces taux puissent s’accroître à nouveau lorsque la prise de millepertuis est interrompue.
Les données obtenues in vitro indiquent que la présence d’alcool dans le tractus gastro-intestinal accélère la libération de morphine à partir des granulés à effet retard qui se trouvent dans les capsules (cf. «Mises en garde et précautions»).

Grossesse, Allaitement

Grossesse
La morphine passe la barrière placentaire. Les expériences sur l’animal ont mis en évidence des lésions chez la descendance avec de la morphine administrée à haute dose (voir «Données précliniques»). On ne dispose pas de données suffisantes chez l'être humain qui permettraient d'évaluer de manière concluante un risque tératogène possible. Chez l’être humain, il existe une possible association avec une prévalence accrue de hernies inguinales.
L’utilisation prolongée de Kapanol pendant la grossesse peut entraîner un syndrome de sevrage néonatal aux opioïdes qui peut engager le pronostic vital s’il n’est pas détecté et traité en temps opportun. Le traitement doit être mené selon les protocoles mis en place par les spécialistes de néonatologie. S’il est nécessaire d’utiliser des opioïdes chez une femme enceinte pendant une période prolongée, il convient d’informer la patiente du risque de syndrome de sevrage néonatal aux opioïdes et de s’assurer que le traitement adapté est disponible, le cas échéant (voir également rubrique «Mises en garde et précautions»).
Lorsque la morphine est administrée avant ou pendant l’accouchement, elle peut en outre inhiber la capacité contractile de l’utérus et raccourcir les contractions par une dilatation accrue du col de l’utérus. Comme la morphine passe la barrière placentaire, elle peut conduire à une dépression respiratoire chez le nouveau-né. Les nouveau-nés, dont les mères ont été traitées avec des analgésiques opiacés pendant l’accouchement, doivent être surveillés fréquemment pour des signes de dépression respiratoire.
Par conséquent, Kapanol ne doit être utilisé pendant la grossesse que lorsque le bénéfice pour la mère est clairement supérieur au risque pour l'enfant. En raison des effets toxiques potentiels de la morphine sur la reproduction chez l'être humain, cette dernière ne doit être administrée à des femmes et des hommes en âge de procréer et de porter des enfants que si une contraception efficace est garantie.
Traitement de substitution en cas de dépendance aux opioïdes
Lors de l'instauration d'un traitement de substitution pendant la grossesse, les recommandations de la Société Suisse de Médecine de l'Addiction doivent être respectées. Une adaptation de la dose de Kapanol peut être nécessaire afin d'éviter l'apparition de symptômes de sevrage chez la femme enceinte et de conserver un taux plasmatique de morphine aussi stable que possible.
Allaitement
La morphine passe dans le lait maternel dans des concentrations supérieures à celles pouvant être atteintes dans le plasma de la mère. Des concentrations plasmatiques efficaces de morphine pouvant être atteintes chez le nourrisson, il convient d'évaluer très soigneusement le rapport bénéfice-risque du traitement par Kapanol pendant l'allaitement.
Fertilité
On ne dispose pas de données suffisantes permettant d’évaluer le risque potentiel de la morphine sur la fertilité humaine. Un lien entre la prise d’opiacés et une influence négative sur des paramètres de la fertilité (notamment des dommages à la chromatine) ne peut toutefois pas être exclu. Il ressort des études effectuées chez l’animal que la morphine peut réduire la fertilité (voir «Données précliniques»).
Une aménorrhée, une baisse de la libido et des troubles de l'érection ont été décrits comme des effets indésirables possibles de la morphine (voir «Effets indésirables»). Il convient d'expliquer au patient qu'un risque de grossesse existe même en cas d'aménorrhée et qu'une contraception efficace est par conséquent nécessaire.

Effet sur l’aptitude à la conduite et l'utilisation de machines

La morphine peut altérer les capacités mentales et/ou physiques qui sont nécessaires pour mener à bien des activités présentant des risques potentiels comme la conduite d’une automobile ou l’utilisation de machines. Il faut attirer l'attention des patients sur ces effets.

