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Protoxyde d’azote médicinal Messer
Messer Schweiz AG

Composition

Principes actifs
Protoxyde d’azote (N2O)
Excipients
aucun

Indications/Possibilités d’emploi

Le protoxyde d'azote est indiqué:
comme anesthésique chez les adultes, les adolescents et les enfants à partir de 1 mois, avec tout autre anesthésique administrés par voie intraveineuse ou par inhalation;
comme analgésique/sédatif chez les adultes, les adolescents et les enfants à partir de 1 mois, dans toutes les situations où une analgésie/sédation rapide et de courte durée est nécessaire.

Posologie/Mode d’emploi

Toutes les personnes administrant du protoxyde d’azote doivent être à l’utilisation de ce gaz médicinal et expérimentées en la matière. Le protoxyde d’azote doit être transformé à l’état gazeux avant d’être administré avec l’air inhalé, de préférence à l’aide de dispositifs spéciaux (par exemple un cathéter nasal ou un masque facial).
Posologie
Anesthésie générale
Le protoxyde d’azote n’est normalement pas suffisant pour l’anesthésie lors d’interventions chirurgicales lorsqu’il est utilisé comme seul anesthésique, et doit donc être associé à d’autres anesthésiques pour l’anesthésie générale.
Pour l’anesthésie générale, le protoxyde d’azote est généralement utilisé à des concentrations de 35 à 70% en mélange avec de l’oxygène et, le cas échéant, avec d’autres anesthésiques (voir «Indications/Possibilités d’emploi»). La fraction d’oxygène inspiré ne doit pas être inférieure à 30%. Chez les patients souffrant de troubles de l’absorption alvéolaire de l’oxygène, la concentration inspiratoire d’oxygène doit être augmentée.
Le protoxyde d’azote ne doit pas être administré à des concentrations supérieures à 70% afin de garantir une fraction d’oxygène sûre.
Le protoxyde d’azote a un effet additif en combinaison avec la plupart des autres anesthésiques (voir « Interactions »). Les effets du protoxyde d’azote lorsqu’il est utilisé comme seul anesthésique ne dépendent pas de l’âge du patient, mais lorsqu’il est administré en même temps que d’autres anesthésiques, le mélange a normalement un effet plus important chez les patients âgés que chez les patients plus jeunes.
Il existe un risque connu d’hypoxie (hypoxie de diffusion) après une anesthésie générale au protoxyde d’azote. Pour cette raison, il est recommandé d’administrer de l’oxygène en supplément et de surveiller la saturation en oxygène jusqu’à ce que le patient se réveille de l’anesthésie.
Analgésie, sédation consciente
À des concentrations allant jusqu’à 50-60%, le protoxyde d’azote soulage la douleur, provoque une sédation et réduit l’agitation, mais n’a généralement aucun effet sur le degré de conscience ou la réactivité du patient. La respiration, la circulation sanguine et les réflexes de protection sont normalement préservés à ces concentrations.
Enfants et adolescents
La posologie est la même pour l’enfant et pour l’adulte.
La sécurité et l’efficacité du protoxyde d’azote chez les enfants de moins de 1 mois n’ont pas été démontrées.
Le traitement de nouveau-nés (nés prématurément ou à terme) n’est donc pas recommandé.
Mode d’administration
Le protoxyde d’azote doit être administré par inhalation, soit par respiration spontanée soit par respiration contrôlée.
Le protoxyde d’azote doit être administré en combinaison avec de l’oxygène à l’aide d’un appareil spécial capable de délivrer un mélange de protoxyde d’azote et d’oxygène. Cet appareil doit permettre de surveiller la concentration en oxygène et être équipé de fonctions d’alarme afin d’éviter l’utilisation d’un mélange gazeux hypoxique (FiO# <30%).
Le protoxyde d’azote ne doit pas être utilisé pendant plus de 12 heures consécutives ou à plusieurs reprises sans surveillance des effets hématologiques (voir «Mises en garde et précautions»).
Pour les instructions concernant la manipulation du médicament avant administration, voir « Remarques particulières ».

