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Protoxyde d'azote médicinal Linde, gaz médicinal liquéfié
Linde Gas Schweiz AG

Composition

Principes actifs
Protoxyde d’azote
Excipients
Néant

Indications/Possibilités d’emploi

Le protoxyde d’azote est indiqué
• en tant qu’agent anesthésiant chez les adultes, les adolescents et les enfants à partir de l’âge d’un mois, en association avec tout autre agent anesthésiant administré par voie intraveineuse ou par inhalation,
• en tant qu’analgésique / sédatif chez les adultes, les adolescents et les enfants à partir de l’âge d’un mois dans toutes les situations dans lesquelles une analgésie / sédation d’apparition et d’arrêt rapides est nécessaire.

Posologie/Mode d’emploi

Le protoxyde d’azote doit être administré dans des espaces adaptés disposant d’une alimentation en oxygène et d’un système d’aspiration, et dans lesquels des appareils de respiration artificielle ainsi que des appareils permettant de libérer les voies respiratoires et de procéder à une réanimation immédiate sont disponibles.
Toutes les personnes administrant du protoxyde d’azote médicinal doivent être formées et exercées à l’utilisation de ce gaz médicinal et aux mesures d’urgence.
Posologie
Anesthésie générale
Le protoxyde d’azote doit être administré mélangé à de l’oxygène. Sa concentration doit être comprise entre 35 % et 70 %. La concentration d’oxygène inspiré ne doit pas être inférieure à 30 %.
En général, le protoxyde d’azote seul ne permet pas d’obtenir un effet anesthésiant suffisant. Pour l’anesthésie générale, il doit donc être combiné à d’autres agents anesthésiants.
Le protoxyde d’azote exerce une action additive avec la plupart des autres agents anesthésiants (voir aussi la rubrique «Interactions»).
Les effets du protoxyde d’azote lorsqu’il est utilisé comme seul agent anesthésiant ne sont pas dépendants de l’âge du patient, mais lorsqu’il est administré en même temps que d’autres agents anesthésiants, le mélange a normalement un effet plus important chez les patients âgés que chez les plus jeunes.
Analgésie / sédation
À des concentrations allant jusqu’à 50 – 60 %, le protoxyde d’azote soulage les douleurs, a un effet sédatif et réduit l’agitation, mais n’a normalement aucune influence sur le degré de conscience ou la réactivité du patient. À ces concentrations, la respiration, la circulation et les réflexes de défense sont généralement maintenus. Le protoxyde d’azote ne doit pas être administré à des concentrations supérieures à 70 %, car il faut s’assurer que la fraction d’oxygène reste suffisante pour la sécurité du patient. La concentration d’oxygène inspiré ne doit pas être inférieure à 30 %. Chez les patients présentant un trouble de l’absorption alvéolaire de l’oxygène, la fraction d’oxygène inspiré doit être accrue.
La durée d’utilisation est fonction de la durée de la narcose et, en général, elle ne doit pas dépasser 6 heures. Le protoxyde d’azote peut être administré pendant une période maximale de 6 heures sans qu’un suivi hématologique soit nécessaire chez les patients ne présentant pas de facteurs de risque (voir rubrique «Mises en garde et précaution»).
Enfants et adolescents
La posologie est la même pour l’enfant et l’adolescent que pour l’adulte. La sécurité et l’efficacité du protoxyde d’azote chez les enfants âgés de moins de 1 mois n’ont pas été démontrées. Son utilisation chez les nouveau-nés (nés prématurés ou à terme) n’est donc pas recommandée.
Populations particulières de patients
Chez la femme enceinte, la concentration administrée doit être inférieure à 50 %.
Mode d’administration
Le protoxyde d’azote ne peut être utilisé qu’en salle d’opération et en salle de soins.
Le protoxyde d’azote doit être administré par inhalation, soit par respiration spontanée, soit par respiration contrôlée.
Conformément à la réglementation, l’utilisation de protoxyde d’azote nécessite:
• un mélangeur protoxyde d’azote/oxygène garantissant une FiO2 d'au moins 21 %, offrant la possibilité d’une FiO2 de 100 % et muni d’un dispositif de valve anti-retour et d’un système d’alarme en cas de manque d’oxygène,
• un monitoring de la FiO2 dans l’air inspiré en cas de ventilation artificielle.
L’anesthésie consiste à administrer du protoxyde d’azote à l’aide d’appareils spéciaux dans lesquels le gaz expiré est recyclé et peut être réinspiré (c’est-à-dire un système de circulation avec réinspiration).
Le protoxyde d’azote ne doit être administré que dans des pièces suffisamment aérées et/ou en utilisant une installation d’aspiration, ceci afin d’éviter des concentrations excessives dans l’air ambiant, conformément aux dispositions locales en vigueur (voir rubrique «Mises en garde et précaution»).

