Information destinée aux professionnels Atrovent®, solution pour inhalation par nébuliseur (doses unitaires prêtes à l’emploi 250 mcg/2 ml) Boehringer Ingelheim (Schweiz) GmbH CompositionPrincipes actifs
Bromure d’ipratropium
Excipients
Chlorure de sodium, acide chlorhydrique 1N, eau purifiée.
Indications/Possibilités d'emploiBronchopneumopathie obstructive chronique (BPCO):
En monothérapie ou en combinaison avec d’autres bronchodilatateurs pour le traitement aigu des bronchospasmes et/ou de longue durée.
Asthme bronchique:
En combinaison avec d’autres bronchodilatateurs pour le traitement aigu des bronchospasmes. En cas de formes d’asthme persistantes et/ou sévères, un traitement de fond anti-inflammatoire adjuvant (corticostéroïde inhalé) doit également être initié.
Posologie/Mode d’emploiLa posologie doit être adaptée individuellement et les patients doivent être suivis par un médecin tout au long du traitement.
Si le traitement prescrit ne produit aucune amélioration satisfaisante, voire provoque une aggravation des symptômes, le patient devra consulter son médecin. Celui-ci devra alors redéfinir le traitement et envisager éventuellement l’administration d’autres médicaments. Le patient doit être informé qu'il est impératif d’être pris en charge immédiatement par un médecin en cas de dyspnée aiguë ou s’aggravant rapidement.
Sauf prescription contraire, les recommandations posologiques générales suivantes doivent être respectées:
Instructions posologiques générales
Traitement au long cours de la BPCO:
La dose unitaire est en général de 50 à 100 mcg de bromure d’ipratropium 3 à 4 fois par jour; dans les obstructions sévères, elle est de 250 à 500 mcg 3 à 4 fois par jour. Ne pas dépasser la dose journalière de 2 mg chez les adultes (également chez les patients âgés).
Traitement des crises
Pour le traitement des crises (en association avec des bêta-adrénergiques ou des dérivés xanthiques), le médecin peut réduire l’intervalle entre les inhalations selon l’état du patient, sous contrôle médical, jusqu’à stabilisation.
L’usage de la solution pour inhalation Atrovent en pédiatrie relève en général de situations particulières: chez les enfants de 6 à 12 ans, la dose unitaire est de 100 à 250 mcg. Chez les enfants de moins de 6 ans, la même dose est recommandée, sous surveillance médicale et avec des intervalles individuels entre les inhalations.
Adultes et enfants de plus de 6 ans: une dose unitaire 3 à 4 fois par jour.
Enfants de moins de 6 ans: du fait que les informations disponibles pour cette tranche d’âge sont insuffisantes, le dosage suivant est à administrer uniquement sous surveillance médicale: 1 dose unitaire 3 à 4 fois par jour.
Conduite à tenir en cas de réponse insuffisante: voir «Mises en garde et précautions».
Utilisation de la solution pour inhalation Atrovent
La solution pour inhalation Atrovent est à inhaler à l’aide d’un nébulisateur électrique ou d’un respirateur (IPPB). La solution pour inhalation peut être mélangée et inhalée en même temps que des bêta-adrénergiques, comme Berotec, ou en même temps que les sécrétolytiques Mucosolvon et Bisolvon solution pour inhalation. Ne pas utiliser en même temps que du cromoglicate de sodium!
Une attention toute particulière est à apporter à une utilisation correcte (voir «Information destinée aux patients»). Détacher la dose unitaire de la bande et l’ouvrir en tournant la partie supérieure. Transférer le contenu de la dose dans le récipient du nébulisateur ou du respirateur.
Les doses unitaires ne doivent être ni avalées ni administrées par voie parentérale.
Contre-indicationsAtrovent est contre-indiqué chez les patients présentant une hypersensibilité connue à l’atropine ou aux substances atropiniques (p. ex. le principe actif Ipratropii bromidum) ou à l’un des composants de la préparation.
Mises en garde et précautionsHypersensibilité
Des cas isolés d’urticaire, d’angioœdème, de rash, de bronchospasme, d’œdème oropharyngé et d’anaphylaxie indiquent que des réactions d’hypersensibilité immédiate peuvent survenir.