Contre-indications

Pendant l’inhalation de protoxyde d’azote, des bulles de gaz (embole gazeux) et des cavités fermées remplies de gaz peuvent se dilater en raison de la diffusion accrue de protoxyde d’azote. Le protoxyde d’azote est donc contre-indiqué dans les situations suivantes:
chez les patients présentant des symptômes de pneumothorax ou d’embolie gazeuse,
après des plongées (en raison du risque de maladie de décompression qui y est associé),
après la mise en place d’une circulation extrapulmonaire avec un cœur-poumon artificiel,
en cas de traumatismes crâniens sévères,
après des injections intraoculaires de gaz (par ex. SF6, C3F8), en raison du risque d’augmentation de la pression intraoculaire pouvant entraîner une lésion oculaire.
En outre, le protoxyde d’azote ne doit pas être utilisé chez les patients présentant les maladies/symptômes/états suivants:
-Chez les patients présentant des signes d’occlusion intestinale (iléus), en raison du risque de dilatation supplémentaire de l’intestin;
-Confusion mentale marquée, troubles de la conscience ou autres signes pouvant indiquer une pression intra-artérielle accrue, car le protoxyde d’azote peut aggraver ces états;
-Troubles de la conscience et/ou capacité réduite à coopérer lorsque le protoxyde d’azote est utilisé pour soulager la douleur, car il existe un risque d’altération des réflexes naturels de protection;
-Chez les patients présentant une carence en vitamine B12 ou en acide folique diagnostiquée mais non traitée, ou un trouble génétique diagnostiqué du système enzymatique impliqué dans le métabolisme de ces vitamines.