Contre-indications

Lors de l’inhalation du protoxyde d’azote, les bulles d’air (emboles) / les espaces remplis d’air peuvent se dilater en raison de la tendance accrue du protoxyde d’azote à se diffuser. Le protoxyde d’azote est donc contre-indiqué dans les cas suivants:
• chez les patients ayant les maladies/symptômes suivants: pneumothorax, pneumopéricarde, emphysème grave, embolie gazeuse ou en cas de traumatisme crânien.
• après une plongée et lorsqu’il existe un risque de maladie de décompression.
• en liaison avec une pneumo-encéphalographie.
• après un pontage cardiopulmonaire, avec une circulation extracorporelle.
• chez les patients ayant reçu une injection de gaz intraoculaire (p. ex. SF6, C3F8). Il est possible d’utiliser le protoxyde d’azote seulement quand le gaz en question a été complètement résorbé, car il existe un risque que les bulles de gaz continuent à se dilater, ce qui pourrait conduire à la cécité.
• chez les patients présentant des signes d’occlusion intestinale (iléus), étant donné qu’il existe un risque que l’intestin continue à se dilater
• chez les patients présentant une dilatation sévère du tractus gastro-intestinal.
• chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque ou d’un dysfonctionnement cardiaque (p. ex. après une opération du cœur), afin d’éviter le risque de détérioration supplémentaire de la fonction cardiaque.
• chez les patients présentant durablement des signes de confusion, des perturbations de la fonction cognitive ou d’autres symptômes susceptibles attribuables à une hypertension intracrânienne, car le protoxyde d’azote risque de renforcer l’augmentation de la pression intracrânienne.
• chez les patients dont l’état de conscience est limité et/ou qui présentent une capacité limitée à coopérer en cas d’utilisation comme analgésique, car les réflexes de défense risquent d’être insuffisants.
• chez les patients chez lesquels une carence en vitamine B12 ou en acide folique a été diagnostiquée mais non traitée, ou pour lesquels un trouble génétique du système enzymatique impliqué dans le métabolisme de ces vitamines a été diagnostiqué.
• chez les patients nécessitant une ventilation en oxygène pur.
• chez les patients ayant un traumatisme facial dans la région où le masque est appliqué.
• lors d’interventions chirurgicales pratiquées sur les voies respiratoires à l’aide d’un laser en raison du risque relatif d’inflammation explosive.