Effets indésirables

Les indications concernant la fréquence des effets indésirables se basent sur la classification suivante: «très fréquents» (>1/10), «fréquents» (>1/100, <1/10), «occasionnels» (>1/1’000, <1/100), «rares» (>1/10’000, <1/1’000) et «très rares» (<1/10’000).
On ne dispose pour ce produit d’aucun matériel moderne de documentation clinique sur lequel on pourrait se baser pour déterminer la fréquence des effets indésirables.
Affections du système immunitaire
Rares: réactions d’hypersensibilité, y compris anaphylaxie et réactions anaphylactoïdes.
Affections psychiatriques
Fréquents: dysphorie, euphorie et hallucinations.
Fréquence inconnue: dépendance, angoisse.
Affections du système nerveux
Très fréquents: sédation, obnubilation, vertiges, troubles de l'équilibre.
Fréquents: céphalées.
Fréquence inconnue: allodynie, hyperalgésie, hyperhidrose.
Affections oculaires
Fréquents: vision trouble, diplopie, myosis.
Affections cardiaques
Fréquents: bradycardie, palpitations.
Affections vasculaires
Fréquents: hypotension orthostatique, hypotension, érythème facial.
Des sensations de vertige et des troubles de l’équilibre peuvent accompagner l’hypotension orthostatique induite par la morphine, en particulier chez les patients âgés ou affaiblis. La posologie doit être ajustée en conséquence selon les besoins individuels. En effet, chez les patients âgés de plus de 50 ans, une posologie plus faible peut s’avérer nécessaire en raison de la clairance réduite.
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Occasionnels: dépression respiratoire.
Fréquence inconnue: syndrome d’apnée centrale du sommeil
Affections gastro-intestinales
Très fréquents: nausées, vomissements, stase gastrique, constipation et sécheresse buccale.
Fréquents: coliques, anorexie.
Les nausées et les vomissements se produisent fréquemment suite à l’administration d’une dose unique de morphine ou en tant qu’effets indésirables précoces d’un traitement régulier par les opiacés. La prescription d’un antiémétique approprié doit être prise en considération. Bien que la fréquence des nausées et des vomissements diminue habituellement dans l’intervalle d’une semaine environ, elle peut cependant persister en raison d’une stase gastrique induite par les opiacés. Le métoclopramide s’est souvent avéré être bénéfique chez ces patients.
Constipation: Pratiquement tous les patients présentent une constipation lors de la prise chronique d’opiacés. Cela peut entraîner des répercussions chez de nombreux patients, en particulier chez les patients plus âgés, affaiblis ou alités. Les patients doivent être informés en conséquence. L’administration de laxatifs, de préparations destinées à ramollir les selles ainsi que d’autres mesures appropriées doivent être mises en place au début d'un traitement par un opiacé.
Fréquence inconnue: pancréatite
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Fréquents: prurit.
Fréquence inconnue: pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG)
Affections du rein et des voies urinaires
Très fréquents: troubles de la vidange vésicale, rétention urinaire.
Affections des organes de reproduction et du sein
Fréquence inconnue: aménorrhée, réduction de la libido, troubles de l'érection.
Troubles généraux
Fréquents: frissons.
Fréquence inconnue: syndrome de sevrage (syndrome d’abstinence)
Les effets indésirables suivants ont également été rapportés en ce qui concerne le sulfate de morphine. Aucune information ne peut cependant être déduite à partir de la littérature au sujet de leur fréquence, et, pour cette raison, les indications concernant leur fréquence ne peuvent pas être spécifiées ici.