Bronchospasme paradoxal
Comme d'autres médicaments inhalés, Atrovent peut aussi déclencher des bronchospasmes paradoxaux pouvant menacer le pronostic vital. En cas de survenue d’un bronchospasme paradoxal, Atrovent doit immédiatement être arrêté et un traitement alternatif initié.
Il est nécessaire d’informer le patient qu’il doit se rendre immédiatement chez le médecin ou à l’hôpital le plus proche en cas de dyspnée aiguë ou s’aggravant rapidement si des inhalations supplémentaires ne suffisent plus à améliorer son état.
La technique d’inhalation ainsi que le plan de traitement sont à vérifier lors de chaque augmentation chronique de la dose. Ceci est particulièrement valable chez les asthmatiques, chez qui l’inflammation bronchique est éventuellement contrôlée en associant ou en augmentant la dose de médicaments antiinflammatoires (p. ex. corticostéroïdes inhalés).
Complications ophtalmologiques
En raison de son activité antimuscarinique, la prudence est recommandée en cas d’administration d'Atrovent chez des patients prédisposés aux glaucomes à angle fermé. Des cas isolés de vaporisation de solution de bromure d’ipratropium directement dans les yeux et ayant entrainé des complications ophtalmologiques (p. ex. mydriase, augmentation de la pression intraoculaire, glaucome à angle fermé, douleurs oculaires) ont été rapportés.
Une douleur ou une gêne oculaire, une vision trouble, des halos ou une perception modifiée des couleurs, associées à des yeux rouges en raison d’une hyperémie conjonctivale ou d’un œdème cornéen, peuvent être les signes d’une crise de glaucome aiguë. Si une combinaison de ces symptômes se produit, ces derniers peuvent être traités par des gouttes miotiques et un spécialiste doit être consulté immédiatement.
Affections du rein et des voies urinaires
Les patients ayant des antécédents de troubles mictionnels (p. ex. souffrant d’hyperplasie prostatique ou d’obstruction du col vésical) doivent utiliser Atrovent avec prudence.
Troubles de la motilité gastrointestinale
Les patients souffrant de mucoviscidose peuvent être plus sujets à des troubles de la motilité gastrointestinale que d’autres patients.
InteractionsL'utilisation de longue durée d’Atrovent pour l’inhalation en combinaison avec d’autres anticholinergiques n’a pas été étudiée. Par conséquent, l’utilisation de longue durée d’Atrovent avec d’autres anticholinergiques n’est pas recommandée.
Atrovent peut être combiné avec d’autres substances bronchodilatatrices, avant tout avec les bêta-adrénergiques et les dérivés xanthiques.
Chez les patients prédisposés, il y a un risque de crise de glaucome dans le cas où Atrovent est administré en même temps que des bêtamimétiques (voir «Mises en garde et précautions»).
Grossesse, AllaitementGrossesse
Les études de reproduction chez l’animal n’ont pas démontré de risque fœtal, mais on ne dispose pas d’étude contrôlée chez la femme enceinte. Lors de l’emploi d’Atrovent, une prudence particulière est de rigueur notamment au cours du 1er trimestre.
Allaitement
La sécurité d’emploi pendant l’allaitement n’a pas été démontrée. En raison de l’absence de données concernant l’excrétion du bromure d’ipratropium dans le lait maternel, l’emploi pendant l’allaitement est déconseillé.
Effet sur l’aptitude à la conduite et l’utilisation de machinesAucune étude sur l’aptitude à la conduite et à l’utilisation de machines n’a été menée. Les patients doivent toutefois être informés que le traitement par Atrovent peut provoquer des effets indésirables tels que des vertiges, des troubles de l’accommodation, une mydriase et une vision trouble. Par conséquent, il est recommandé d’être particulièrement prudent en cas de conduite de véhicules ou d’utilisation de machines. Lorsque les patients ressentent les effets indésirables mentionnés ci-dessus, ils doivent éviter toute activité potentiellement dangereuse, notamment la conduite et l’utilisation de machines.
Effets indésirablesParmi les effets indésirables cités, beaucoup peuvent être attribués aux propriétés anticholinergiques d’Atrovent. Comme tous les traitements topiques, Atrovent peut provoquer des irritations locales.