Mises en garde et précautions

Des précautions particulières doivent être prises lors de l’utilisation du protoxyde d’azote dans les cas suivants:
-Trouble sévère de la fonction pulmonaire, insuffisance cardiaque ou fonction cardiaque fortement réduite (par ex. après une opération du cœur): le protoxyde d’azote ne doit être utilisé qu’avec beaucoup de précautions. La fonction pulmonaire et cardiovasculaire de ces patients doit être étroitement surveillée pendant le traitement. L’effet légèrement dépresseur sur la fonction du muscle cardiaque peut entraîner une détérioration supplémentaire de la fonction cardiaque.
-Traitement des patients souffrant de troubles de l’oreille, car la pression de l’oreille moyenne augmente pendant le traitement au protoxyde d’azote.
Effets sur l’équilibre de la vitamine B12
En raison du risque d’altération de l’absorption de la vitamine B12, le protoxyde d’azote ne doit pas être utilisé de manière prolongée, par exemple pour la sédation dans les unités de soins intensifs. Le protoxyde d’azote entraîne l’inactivation de la vitamine B12 (cofacteur de la méthionine synthase) et, par conséquent, la perturbation du métabolisme des folates et, après une administration prolongée, l’altération de la synthèse de l’ADN. L’utilisation prolongée ou fréquente de protoxyde d’azote peut entraîner des modifications mégaloblastiques de la moelle osseuse, une myéloneuropathie et une dégénérescence combinée subaiguë de la moelle épinière. Le protoxyde d’azote ne doit être utilisé que sous observation clinique étroite et surveillance hématologique.
L’évaluation hématologique doit comprendre l’examen des modifications mégaloblastiques des globules rouges et de l’hypersegmentation des granulocytes neutrophiles.
L’effet sur la synthèse de l’ADN est également à l’origine des lésions fœtales observées lors des études expérimentales animales.
Chez les patients présentant un risque de carence en vitamine B12 (personnes alcooliques, patients souffrant d’anémie ou de gastrite atrophique, patients malnutris, patients ayant reçu précédemment des médicaments affectant le métabolisme de la vitamine B12 et/ou des folates, patients âgés, végétariens), il est recommandé de mesurer le taux de vitamine B12 avant d’administrer le protoxyde d’azote (voir «Interactions» et «Effets indésirables»).
Chez ces patients, une supplémentation en vitamine B12 est nécessaire avant de pouvoir administrer du protoxyde d’azote à ces patients (voir «Contre-indications»).
Réflexes laryngés et troubles de la conscience
Le protoxyde d’azote médicinal peut provoquer la perte des réflexes laryngés et des limitations de la conscience à des concentrations élevées (>50%). Des concentrations supérieures à 60 à 70% entraînent souvent une perte de conscience. Par ailleurs, le risque de perturbation des réflexes laryngés augmente.
Interventions chirurgicales avec laser
En cas d’intervention chirurgicale au laser sur les voies respiratoires, le protoxyde d’azote ne doit pas être utilisé en raison du risque relatif d’inflammations explosives.
Risque d’hypoxie
Après une anesthésie générale au cours de laquelle le protoxyde d’azote a été utilisé à une concentration élevée, il existe un risque connu d’hypoxie (hypoxémie de diffusion), qui n’est pas seulement provoqué par le mélange gazeux alvéolaire, mais aussi par une réaction réflexe à l’hypoxie, l’hypercapnie et l’hyperventilation. Il est recommandé d’administrer de l’oxygène supplémentaire après l’anesthésie générale jusqu’au réveil du patient et de surveiller la saturation en oxygène par oxymétrie de pouls.
Influence de l’alcool
Il est conseillé aux patients de ne pas consommer d’alcool avant l’utilisation de protoxyde d’azote, car l’alcool renforce les effets des anesthésiques.
Risque de dépendance
Il existe un risque général de dépendance lié à l’utilisation du protoxyde d’azote. L’administration ou l’exposition répétée au protoxyde d’azote peut entraîner une dépendance. La prudence est de mise chez les patients ayant des antécédents connus d’abus de substances ou chez les professionnels de la santé exposés au protoxyde d’azote dans le cadre de leur travail.
Influence de l’exposition chronique
L’exposition chronique à de faibles concentrations de protoxyde d’azote est considérée comme un risque potentiel pour la santé. Une baisse de la fertilité a été signalée auprès des professionnels de la santé après une exposition répétée au protoxyde d’azote dans des locaux insuffisamment ventilés. Actuellement, il n’est pas possible de déterminer s’il existe un lien de causalité entre une exposition chronique à de faibles concentrations de protoxyde d’azote et l’apparition de maladies. Les locaux où une utilisation fréquente du protoxyde d’azote bar est effectuée, doivent disposer d’un système de récupération des gaz usagés ou d’un système de ventilation approprié, permettant de maintenir la concentration de protoxyde d’azote dans l’air ambiant à un niveau minimum et en dessous des limites d’exposition professionnelles définies au niveau national. L’administration doit être faite dans les locaux équipés d’une source d’oxygène, en présence d’un personnel entraîné aux gestes d’urgence.
Neurotoxicité
Dans des études expérimentales menées chez l’animal, l’utilisation combinée de protoxyde d’azote et de kétamine, d’isoflurane ou de sévoflurane a entraîné une neurotoxicité accrue par rapport à l’utilisation d’une seule de ces substances (voir «Interactions» et «Données précliniques»). La pertinence de ces données obtenues par l’expérimentation animale pour l’espèce humaine n’est pas connue.
La neurotoxicité peut survenir en l’absence d’anémie ou de macrocytose concomitante et lorsque les concentrations de vitamine B12 sont dans la fourchette normale. Une neurotoxicité est survenue après une seule exposition au protoxyde d’azote pendant l’anesthésie chez des patients présentant une carence subclinique en vitamine B12 non diagnostiquée.
Enfants et adolescents
La sécurité et l’efficacité du protoxyde d’azote chez les enfants de moins de 1 mois n’ont pas été démontrées.
Le traitement de nouveau-nés (nés prématurément ou à terme) n’est donc pas recommandé.