Mises en garde et précautions

Le protoxyde d’azote doit être employé avec la plus grande prudence dans les cas suivants:
-Au niveau cardiaque, on observe une dépression myocardique à prendre en compte en cas d’insuffisance cardiaque gauche.
-Il se produit une diminution modérée de la contractilité, avec un faible effet sur la charge du ventricule gauche. La dépression circulatoire modérée est compensée en grande partie par l’augmentation du tonus sympathique.
-Si une hypotension ou une insuffisance circulatoire survient lors de l’administration de protoxyde d’azote, l’administration de protoxyde d’azote doit être interrompue.
-En cas de chirurgie des sinus et de l’oreille interne.
-Le protoxyde d’azote peut se diffuser dans les espaces remplis d’air et ainsi provoquer une augmentation de la pression de l’oreille moyenne accompagnée de douleurs dues à la tension de la membrane du tympan.
Réflexes laryngés et limitations de l’état de conscience
À des concentrations élevées (>50 %), le protoxyde d’azote médicinal peut entraîner une perte des réflexes laryngés et une certaine perte de connaissance. Des concentrations supérieures à 60 à 70 % provoquent fréquemment une perte de connaissance. À cela s’ajoute une augmentation du risque d’altération des réflexes laryngés.
Effets sur les ballonnets de sondes
L’administration de protoxyde d’azote peut augmenter la pression dans les ballonnets des sondes, p. ex. en cas d’intubation trachéale.
Effet sur les agents anesthésiants halogénés
L’introduction de protoxyde d'azote dans le circuit d’air inspiré augmente la concentration des agents anesthésiants halogénés (effet deuxième gaz) et facilite l’induction de l’anesthésie.
L’adjonction de protoxyde d’azote dans le circuit diminue la concentration des vapeurs anesthésiques halogénées délivrées par l’évaporateur. Réciproquement, l’arrêt du protoxyde d’azote augmente la concentration des anesthésiques halogénés. Il est donc conseillé d’interrompre l’administration de l’agent anesthésiant volatil halogéné avant celle du protoxyde d'azote.
Risque d’hypoxie
Après une anesthésie générale au cours de laquelle une forte concentration de protoxyde d’azote a été utilisée, il existe un risque d’hypoxie (hypoxie de diffusion) bien connu cliniquement. Ce problème est à attribuer non seulement à la composition du gaz alvéolaire, mais également aux réactions corporelles altérées consécutives à l’hypoxie, l’hypercapnie et l’hyperventilation. Après une anesthésie générale, il est recommandé d’administrer aussi de l’oxygène et de surveiller la saturation en oxygène par oxymétrie de pouls jusqu’à ce que le patient présente des signes suffisants de rétablissement.
Si une hypoxie survient pendant une anesthésie effectuée avec un appareil utilisant une alimentation en protoxyde d’azote/oxygène, il faut, dans un premier temps, vérifier la FiO2 pour pouvoir exclure la possibilité que l’hypoxie ait été causée par le mélange. Si l’on ne peut pas exclure une erreur causée par le mélange, l’alimentation en protoxyde d’azote doit impérativement être interrompue.
Exposition professionnelle, contamination de l’air ambiant
L’exposition chronique à des concentrations faibles de protoxyde d’azote est considérée comme un risque potentiel pour la santé. Une diminution de la fertilité du personnel médical a été rapportée à la suite d’expositions répétées au gaz hilarant dans des locaux insuffisamment ventilés. A l’heure actuelle, aucune relation de cause à effet entre une exposition chronique à des concentrations faibles de protoxyde d’azote et l’apparition de maladies n’a pu être établie.
Les locaux dans lesquels du protoxyde d’azote est fréquemment utilisé doivent être équipés d’un système réglementaire de renouvellement de l’air et de ventilation ou d’un système d’aspiration qui maintient la concentration de protoxyde d’azote dans l’air ambiant en dessous du seuil indiqué dans les directives nationales respectives (concentration moyenne pondérée dans le temps, «Time Weighted Average» TWA).
Abus et risque de dépendance
La possibilité d’une utilisation abusive (abus) doit être prise en compte.
L’administration répétée de protoxyde d’azote ou une exposition répétée à celui-ci peut induire une dépendance. La prudence est de mise chez les patients ayant des antécédents connus d’abus de substance ou chez les professionnels de la santé exposés au protoxyde d’azote en raison de leur profession.
Effet sur l’équilibre de la vitamine B12
Le protoxyde d’azote provoque une inactivation de la vitamine B12, un cofacteur de la méthionine synthase. Par conséquent, l’administration prolongée de protoxyde d’azote perturbe le métabolisme des folates et la synthèse de l’ADN. L’utilisation prolongée ou fréquente de protoxyde d’azote peut entraîner des modifications mégaloblastiques de la moelle osseuse, une myéloneuropathie et une dégénérescence combinée subaiguë de la moelle épinière. Le protoxyde d’azote ne doit être utilisé que sous observation clinique étroite et surveillance hématologique. Dans de tels cas, il convient de demander l’avis d’un hématologue.
Dans le cadre de l’évaluation hématologique, il convient d’examiner les modifications mégaloblastiques des globules rouges et l’hypersegmentation des granulocytes neutrophiles.
En cas de suspicion de carence en vitamine B12 ou de symptômes associés à la méthionine synthétase concernée, un traitement substitutif par vitamine B12 doit être mis en place afin de minimiser le risque d’effets secondaires tels que la leucopénie, l’anémie mégaloblastique, la myélopathie et la polyneuropathie.
Il convient donc de faire preuve de prudence lors de l’utilisation de protoxyde d’azote chez les patients à risque. Il s’agit de patients présentant une diminution de l’apport ou de l’absorption de vitamine B12 et/ou d’acide folique ou un trouble génétique du système enzymatique impliqué dans le métabolisme de ces vitamines, ainsi que de patients immunodéprimés. Si nécessaire, une substitution en vitamine B12/acide folique doit être envisagée. Après une utilisation de plus de 6 heures ou une utilisation répétée, une surveillance des taux sanguins doit être effectuée afin de réduire le risque d’effets secondaires. D’autres traitements analgésiques doivent être envisagés chez les patients présentant des signes de carence en vitamine B12/folates (voir rubrique «Effets indésirables»).
Neurotoxicité
La neurotoxicité peut survenir en l’absence d’anémie ou de macrocytose concomitante et lorsque les concentrations en vitamine B12 sont dans la fourchette normale. Chez des patients ayant une carence subclinique non diagnostiquée en vitamine B12, une neurotoxicité est survenue après une seule exposition au protoxyde d’azote pendant l’anesthésie.
Dans des études menées chez l’animal, l’utilisation combinée de protoxyde d’azote et de kétamine, d’isoflurane ou de sévoflurane a entraîné une neurotoxicité accrue par rapport à l’utilisation d’une seule de ces substances. En outre, les études précliniques montrent que l’utilisation d’agents anesthésiants ou de sédatifs qui bloquent les récepteurs NMDA ou qui potentialisent la transmission GABAergique entraîne la perte de cellules quand le cerveau est en plein développement pendant la période de croissance rapide du cerveau ou la synaptogenèse. Cela peut être lié à des déficits cognitifs durables. On ne connaît pas la signification clinique de ces résultats issus d’expériences menées chez l’animal (voir également les rubriques «Interactions», «Grossesse, Allaitement» et «Données précliniques»).
Enfants et adolescents
La sécurité et l’efficacité du protoxyde d’azote chez les enfants âgés de moins de 1 mois n’ont pas été démontrées. Son utilisation chez les nouveau-nés (nés prématurés ou à terme) n’est donc pas recommandée (voir également l’avertissement concernant la neurotoxicité).
Dans de rares cas, le protoxyde d’azote peut provoquer une dépression respiratoire chez les nouveau-nés (voir la rubrique «Effets indésirables»). Lorsque le protoxyde d’azote est utilisé lors d’un accouchement, le nouveau-né doit être surveillé pour détecter toute dépression respiratoire éventuelle.