Affections endocriniennes: syndrome de sécrétion inappropriée d'ADH (SIADH). Ce syndrome s'accompagne d'une hyponatrémie en raison du bilan urinaire réduit (une surveillance des électrolytes peut s'avérer nécessaire).
Affections psychiatriques: symptômes confusionnels, insomnies.
Affections du système nerveux: sensation d'abattement, syncope, nystagmus.
Affections cardiaques: arrêt cardiaque, tachycardie.
Affections vasculaires: hypertension artérielle, dépression circulatoire, choc.
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales: apnée, arrêt respiratoire, laryngospasme.
Affections gastro-intestinales: modifications du goût.
Affections hépatobiliaires: coliques biliaires.
Fréquence inconnue: spasme du sphincter d’Oddi
Affections de la peau et du tissu sous-cutané: urticaire, autres éruptions cutanées.
Troubles généraux: œdème, sensation de faiblesse.
Traitement de substitution en cas de dépendance aux opioïdes
La fréquence des effets indésirables dépend de la posologie et du développement d'une tolérance. Au cours d'une étude ouverte de non-infériorité prospective et randomisée sur le traitement de substitution chez des patients dépendants aux opioïdes, les effets indésirables les plus fréquents étaient les suivants :
Affections psychiatriques
Très fréquents: dysthymie (12%).
Fréquents: agitation, dépression, troubles du sommeil.
Affections du système nerveux
Très fréquents: maux de tête (19%).
Fréquents: vertiges.
Affections cardiaques
Fréquents: palpitations.
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Fréquents: dyspnée.
Affections gastro-intestinales
Très fréquents: sécheresse buccale (16%), constipation (16%), nausées (16%), vomissements (10%).
Fréquents: douleurs abdominales, diarrhée.
Occasionnels: iléus.
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Très fréquents: hyperhidrose (20%).
Fréquents: prurit.
Affections musculosequelettiques et du tissu conjonctif
Fréquents: douleurs dorso-lombaires.
Affections du rein et des voies urinaires
Fréquents: pollakiurie.
Troubles généraux
Très fréquents: syndrome de sevrage médicamenteux (11%).
Dépendance médicamenteuse et syndrome de sevrage (syndrome d’abstinence)
L’utilisation d’analgésiques opiacés peut être associée au développement d'une dépendance ou d’une tolérance physique et/ou psychique. L’arrêt brutal de l’administration d’opiacés ou l’administration d’antagonistes opiacés peut déclencher un syndrome d’abstinence. Dans certains cas, ce syndrome peut également survenir entre deux doses.
Les symptômes physiques du syndrome de sevrage comprennent des courbatures, des tremblements, le syndrome des jambes sans repos, des diarrhées, des coliques abdominales, des nausées, des symptômes grippaux, une tachycardie et une mydriase. Les symptômes psychiques incluent entre autres une humeur dysphorique, une angoisse et une irritabilité. Un «état de manque» est souvent présent en cas de pharmacodépendance.
Pour les recommandations thérapeutiques, voir la rubrique «Mises en garde et précautions».
L’annonce d’effets secondaires présumés après l’autorisation est d’une grande importance. Elle permet un suivi continu du rapport bénéfice-risque du médicament. Les professionnels de santé sont tenus de déclarer toute suspicion d’effet secondaire nouveau ou grave via le portail d’annonce en ligne ElViS (Electronic Vigilance System). Vous trouverez des informations à ce sujet sur www.swissmedic.ch.