Interactions

Association avec des anesthésiques/sédatifs et des analgésiques:
Un renforcement de l’effet anesthésiant doit être attendu en cas d’association du protoxyde d’azote avec d’autres anesthésiques par inhalation. De plus, des interactions surviennent également avec les anesthésiques intraveineux et/ou d’autres médicaments à action centrale (par ex. opiacés, benzodiazépines et autres psychomimétiques).
L’association du protoxyde d’azote avec d’autres agents anesthésiants en inhalation entraîne une augmentation de l’absorption de ces autres gaz (effet deuxième gaz). Ces interactions ont des effets cliniques marqués et réduisent le besoin de recourir à d’autres médicaments en combinaison avec le protoxyde d’azote. L’association provoque généralement une plus faible dépression cardiovasculaire et respiratoire et améliore/accélère le réveil.
L’utilisation d’opioïdes à forte dose, comme le fentanyl, en association avec le protoxyde d’azote peut entraîner une baisse de la fréquence cardiaque et du débit cardiaque.
En cas d’interaction entre le protoxyde d’azote et un gaz ophtalmique incomplètement résorbé (SF6, C3F8, C2F6), des complications postopératoires graves liées à une augmentation de la pression intra-oculaire sont susceptibles de survenir.
Les médicaments qui agissent sur le métabolisme de la vitamine B12 et/ou des folates (méthotrexate par ex.) peuvent potentialiser l’inactivation de la vitamine B12 provoquée par le protoxyde d’azote (voir «Contre-indications» et «Effets indésirables»).
Dans des études expérimentales menées chez l’animal, l’utilisation combinée de protoxyde d’azote et de kétamine, d’isoflurane ou de sévoflurane a entraîné une neurotoxicité accrue par rapport à l’utilisation d’une seule de ces substances (voir «Mises en garde et précautions» et «Données précliniques»). La pertinence de ces données obtenues par l’expérimentation animale pour l’espèce humaine n’est pas connue.

Grossesse, Allaitement

Grossesse
De nombreuses données portant sur des femmes enceintes exposées au cours du 1er trimestre (plus de 1000 issues de grossesse exposée) n’indiquent pas de risque de malformation. En outre, aucune toxicité fœtale ou néonatale n’a été spécifiquement associée à une exposition au protoxyde d’azote pendant la grossesse. Par conséquent, le protoxyde d’azote peut être utilisé pendant la grossesse en cas de nécessité clinique. Dans de rares cas, le protoxyde d’azote peut induire une dépression respiratoire chez le nouveau-né. En cas d’utilisation juste avant l’accouchement, le nouveau-né doit être surveillé pour détecter une éventuelle dépression respiratoire (voir «Mises en garde et précautions» et «Effets indésirables»).
Chez les femmes professionnellement exposées à une inhalation chronique de protoxyde d’azote en cours de grossesse, en particulier en l’absence de système de récupération des gaz usagés ou d’un système de ventilation approprié, une augmentation des avortements spontanés et des malformations a été évoquée. Ces effets sont contestables en raison des biais méthodologiques rencontrés et des conditions d’exposition. De plus, aucun risque n’a été observé dans des études ultérieures et dans lesquelles un système d’évacuation des gaz usagés ou de ventilation approprié avait été mis en place (voir rubrique « Mises en garde et précautions » concernant la nécessité d’un système de récupération des gaz ou de ventilation satisfaisant).
Allaitement
On ne sait pas dans quelle mesure le protoxyde d’azote passe dans le lait maternel. Il n’est toutefois pas nécessaire d’interrompre l’allaitement après une période d’administration de courte durée en raison de la courte demi-vie du protoxyde d’azote. Le protoxyde d’azote peut donc être utilisé pendant l’allaitement.
Fertilité
Des études expérimentales menées chez l’animal ont montré des effets néfastes sur les organes reproducteurs et sur la fertilité masculine et féminine (voir «Données précliniques»).
Un risque potentiel lié à une exposition chronique sur le poste de travail ne peut être exclu (voir «Mises en garde et précautions»).