Interactions

Association avec des agents anesthésiants/sédatifs et des analgésiques
En cas d’utilisation de protoxyde d’azote avec d’autres agents anesthésiants administrés par inhalation, on doit s’attendre à un renforcement de l’effet du protoxyde d’azote.
Il existe également des interactions avec les agents anesthésiants intraveineux et/ou d’autres médicaments à action centrale (p. ex. opiacés, benzodiazépines et autres psychotropes). Lorsque le protoxyde d’azote est associé à d’autres agents anesthésiants par inhalation, on observe une augmentation de l’absorption de ces autres gaz (effet deuxième gaz). Ces interactions ont des effets cliniques évidents et réduisent le besoin d’avoir recours à d’autres médicaments en association avec le protoxyde d’azote. Généralement, cette association provoque une dépression cardiovasculaire et respiratoire moindre et améliore/accélère le réveil. L’association d’opioïdes fortement dosés, comme le fentanyl, à du protoxyde d’azote peut entraîner une diminution de la fréquence cardiaque et du débit cardiaque.
La naloxone atténue l’action analgésique du protoxyde d’azote.
Le protoxyde d’azote renforce l’effet du méthotrexate sur la vitamine B12 et/ou le métabolisme des folates et entraîne une augmentation de la toxicité, p. ex. une myélosuppression et une stomatite graves et imprévisibles (voir rubriques «Contre-indications» et «Effets indésirables»). Bien que cet effet puisse être réduit par l’administration de folinate de calcium, l’utilisation simultanée de protoxyde d’azote et de méthotrexate doit être évitée.
Le protoxyde d’azote abaisse la CAM des autres anesthésiques par inhalation.
En cas d’interaction entre le protoxyde d’azote et un gaz ophtalmologique incomplètement résorbé (SF6, C3F8, C2F6), des complications postopératoires graves en lien avec une augmentation de la pression intraoculaire peuvent survenir.
Dans des études menées chez l’animal, l’utilisation combinée de protoxyde d’azote et de kétamine, d’isoflurane ou de sévoflurane a renforcé la neurotoxicité par rapport à l’utilisation d’une seule de ces substances (voir rubriques «Mises en garde et précautions» et «Données précliniques»). On ne connaît pas la pertinence de ces données obtenues chez l’animal pour l’utilisation médicale chez l’être humain.
Autres interactions
Le protoxyde d’azote interagit avec la vitamine B12 (voir rubrique «Mises en garde et précautions»).

Grossesse, Allaitement

Grossesse
Des examens menés chez un grand nombre de femmes enceintes exposées à une administration unique de protoxyde d’azote au premier trimestre de leur grossesse (plus de 1000 expositions) n’ont pas révélé de signes de malformations. De plus, aucune toxicité fœtale ou néonatale n’a été spécifiquement associée à l’exposition au protoxyde d’azote pendant la grossesse.
Des études publiées sur des expériences menées chez l’animal et portant sur des agents anesthésiants ou sédatifs font tout de même état d’effets indésirables sur le développement du cerveau à son stade précoce (voir «Mises en garde et précautions» et «Données précliniques»).
Le protoxyde d’azote doit être utilisé pendant la grossesse seulement si cela est nécessaire sur le plan clinique.
Lorsque le protoxyde d’azote est utilisé lors d’un accouchement, le nouveau-né doit être surveillé pour détecter des effets secondaires potentiels, notamment une dépression respiratoire (voir les rubriques «Mises en garde et précautions» et «Effets indésirables»).
Chez les prématurés, la survenue d’hémorragies cérébrales peut en outre être accrue par le protoxyde d’azote. Il convient donc de surveiller étroitement ces enfants.
Une augmentation du taux de fausses couches et de malformations fœtales a été constatée chez les femmes enceintes qui inhalent régulièrement du protoxyde d’azote dans le cadre de leur activité professionnelle en raison de l’absence de dispositifs de récupération des gaz usagés ou de systèmes de ventilation appropriés. Ces résultats sont toutefois controversés compte tenu des méthodes d’analyse utilisées et des conditions d’exposition. En outre, aucune étude ultérieure n’a révélé de risques lorsqu’un dispositif de récupération des gaz usagés ou un système de ventilation adapté était disponible (voir rubrique «Mises en garde et précautions» sur la nécessité d’un dispositif de récupération des gaz usagés ou d’un système de ventilation adapté).
Allaitement
On ignore dans quelle mesure le protoxyde d’azote passe dans le lait maternel. Il n’est toutefois pas nécessaire d’interrompre l’allaitement après une courte période d’administration en raison de la demi-vie courte du protoxyde d’azote. Le protoxyde d’azote peut donc être utilisé pendant l’allaitement.
Fertilité
Les études réalisées sur les animaux ont révélé des effets indésirables sur les organes reproducteurs et la fertilité masculine et féminine (voir la rubrique «Données précliniques»). Un risque potentiel lié à une exposition chronique sur le lieu de travail ne peut pas être exclu
(voir la rubrique «Mises en garde et précautions»).