Surdosage

Signes et symptômes
Un surdosage aigu de morphine se caractérise par un myosis, une dépression respiratoire, une somnolence, des troubles de la conscience, une baisse du tonus musculaire et atonie intestinale, une peau froide et humide, une hypotension artérielle et une bradycardie. Un coma, un arrêt respiratoire et un oedème pulmonaire non cardiogénique peuvent se produire dans les cas graves.
Des cas de leucoencéphalopathie toxique ont été observés en cas de surdosage d’opioïdes.
Le décès peut survenir des suites d’une insuffisance respiratoire.
Pneumonie d’aspiration.
Traitement de substitution en cas de dépendance aux opioïdes
Dans le cadre d'un traitement de substitution, des intoxications mixtes, notamment par benzodiazépines, alcool et cocaïne, peuvent survenir et masquer les symptômes typiques d'une intoxication due à la morphine. Pour cette raison, il convient de surveiller les symptômes au moment du diagnostic.
Traitement
Il convient de surveiller la respiration et l'état de conscience. En cas de dépression respiratoire ou du SNC cliniquement significative, pratiquer la respiration artificielle, stabiliser la circulation et administrer la naloxone.
Posologie: 0,4–2 mg de naloxone par voie intraveineuse (chez l'enfant: 0,01 mg/kg de poids corporel). Si nécessaire, répéter l'opération toutes les deux à trois minutes à deux ou trois reprises ou administrer une perfusion continue (voir information professionnelle correspondante).
Dans le cadre du traitement de substitution, une application intramusculaire peut s'avérer nécessaire en raison de veines en mauvais état ou bouchées.
La durée d'action de la naloxone est relativement courte (demi-vie plasmatique: t½ de la naloxone = 1–1,5 heure, t½ de la morphine = 2–4 heures); en outre, Kapanol présente une libération prolongée du principe actif. Par conséquent, le patient doit être surveillé de manière prolongée même après administration de naloxone, et des administrations répétées de naloxone peuvent être nécessaires.
La naloxone doit être utilisée avec précaution chez les personnes susceptibles de prendre des opioïdes depuis longtemps (tolérance). La suppression soudaine ou totale de l'effet des opioïdes peut entraîner un syndrome de sevrage aigu. Une dose initiale de 0,04 mg de naloxone est recommandée.
Dans des cas spécifiques, on peut envisager une désintoxication primaire avec du charbon actif. En outre, des mesures destinées à empêcher les pertes thermiques et un apport hydroélectrolytique suffisant peuvent également s'avérer nécessaires.
Il faut tenir compte du fait que les granulés de Kapanol qui restent dans le tractus gastro-intestinal peuvent continuer à libérer de la morphine pendant une durée qui peut se prolonger jusqu'à 12 heures.
La suite de la prise en charge se base sur les exigences cliniques ou, selon les disponibilités, sur les recommandations du centre d’information toxicologique concerné.

Propriétés/Effets

Code ATC
N02AA01
Mécanisme d’action
La morphine est un alcaloïde du phénanthrène dérivé du pavot somnifère (Papaver somniferum) qui possède des propriétés agonistes des récepteurs aux opiacés. La morphine présente une affinité prononcée aux récepteurs &#xF06D; et une faible affinité aux récepteurs &#xF06B;.
Les récepteurs aux opiacés se trouvent à différents niveaux du système nerveux central (SNC) et également dans différents tissus périphériques. L'action analgésique de la morphine ainsi que son effet caractérisé par une prise de distance vis-à-vis de la douleur se développent par l'intermédiaire des récepteurs supraspinaux &#xF06D; et des récepteurs spinaux &#xF06B; du SNC.
Pharmacodynamique
Action sur le système nerveux central
La morphine présente une activité analgésique, antitussive, sédative, tranquillisante, dépressive respiratoire, myotique, antidiurétique, émétique et antiémétique (effet tardif) et faiblement dépressive sur la pression artérielle et la fréquence cardiaque.
Autres effets pharmacologiques
Par l'intermédiaire des récepteurs aux opioïdes périphériques, la morphine soutient l'action analgésique, entraîne une réduction de la motilité et une augmentation du tonus des muscles lisses du tractus gastro-intestinal (constipation spastique), une contraction des sphincters des voies biliaires, une augmentation du tonus de la musculature de la vessie et du sphincter vésical, un ralentissement de la vidange gastrique par constriction du pylore, une rougeur du visage, une urticaire et un prurit par libération d'histamine, des bronchospasmes chez les asthmatiques ou des changements hormonaux (voir «Mises en garde et précautions»).
Efficacité clinique
Traitement de substitution en cas de dépendance aux opioïdes
L'administration de la morphine orale à libération prolongée a été comparée à l'administration de méthadone par voie orale au cours d'une étude ouverte de noninfériorité prospective et randomisée avec permutation qui a été menée chez 276 patients toxicomanes (population en intention de traiter) préalablement traités par la méthadone. Le critère d'évaluation primaire était la part d'échantillons d'urine positifs par patient concernant la consommation concomitante d'autres opioïdes pour chaque phase de traitement. La part d'échantillons d'urine positifs concernant la consommation concomitante d'autres opioïdes était significativement inférieure sous le traitement par morphine orale à libération prolongée (26,6%) par rapport à sous méthadone (45,4%) (différence moyenne: ‑18,8%, IC à 95%: min. ‑23,8%; max. ‑13,8%; p<0,0001, population per protocole (n = 157)).
La part d'échantillons d'urine positifs concernant la consommation concomitante d'héroïne était plus importante sous le traitement par morphine orale à libération prolongée (20,2%) que sous méthadone (15,1%). La différence moyenne était de +5,13% ; la limite supérieure de l'IC à 95% (8,1%) est restée inférieure à la valeur limite prédéfinie de 10%, ce qui prouve la non-infériorité de la morphine orale à libération prolongée par rapport à la méthadone (population per protocole (n= 157)).
Le désir d'héroïne observé pendant le traitement par morphine orale à libération prolongée était significativement plus faible que sous méthadone (p<0,0001). La satisfaction des patients quant au traitement était significativement plus élevée sous morphine orale à libération prolongée que sous méthadone (p<0,0001).