Les effets indésirables les plus fréquemment observés au cours des études cliniques étaient des céphalées, des irritations de la gorge, de la toux, une sécheresse buccale, des troubles de la motilité intestinale (notamment constipation, diarrhées et vomissements), des nausées et des vertiges.
Les fréquences sont définies comme suit:
fréquents (≥1/100, <1/10), occasionnels (≥1/1000, <1/100), rares (≥1/10 000, <1/1000), fréquence inconnue: ne peut être estimée avec précision sur la base des rapports spontanés issus de la surveillance après la mise sur le marché.
Affections du système immunitaire
Occasionnels: hypersensibilité; réactions anaphylactiques
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Troubles du goût
Affections du système nerveux
Fréquents: céphalées; vertiges
Affections oculaires
Occasionnels: vision trouble; mydriase; augmentation de la pression intraoculaire; glaucome; douleurs oculaires; vision de halos colorés; hyperhémie conjonctivale; œdème cornéen
Rares troubles de l’accommodation
Affections cardiaques
Occasionnels: palpitations; tachycardie supraventriculaire
Rares: fibrillation auriculaire; accélération du pouls
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Fréquents: irritation de la gorge; toux
Occasionnels: bronchospasme; bronchospasmes paradoxaux; laryngospasme; œdème pharyngé; sécheresse pharyngée
Affections gastrointestinales
Fréquents: bouche sèche; nausées; troubles de la motilité intestinale
Occasionnels: diarrhées; constipation; vomissements; stomatite; œdème buccal
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Occasionnels: rash; prurit; angioœdème
Rares: urticaire
Affections du rein et des voies urinaires
Occasionnels: rétention urinaire
L’annonce d’effets secondaires présumés après l’autorisation est d’une grande importance. Elle permet un suivi continu du rapport bénéfice-risque du médicament. Les professionnels de santé sont tenus de déclarer toute suspicion d’effet secondaire nouveau ou grave via le portail d’annonce en ligne ElViS (Electronic Vigilance System). Vous trouverez des informations à ce sujet sur www.swissmedic.ch.
SurdosageEn cas d’un surdosage par inhalation, ainsi que par ingestion perorale accidentelle, on peut généralement s’attendre à des symptômes anticholinergiques légers, réversibles et périphériques tels que mydriase, troubles de l’accommodation, bouche sèche, tachycardie et rétention urinaire. Dans ces cas, il suffit d’une simple surveillance et, si nécessaire, d’un traitement symptomatique.
Propriétés / EffetsCode ATC
R03BB01
Mécanisme d’action
Atrovent est un bronchospasmolytique administré par inhalation. Le principe actif bromure d’ipratropium est un dérivé quaternaire de l’atropine possédant les propriétés d’un antagoniste muscarinique, compétitif et non sélectif.
Il agit en inhibant les effets du nerf vague au niveau du système bronchique, entraînant ainsi une dilatation des bronches et empêchant les bronchospasmes.
Pharmacodynamique
Bien que ses effets soient déjà perceptibles 15 minutes après son administration chez des patients présentant des maladies chroniques obstructives des voies respiratoires (augmentation du VEMS d’environ 15% ou plus après 15 minutes), l’efficacité maximale n’est n’atteinte qu’au bout de 60 à 120 minutes. Sa durée d’action est de 4 à 6 heures.
Il est prouvé que l’association d’Atrovent à des substances d’autres classes prescrites dans les mêmes indications (particulièrement les substances bêta-adrénergiques et les dérivés xanthiques) renforce les effets bronchodilatateurs.
Efficacité clinique
Les études cliniques et précliniques n’ont révélé aucun effet négatif du bromure d’ipratropium sur la sécrétion de mucus dans les voies respiratoires, la clairance mucociliaire et les échanges gazeux. Bien que les données disponibles soient limitées, on peut supposer qu’Atrovent permet un traitement efficace des bronchospasmes chez l’enfant en bas âge et le nourrisson souffrant de bronchiolite virale et de dysplasie bronchopulmonaire.