Effet sur l’aptitude à la conduite et l’utilisation de machines

Après l’administration du mélange de gaz, le patient devra s’abstenir pendant quelques heures de conduire un véhicule ou d’utiliser des machines.
Les patients qui sont traités de manière ambulatoire et qui doivent conduire, utiliser des machines ou exercer d’autres activités psychomotrices doivent être surveillés jusqu’à ce que les effets secondaires éventuellement survenus aient disparu et que les patients aient retrouvé leur état de vigilance initial.

Effets indésirables

Les effets indésirables sont classés par fréquence et classe de système d’organes. Les fréquences sont définies de la manière suivante:
«Très fréquents» (≥1/10), «fréquents» (≥ 1/100 à < 1/10), «occasionnels» (≥ 1/1000 à < 1/100), «rares» (≥ 1/10 000, < 1/1000), «très rares» (< 1/10 000), «fréquence inconnue» (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
Affections hématologiques et du système lymphatique
Fréquence inconnue: anémie mégaloblastique, leucopénie.
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Très rares: hyperthermie maligne.
Fréquence inconnue: carence en vitamine B12.
Affections psychiatriques
Fréquents: euphorie.
Fréquence inconnue: psychoses, confusion, anxiété, dépendance, rêves et hallucinations.
Affections du système nerveux
Fréquents: vertiges, endormissement.
Occasionnels: somnolence.
Fréquence inconnue: crises convulsives généralisées, myéloneuropathie, dégénérescence subaiguë combinée de la moelle épinière. En cas d’utilisation prolongée: dépression de la moelle osseuse et neuropathie périphérique.
Affections de l’oreille et du labyrinthe
Occasionnels: sensation de pression dans l’oreille moyenne.
Affections cardiaques
Fréquence inconnue: bradycardie.
Affections vasculaires
Fréquence inconnue: augmentation de la pression intracrânienne, hypertension pulmonaire.
Affections gastro-intestinales
Fréquents: nausées et vomissements.
Occasionnels: ballonnements, volume de gaz intestinaux augmenté.
Troubles généraux et anomalies au site d’administration
Fréquents: sensation d’ivresse.
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Fréquence inconnue: dépression respiratoire.
Description d’effets indésirables spécifiques et informations complémentaires
En cas de carence présumée ou confirmée en vitamine B12 ou d’apparition de symptômes liés à l’inhibition de la méthionine synthase, il convient d’envisager une supplémentation en vitamine B12 / acide folique afin de minimiser le risque d’effets indésirables et de symptômes liés à l’inhibition de la méthionine synthase, p. ex. leucopénie, anémie mégaloblastique, myélopathie ou neuropathie (voir rubriques «Contre-indications» et «Mises en garde et précautions»).
L’annonce d’effets secondaires présumés après l’autorisation est d’une grande importance. Elle permet un suivi continu du rapport bénéfice-risque du médicament. Les professionnels de santé sont tenus de déclarer toute suspicion d’effet secondaire nouveau ou grave via le portail d’annonce en ligne ElViS (Electronic Vigilance System). Vous trouverez des informations à ce sujet sur www.swissmedic.ch.