Effet sur l’aptitude à la conduite et l’utilisation de machines

En raison de ses effets secondaires possibles, protoxyde d’azote peut avoir une influence sur l’aptitude à la conduite ou à l’utilisation de machines. Après inhalation de protoxyde d’azote, les patients ne doivent ni conduire ni utiliser de machines ; ils doivent d’abord recouvrer leur vigilance initiale.

Effets indésirables

Les effets indésirables sont classés par fréquence et par classe de système d’organes. Les catégories de fréquence sont définies comme suit:
Très fréquent (≥ 1/10),
Fréquent (≥ 1/100, < 1/10),
Occasionnel (≥ 1/1 000, < 1/100),
Rare (≥ 1/10 000, < 1/1 000),
Très rare (< 1/10 000),
Fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
Affections hématologiques et du système lymphatique
Fréquence indéterminée : anémie mégaloblastique1, leucopénie1
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Fréquence indéterminée : déficience en vitamine B12 (voir «Description d’effets indésirables spécifiques et informations complémentaires»).
Affections psychiatriques
Occasionnels : euphorie1, 2, agitation1, 2
Rares : états anxieux1,2, hallucinations1,2
Fréquence indéterminée : dépendance1, 2, 3
Affections du système nerveux
Occasionel : vertige1,2, céphalées1,2
Frequence indéterminée : neuropathie1,2,3, myélopathie1, myéloneuropathie1,2,3, dégénérescence subaiguë combinée de la moelle1,2,3, convulsions généralisées (fréquence inconnue).
Affections de l’oreille et du labyrinthe
Fréquence indéterminée : sensation de pression dans l'oreille moyenne.
Affections cardiaques
Occasionnels : bradycardie1,2
Affections gastro-intestinales
Fréquent : nausée1,2, vomissement2*
Occasionnels : Ballonnements1,2, volume de gaz augmenté dans l’intestin1,2
Troubles généraux et anomalies au site d'administration
Fréquent : étourdissements2,3, sensation d'ivresse2,3
Très rare : hyperthermie maligne1
1 Lorsque le protoxyde d’azote est utilisé dans le cadre d’une anesthésie générale.
2 Lorsque le protoxyde d’azote est utilisé dans le cadre d’une analgésie.
3 Lorsque le protoxyde d’azote est utilisé seul.
Description d’effets indésirables spécifiques et informations complémentaires
En cas de carence en vitamine B12 suspectée ou confirmée ou en cas d’apparition de symptômes liés à la méthionine synthétase, un traitement de substitution à la vitamine B doit être administré afin de réduire le risque d’événements/symptômes indésirables liés à l’inhibition de la méthionine synthétase, tels que la leucopénie, l’anémie mégaloblastique, la myélopathie ou la neuropathie (voir «Contre-indications» et «Mises en garde et précautions»).
L’annonce d’effets secondaires présumés après l’autorisation est d’une grande importance. Elle permet un suivi continu du rapport bénéfice-risque du médicament. Les professionnels de santé sont tenus de déclarer toute suspicion d’effet secondaire nouveau ou grave via le portail d’annonce en ligne ElViS (Electronic Vigilance System). Vous trouverez des informations à ce sujet sur www.swissmedic.ch.