Pharmacocinétique

Absorption
La morphine est rapidement absorbée après son administration orale, principalement au niveau de la partie supérieure de l’intestin grêle supérieur et, en quantité minime, au niveau de l’estomac.
Sa faible biodisponibilité de 20-40% est due à un effet de premier passage marqué. Bien que la proportion de morphine absorbée (valeurs de l'aire sous la courbe; ASC) après administration orale de Kapanol soit comparable à celle après l'administration d’une solution de morphine ou de capsules retard, la vitesse de sa résorption est cependant nettement plus lente avec Kapanol.
Après administration d'une dose unique de 50 mg sous la forme d’une capsule retard Kapanol, la concentration plasmatique maximale moyenne (Cmax) s'élève à 8,1 ng/ml et est atteinte après 8,5 heures (tmax). La proportion résorbée n'est pas influencée par la prise alimentaire. Le ralentissement minime de son absorption suite à la prise d'un repas riche en graisses (tmax d'environ 10 h) n'est pas significatif sur le plan clinique et Kapanol peut donc être pris indépendamment des repas.
Lorsque Kapanol est administré selon un schéma posologique fixe, l’état d’équilibre est atteint en 2 jours.
En comparaison avec l'administration d'une solution de morphine toutes les 4 heures et avec l'administration d'une capsule retard 2x par jour à des doses totales quotidiennes équivalentes, l'administration quotidienne de Kapanol 2x par jour conduit, à l'état d'équilibre, à des taux plasmatiques maximaux moyens (Cmax) plus faibles et à des taux plasmatiques minimaux moyens (Cmin) plus élevés.
La morphine se lie à raison d'environ 30-35% aux protéines plasmatiques et principalement à l’albumine.
Distribution
Après des doses uniques de 4-10 mg injectées par voie intraveineuse, le volume de distribution de la morphine se situe entre 1,0 et 4,7 l/kg. La morphine traverse la barrière hémato-encéphalique. On retrouve des taux tissulaires élevés dans le foie, les reins, les poumons, la rate, le tractus gastro-intestinal et les muscles. La morphine franchit la barrière placentaire et passe dans le lait maternel.
Métabolisme
La morphine est principalement métabolisée par le foie, mais elle l’est également par l’épithélium intestinal. Les étapes essentielles de sa métabolisation consistent en une glucuroconjugaison au niveau du groupe hydroxyl phénolique par l’UDP-glucuronyltransférase hépatique et en une N-déméthylation.
Les métabolites principaux sont en première ligne le morphine-3-glucuronide et, dans une moindre mesure, le morphine-6-glucuronide. Par ailleurs, il se forme entre autres des composés sulfo-conjugués ainsi que des métabolites résultant d’une oxydation tels que la normorphine, le N-oxyde de morphine et la morphine hydroxylée en position 2. La demi-vie des glucuronides est considérablement plus longue que celle de la morphine libre. Le morphine-6-glucuronide est biologiquement actif. Il est possible que l’action prolongée de la morphine chez les patients présentant une insuffisance rénale soit causée par ce métabolite.
Élimination
Après administration orale tout comme parentérale, environ 80% de la dose administrée se retrouve dans l’urine (10% sous forme de morphine inchangée, 4% sous forme de normorphine et 65% sous forme de glucuronides avec un rapport M-3-G:M-6-G de 10:1). La demi-vie d’élimination de la morphine présente de fortes variations entre les individus. Après administration parentérale, elle se situe en moyenne entre 1,7 et 4,5 h; des valeurs de l‘ordre de 9 h ont cependant occasionnellement été mesurées. Environ 10% des glucuronides de la morphine sont éliminés par voie biliaire avec les selles.
Une faible proportion de ces glucuronides sont hydrolysés dans l’intestin grêle et réabsorbés (cycle entéro-hépatique).
Cinétique pour certains groupes de patients
Il est connu que le métabolisme de la morphine peut être ralenti chez les patients âgés, ce qui peut conduire à des concentrations maximales plus élevées et à des demi-vies plus longues.
Chez les patients présentant une insuffisance rénale, on observe une augmentation de l'ASC plasmatique, une diminution de la clairance et des demi-vies d’élimination plus longues pour le morphine-6-glucuronide, un métabolite biologiquement actif de la morphine.
Les patients atteints de cirrhose hépatique présentent une réduction de la glucurono-conjugaison et de la clairance ainsi qu’une demi-vie plasmatique prolongée de la morphine. De même, le rapport M3G et M6G / morphine dans le plasma est abaissé, ce qui suggère une activité métabolique réduite.