Surdosage

Signes et symptômes
Les symptômes d’un surdosage sont une hypoxie, une dépression circulatoire, une agitation et une somnolence pouvant aller jusqu’à la perte de connaissance. En cas de surdosage accidentel (c.-à-d. de concentrations qui pourraient empêcher une oxygénation suffisante), une hypoxie et une ischémie peuvent survenir.
Après une exposition exceptionnellement longue (plus de 6 heures) et/ou fréquente, une toxicité neurologique réversible et des modifications mégaloblastiques de la moelle osseuse ont été observées.
Traitement
La concentration en protoxyde d’azote doit être diminuée ou son administration doit être interrompue. S’il est utilisé pour soulager la douleur, son administration doit être arrêtée immédiatement si le patient présente des signes de baisse de vigilance. Le patient ne doit pas recevoir de nouveau du protoxyde d’azote tant qu’il n’a pas complètement repris connaissance. Le patient doit être ventilé avec de l’oxygène pur contrôlé; des mesures de soutien de la circulation peuvent éventuellement être nécessaires.
Il n’existe aucun antidote spécifique.

Propriétés/Effets

Code ATC
N01AX13
Mécanisme d'action / Pharmacodynamique
Les données disponibles indiquent que le protoxyde d’azote a des effets à la fois directs et indirects sur la transmission d’un certain nombre de neurotransmetteurs dans le cerveau et la moelle épinière. Son action sur le système endorphinique dans le SNC est probablement l’un des mécanismes les plus centraux qui sous-tendent les effets analgésiques. Les résultats ont également montré que le protoxyde d’azote influence aussi l’activité de la noradrénaline dans la corne postérieure de la moelle épinière et que son effet analgésique est dû, dans une certaine mesure, à une inhibition de la moelle épinière.
Le protoxyde d’azote est un gaz qui a un effet analgésique puissant et un effet narcotique faible. Le protoxyde d’azote a des effets dose-dépendants sur les fonctions sensorielles et cognitives, qui commencent à une concentration de 15 %. Des concentrations supérieures à 60 – 70 % entraînent une perte de connaissance. Le protoxyde d’azote a des propriétés analgésiques dose-dépendantes, qui sont cliniquement perceptibles à des concentrations expiratoires d’environ 20 %.
Les autres effets pharmacodynamiques dépendent généralement de la médication concomitante.
Efficacité clinique
Aucune information.

Pharmacocinétique

Absorption
Le protoxyde d’azote est rapidement résorbé par les poumons. L’absorption dépend du gradient de pression entre l’air inhalé et le flux sanguin à travers les alvéoles ventilées. En raison de sa diffusion élevée et de sa faible solubilité, la concentration alvéolaire est proche de la concentration inhalée en moins de 5 minutes.
Distribution
La distribution du protoxyde d’azote a lieu uniquement sous forme dissoute dans le sang. Dans les tissus très irrigués, notamment dans le cerveau, la concentration obtenue après moins de 5 minutes correspond à peu près à la concentration inhalée. La distribution dans les différents tissus du corps dépend de la solubilité du protoxyde d’azote dans ces tissus. La faible solubilité dans le sang et les autres tissus entraîne rapidement un équilibre entre la concentration de protoxyde d’azote inspirée et expirée. Le protoxyde d’azote entraîne une saturation rapide du sang et atteint plus rapidement l’équilibre que les autres agents anesthésiants par inhalation actuellement disponibles.
Métabolisme
Le protoxyde d’azote n’est pas métabolisé dans l’organisme humain.
Élimination
Le gaz est éliminé sous forme inchangée et son élimination dépend de la circulation pulmonaire et de la ventilation alvéolaire. Après l’arrêt de l’utilisation du protoxyde d’azote, le temps d’élimination correspond au temps de saturation. En raison de sa faible solubilité dans le sang et dans les autres tissus, le protoxyde d’azote est rapidement absorbé et éliminé.
De faibles quantités de protoxyde d’azote sont éliminées par la peau et l’intestin.
Cinétique pour certains groupes de patients
Aucune information.

Données précliniques

Les données non cliniques sur la pharmacologie de sécurité, la toxicité en cas d’administration répétée, la génotoxicité et la carcinogénicité ne montrent pas d’autres risques pour l’être humain que ceux déjà présents dans les sections cliniques ou que les risques décrits ci-dessous.
Neurotoxicité
Il a été démontré qu’une exposition continue à long terme au protoxyde d’azote à 15-50 % induit une neuropathie chez la roussette, le cochon et le singe. L’utilisation combinée de protoxyde d’azote et de kétamine, isoflurane ou sévoflurane a entraîné une neurotoxicité accrue chez les rats et les singes rhésus par rapport à l’administration d’une seule de ces substances. Des modifications histopathologiques et des effets cognitifs ont été observés.
Les études publiées menées chez l’animal (y compris chez les primates) sur les posologies entraînant une anesthésie légère à modérée montrent que l’utilisation d’agents anesthésiants (fluranes) ou sédatifs (propofol, kétamine), qui bloquent les récepteurs NMDA et/ou renforcent l’activité du GABA entraîne la perte de cellules quand le cerveau est en plein développement pendant la période de croissance rapide du cerveau ou la synaptogenèse. Cela peut être lié à des déficits cognitifs durables. La signification clinique de ces résultats non cliniques n’est pas connue.
Toxicité sur la reproduction
Dans une étude de fertilité réalisée chez le rat mâle, tous les animaux qui étaient exposés à du protoxyde d’azote à 20 % ont présenté un dysfonctionnement réversible de la spermatogénèse après 14 jours.
Des études réalisées sur les rongeurs ont mis en évidence des effets néfastes sur les organes reproducteurs. Une exposition chronique au protoxyde d’azote à faible dose (≤ 1 %) a affecté la fertilité des rats mâles et femelles (tendance dose-dépendante à une résorption accrue des fœtus et une diminution des naissances d’animaux vivants).
Chez les rates gravides, des effets tératogènes et une incidence plus élevée de pertes post-implantatoires ont été observés après une exposition de 24 heures à 50-75 % de protoxyde d’azote.