Surdosage

Signes et symptômes
Un surdosage de protoxyde d’azote se manifeste par les symptômes suivants: hypoxie, dépression circulatoire, agitation et somnolence pouvant aller jusqu’à la perte de conscience.
Après une inhalation exceptionnellement longue (plus de 6 heures), une toxicité neurologique réversible et des modifications mégaloblastiques de la moelle osseuse ont été observées.
Traitement
En cas d’hypoxémie due à une concentration trop élevée de protoxyde d’azote, il convient de réduire la concentration ou de suspendre l’utilisation. La teneur en oxygène doit être augmentée et ajustée jusqu’à ce que le patient atteigne à nouveau une saturation en oxygène adéquate.
Si, pendant l’utilisation de protoxyde d’azote à des concentrations analgésiques, le patient présente des signes de baisse de vigilance, ne répond pas de manière appropriée aux demandes ou présente d’autres signes de sédation marquée, l’utilisation doit être suspendue et le patient doit respirer de l’air frais et/ou recevoir de l’oxygène supplémentaire si nécessaire.
Une surveillance par oxymétrie de pouls est recommandée jusqu’à ce que le patient ait repris connaissance et ne soit plus hypoxique. Le patient ne doit plus recevoir de protoxyde d’azote jusqu’à ce qu’il soit à nouveau pleinement conscient.

Propriétés/Effets

Code ATC
NO1AX13
Mécanisme d’action/Pharmacodynamique
Les données disponibles indiquent que le protoxyde d’azote a des effets à la fois directs et indirects sur la transmission d’une série de neurotransmetteurs dans le cerveau et la moelle épinière. Son action sur le système endorphinique du SNC est probablement l’un des mécanismes plus centraux à la base des effets analgésiques. De plus, les résultats ont montré que le protoxyde d’azote influence également l’activité de la noradrénaline dans la corne postérieure de la moelle épinière et que son effet analgésique est dû, dans une certaine mesure, à une inhibition de la moelle épinière.
Le protoxyde d’azote est un gaz qui a un effet analgésique puissant et un effet narcotique faible. Le protoxyde d’azote a des effets dose-dépendants sur les fonctions sensorielles et cognitives, qui commencent à une concentration de 15%. Des concentrations supérieures à 60 − 70% entraînent une perte de connaissance. Le protoxyde d’azote a des propriétés analgésiques dose-dépendantes, qui sont cliniquement perceptibles à des concentrations expiratoires d’environ 20%.
Les autres effets pharmacodynamiques dépendent généralement de la médication concomitante.
Efficacité clinique
Aucune information.

Pharmacocinétique

Absorption
Le protoxyde d’azote est utilisé par inhalation. L’absorption dépend du gradient de pression entre le gaz inhalé et le sang qui circule dans les sections alvéolaires ventilées.
Distribution
La distribution dans les différents tissus du corps dépend de la solubilité du protoxyde d’azote dans ces tissus. La faible solubilité dans le sang et les autres tissus entraîne rapidement un équilibre entre la concentration de protoxyde d’azote inspirée et expirée. Le protoxyde d’azote entraîne une saturation rapide du sang et atteint plus rapidement l’équilibre que les autres anesthésiques par inhalation actuellement disponibles.
Métabolisme
Le protoxyde d’azote n’est pas métabolisé par le corps humain.
Élimination
Le protoxyde d’azote est expiré sous forme inchangée, son élimination dépendant de la circulation sanguine pulmonaire et de la ventilation alvéolaire. Après l’arrêt de l’utilisation du protoxyde d’azote, le temps d’élimination correspond au temps de saturation. En raison de sa faible solubilité dans le sang et dans les autres tissus, le protoxyde d’azote est rapidement absorbé et éliminé.
De faibles quantités de protoxyde d’azote sont éliminées par la peau et l’intestin.
Cinétique pour certains groupes de patients
Aucune information.