PharmacocinétiqueAbsorption
Après administration par voie orale, le principe actif est résorbé rapidement, mais seulement de manière négligeable au niveau systémique.
Après une administration unique de 20 mg, la biodisponibilité orale absolue était de 3,3% (0,9-6,1%).
Après inhalation, 10-30% atteignent les poumons; la résorption gastrointestinale ainsi que la résorption systémique sont minimes.
Des pics plasmatiques sont obtenus quelques minutes après l’inhalation. Chez les adultes sains, la biodisponibilité systémique après inhalation a été estimée à 7-28% de la dose administrée.
Distribution
Le volume de distribution (Vd) est de 338 litres (correspondant à env. 4,6 l/kg) et la liaison aux protéines plasmatiques est minimale (moins de 20%).
Comme le laisse supposer sa structure d’amine quaternaire, l’ion ipratropium ne franchit pas la barrière hémato-encéphalique. On ne sait pas si la substance traverse la barrière placentaire ou si elle est excrétée dans le lait maternel.
Métabolisme
Après administration par voie intraveineuse, environ 60% de la dose sont métabolisés, la plus grande partie probablement par oxydation dans le foie.
Les métabolites connus, formés par hydrolyse, déshydratation ou élimination du groupe hydroxyméthyle dans la fraction d’acide tropique, ne montrent aucune voire une très faible affinité au récepteur muscarinique et peuvent être considérés comme pratiquement inefficaces.
Élimination
Les paramètres pharmacocinétiques les plus importants ont été calculés sur la base des valeurs plasmatiques observées après administration par voie intraveineuse. Une baisse biphasique rapide des concentrations plasmatiques de l’ipratropium a été constatée. La demi-vie de la phase d’élimination terminale est d’env. 1,6 heure. La demi-vie d’élimination du principe actif radiomarqué et des métabolites est de 3,6 heures. La clairance totale du principe actif est de 2,3 l/min. La part rénale de la clairance s’élève à 40% (0,9 l/min).
Données précliniquesLes tests de mutagenèse bactérienne in vitro (test d’Ames) n’ont pas permis de mettre en évidence un potentiel mutagène. Les résultats de tests in vivo (test du micronoyau, test de létalité dominante chez les souris, essai cytogénétique sur les cellules de la moelle osseuse du hamster chinois) n’ont montré aucune augmentation du taux d’aberrations chromosomiques.
Il n’a été observé aucun effet tumorigène ou carcinogène dans des études de longue durée chez les souris et les rats.
Des études sur l’influence du bromure d’ipratropium sur la fertilité, sur l’embryo- et la fœtotoxicité ainsi que sur le développement péri/postnatal ont été conduites chez la souris, le rat et le lapin.
Aucune malformation sur les descendants n’a été mise en évidence en utilisant la dose orale la plus élevée (1000 mg/kg/jour chez le rat et 125 mg/kg/jour chez le lapin). Ces doses qui dépassent de loin les doses thérapeutiques humaines, ont cependant été maternotoxiques et, dans une certaine mesure, embryo-/fœtotoxiques.
Remarques particulièresIncompatibilités
En raison de la formation possible de précipités, la solution pour inhalation Atrovent ne doit pas être nébulisée en même temps que du cromoglicate de sodium.
Stabilité
Le médicament ne doit pas être utilisé au-delà de la date figurant après la mention «EXP» sur le récipient.
Remarques particulières concernant le stockage
Les doses unitaires doivent être conservées à température ambiante (15-25°C) et sont à protéger de la lumière.
Remarques concernant la manipulation
Les doses unitaires ne contenant pas de conservateur, il est important d’inhaler le contenu de celles-ci aussi vite que possible après leur ouverture et d’utiliser une nouvelle dose pour chaque inhalation afin de prévenir des contaminations microbiennes. Des doses ouvertes qui n’ont pas été inhalées ou des doses qui ne sont pas intactes ne doivent plus être utilisées.
Numéro d’autorisation52584 (Swissmedic).
Présentation60 doses unitaires prêtes à l'emploi de 250 mcg/2 ml [B]
Titulaire de l’autorisationBoehringer Ingelheim (Schweiz) GmbH, Bâle
Mise à jour de l’informationOctobre 2024
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