Remarques particulières

Incompatibilités
Le médicament ne doit pas être mélangé avec d’autres médicaments, à l’exception de l’air, de l’oxygène médicinal et d’anesthésiants halogénés à inhaler (comme l’isoflurane, le sévoflurane, le desflurane).
Stabilité
Le médicament ne doit pas être utilisé au-delà de la date figurant après la mention «EXP» sur le récipient.
Remarques particulières concernant le stockage
Conserver hors de portée des enfants. Conserver dans le récipient d’origine. Garder le récipient fermé. Protéger des rayonnements solaires et de la chaleur. Conserver dans un lieu bien ventilé et à une température ne dépassant pas 50 °C. Tout dégagement involontaire de protoxyde d’azote dans une pièce fermée accroît le risque d’incendie; ne pas fumer ni produire d’étincelle, éliminer toute source possible d’inflammation. Le gaz est un puissant oxydant/comburant. Le protoxyde d’azote est plus lourd que l’air. Il existe un risque d’asphyxie à des concentrations élevées.
Protéger les récipients sous pression contre les risques de chute. Ne pas stocker dans les cages d’escalier, les corridors, les zones de passage et les salles de détente ou locaux où le gaz est utilisé.
Instructions générales pour la manipulation
Les valves des bouteilles sont munies d’un dispositif anti-surpression (disque de rupture) qui relâche du gaz en émettant du bruit en cas de surpression (ne s’applique pas aux cadres de bouteilles).
Afin de prévenir tout risque d’incident, il est impératif de se conformer aux instructions suivantes:
• Conserver en permanence les bouteilles en position verticale afin d’éviter tout risque de projection de liquide provoquant des brûlures graves (au froid). En cas de brûlure, rincer abondamment à l’eau.
• Il convient de tenir compte du fait que la pression de gaz reste constante dans la bouteille indépendamment du niveau de liquide résiduel (44 bar à 15 °C) et n’est donc pas le reflet de la quantité restante. Ce n’est que lorsque la bouteille contient peu de gaz que la pression chute rapidement. Ce n’est donc que le poids de la bouteille qui permet d’estimer son contenu résiduel en cours d’utilisation.
• L’intégrité du robinet et du matériel associé doit être vérifiée avant emploi.
• Ne pas manipuler de bouteille dont la valve n’est pas protégée par un bouchon ou un capuchon de protection.
• Manipuler le robinet et le matériel associé avec des mains propres et non grasses (crème pour les mains, etc.).
• Pour manipuler les bouteilles, porter des gants de manutention propres et des chaussures de sécurité.
• Lors du nettoyage des cylindres ou des appareils raccordés, ne pas utiliser de produits inflammables et en particulier pas de matériaux à base d’huile. En cas de doute, il convient de vérifier la compatibilité.
• Les bouteilles de gaz de contenance supérieure doivent être transportées avec un chariot adapté. Il convient de veiller tout particulièrement à ce qu’aucun appareil relié ne se détache accidentellement.
• Ne jamais insérer de force une bouteille dans un support dans lequel elle n’entre que difficilement.
• Ne pas soulever la bouteille par sa valve.
• Ne pas fumer.
• Ne pas approcher de flamme.
• Ne pas utiliser d’huiles, de graisses ou de substances similaires, même si le robinet de la bouteille est bloqué ou si le régulateur est difficile à raccorder.
• Ne jamais introduire ce gaz dans un appareil susceptible de contenir des substances inflammables, en particulier des corps gras.
• Ne jamais nettoyer les produits contenant ce gaz, les valves, les raccords et les conduites à l’aide de produits inflammables ou de substances grasses.
• Ne pas appliquer de substance grasse (vaseline, onguent, etc.) sur le visage du patient.
• Ne pas utiliser sur le matériel ni à proximité de celui-ci des dispositifs libérant des aérosols (laque pour les cheveux, déodorant, etc.) ou des solvants (alcool, essence).
• Ne pas transvaser de gaz sous pression d’une bouteille à une autre.
• Ne jamais procéder à plusieurs mises en pression successives du détendeur.
• Ne pas tenter de réparer une valve défectueuse.