Données précliniques

Mutagénicité
Le sulfate de morphine doit être considéré comme une substance mutagène au vu des résultats de plusieurs tests de mutagénicité effectués in vivo et in vitro sur des cellules non humaines et humaines, y compris des cellules germinatives.
Carcinogénicité
Il n'existe pas d'études animales à long terme concernant le potentiel cancérogène de la morphine.
Toxicité sur la reproduction
Dans des essais réalisés chez l’animal, il est apparu que des doses élevées de morphine peuvent avoir des effets toxiques sur la reproduction. Le traitement d’animaux de sexe masculin avec la morphine a entraîné des effets indésirables sur la fertilité (taux accrus de grossesses nerveuses, troubles de l‘implantation). Le traitement de femelles gestantes avec la morphine s’est accompagné d’un nombre accru de morts de fœtus et de nouveau-nés, de retards de croissance fœtale, d’exencéphalies, de malformations squelettiques, de troubles de la spermatogenèse chez la descendance de sexe masculin et du développement du système nerveux central chez la descendance. Chez les rats mâles, une diminution de la fertilité et des dommages chromosomiques dans les gamètes ont été signalés.

Remarques particulières

Stabilité
Le médicament ne peut être utilisé que jusqu’à la date indiquée sur le récipient sous la mention «EXP».
Remarques particulières concernant le stockage
Ne pas conserver les capsules retard Kapanol au-dessus de 30°C (blister) ou respectivement conserver à température ambiante (15-25°C) (flacon).
Conserver dans l’emballage d’origine pour le protéger de la lumière et de l’humidité.
Tenir hors de portée des enfants.

Numéro d’autorisation

53'842 (Swissmedic)

Présentation

Capsules retard Kapanol 20 mg: 60 (blister), 100 (flacon, conditionnement hospitalier) [A+]Capsules retard Kapanol 50 mg: 60 (blister), 100 (flacon, conditionnement hospitalier) [A+]Capsules retard Kapanol 100 mg: 60 (blister), 50 (flacon, conditionnement hospitalier) [A+]

Titulaire de l’autorisation

Lipomed AGFabrikmattenweg 44144 Arlesheim

Mise à jour de l’information

Mars 2024