• Ne jamais utiliser le protoxyde d’azote médicinal pour des essais d’étanchéité, pour l’alimentation d’installations pneumatiques ni pour le soufflage de tuyauteries.
• La durée limite de l’exposition moyenne du personnel au protoxyde d’azote a été établie à 100 ppm (environ 8 heures/jour).
• Aérer systématiquement le lieu d’utilisation. Évacuer les gaz expirés et éviter les lieux où ils pourraient s’accumuler. Il est recommandé de s’assurer avant chaque emploi de la possibilité d’évacuer les gaz en cas d’accident ou de fuite.
• En cas de prélèvement important, il se peut que la bouteille se couvre de givre.
• En cas d’ouverture de la valve à très fort débit avec formation de givre au niveau du détendeur, ne pas utiliser la bouteille et la rapporter au point de vente.
• Lorsque la température ambiante est basse ou en cas d’usage intensif entraînant le refroidissement de la bouteille, le débit peut diminuer, voire s’interrompre par suite d’une pression insuffisante dans la bouteille.
• Ne pas utiliser les bouteilles de protoxyde d’azote médicinal à une température inférieure à 0 °C pour ne pas provoquer de chute de pression en cas d’utilisation intensive.
Préparation à l’utilisation
• Vérifier l’état des joints.
• Vérifier au préalable la compatibilité des matériaux en contact avec le protoxyde d’azote médicinal, en particulier utiliser des joints de connexion au détendeur prévus pour ce gaz.
• Nettoyer le raccord de sortie de la bouteille avant le branchement du détendeur pour éliminer les particules de poussières éventuelles. Maintenir propres les interfaces entre la bouteille et le détendeur.
• Utiliser un raccord spécifique de type G 3/8“ (filetage à droite) conforme à la norme SN 219505-9.
• Utiliser un détendeur avec débitmètre adapté au produit et pouvant admettre une pression au moins égale à 1,5 fois la pression maximale de service de la bouteille.
• Dans le cas des cadres de bouteilles, n’utiliser que des détendeurs gradués au minimum à 315 bar.
• Ne jamais manipuler le détendeur/débitmètre avec une pince pour éviter d'endommager le joint.
• Utiliser des flexibles de raccordement aux prises murales munis d’embouts spécifiquement adaptés au protoxyde d’azote médicinal.
• Ne pas utiliser de raccord intermédiaire en vue de raccorder deux dispositifs qui ne s’emboîtent pas.
• Ne jamais se placer face à la valve, mais toujours du côté opposé au détendeur, derrière la bouteille et à une certaine distance. Ne jamais exposer le patient au flux de gaz.
• Ouvrir lentement le robinet d’au moins un demi-tour.
• Ne jamais forcer une valve ni l’ouvrir jusqu’à la butée.
• En cas de fuite de gaz, fermer la valve non étanche. Bien aérer la pièce et évacuer. Ne jamais utiliser une bouteille présentant un défaut d’étanchéité et vérifier la mise en place des mesures d’urgence.
Utilisation
• Fixer les récipients avec du matériel adapté (chaînes, crochets ou dispositifs similaires), afin de les maintenir en position verticale et d’éviter toute chute.
• La valve de la bouteille doit rester fermée tant que la bouteille contient encore une petite quantité résiduelle de gaz(env. 2 bar). Cette faible pression résiduelle doit impérativement rester dans la bouteille de gaz afin de la protéger de toute impureté ou d’éviter toute corrosion liée à l'humidité.
• Fermer le robinet de la bouteille après usage en utilisant une force modérée et non excessive (au risque d’endommager le joint), laisser chuter la pression du détendeur en laissant le débitmètre ouvert, fermer le débitmètre et desserrer ensuite la vis de réglage du détendeur (sauf s’il s’agit d’un détendeur intégré).

Numéro d’autorisation

56417 (Swissmedic)

Présentation

Bouteille de gaz comprimé de 3,5 litres, contenant 1,41 m3 de protoxyde d’azote gazeux (1 bar, 15 °C) [B]
Bouteille de gaz comprimé de 10 litres, contenant 4,06 m3 de protoxyde d’azote gazeux (1 bar, 15 °C) [B]
Bouteille de gaz comprimé de 40 litres, contenant 16,26 m3 de protoxyde d’azote gazeux (1 bar, 15 °C) [B]
Cadre pour bouteilles de 600 litres (12x50 litres), contenant 243,9 m3 de protoxyde d’azote gazeux (1 bar, 15 °C) [B]

Titulaire de l’autorisation

Linde Gas Schweiz AG, Dagmersellen

Mise à jour de l’information

Octobre 2024