Données précliniques

Les données non cliniques sur la pharmacologie de sécurité, la génotoxicité et la carcinogénicité n’indiquent pas de risques pour l’homme autres que ceux déjà décrits dans les sections cliniques ou ci-dessous.
Toxicité neurologique
Il a été démontré que l’exposition continue à hauteur de 80% à 150% de protoxyde d’azote chez le rat et de 15% à 50% chez les roussettes et les porcs entraînait l’induction d’une neuropathie. L’administration combinée de protoxyde d’azote et de kétamine, d’isoflurane ou de sévoflurane a entraîné une augmentation de la neurotoxicité chez les rats et les macaques rhésus par rapport à l’administration d’une seule des substances. Des modifications histopathologiques ainsi que des effets cognitifs ont été observés.
Toxicité sur la reproduction
Des effets tératogènes ont été observés chez le rat après une exposition au protoxyde d’azote. Les rates gestantes exposées à des concentrations élevées ont montré une incidence plus élevée de pertes fœtales, une réduction de la croissance fœtale, des malformations viscérales, des anomalies du squelette ou des lésions macroscopiques.
Des études réalisées sur les rongeurs ont montré des effets néfastes sur les organes reproducteurs. L’exposition chronique à de faibles concentrations de protoxyde d’azote (≤1%) a affecté la fertilité chez les rats mâles et femelles (tendance dose-dépendante à une augmentation des résorptions et à une diminution des naissances vivantes). Dans une étude de fertilité sur des rats mâles, tous les animaux exposés à un mélange de 0,5% de protoxyde d’azote ont présenté un dysfonctionnement réversible de la spermatogenèse après 30 jours.

Remarques particulières

Incompatibilités
Le médicament ne doit pas être mélangé avec d'autres médicaments à l'exception de l'air, de l'oxygène médical et des anesthésiques halogénés pour inhalation (tels que l'isoflurane, le sévoflurane, le desflurane).
Stabilité
Le médicament ne doit pas être utilisé au-delà de la date figurant après la mention «EXP» sur l’emballage.
Remarques particulières concernant le stockage
Conserver hors de portée des enfants. Conserver dans l’emballage d’origine. Conserver le récipient bien fermé. Protéger des rayons du soleil et de la chaleur. Conserver dans un lieu bien aéré et ne pas au-dessus de 30°C. Toute fuite accidentelle de protoxyde d’azote dans une pièce fermée renforce le risque d’incendie, il est par conséquent interdit de fumer ou de produire des étincelles, et les sources possibles d’inflammation doivent être éliminées. Le protoxyde d’azote est plus lourd que l’air ; il existe un risque d’asphyxie à des concentrations élevées.
Protéger les récipients pressurisés contre les chutes. Ne pas stocker dans les cages d’escalier, les corridors, les zones de passage et les pièces d’habitation ou d’utilisation.
Remarques concernant la manipulation
Pour éviter tout incident, les instructions suivantes doivent impérativement être suivies :
Conserver les bouteilles en position verticale afin d’éviter tout risque de projection de liquide provoquant des brûlures graves (brûlures par le froid). En cas de brûlure, rincer abondamment avec de l’eau.
L’intégrité du matériel doit être vérifiée avant emploi.
Il faut veiller à ce que la pression de gaz reste constante dans la bouteille, indépendamment du niveau de liquide résiduel (44 bar à 15 °C) et ne permette donc pas d'estimer la quantité restante. Ce n’est que lorsque la bouteille ne contient plus que du gaz que la pression chute rapidement. C'est de ce fait uniquement le poids de la bouteille qui permet d’estimer le contenu restant en cours d’utilisation.
Ne pas manipuler de bouteille dont le robinet n’est pas protégé par un bouchon ou une gaine de sécurité.
Manipuler le matériel avec des mains propres et non grasses.
Pour manipuler des bouteilles de 50 litres et plus, porter des gants de travail propres et des chaussures de protection.
Les bouteilles de contenance supérieure doivent être transportées avec un chariot adapté. Il faut tout particulièrement veiller à ce qu’aucun appareil relié ne se détache accidentellement.
Fixer les récipients avec du matériel adapté (chaînes, crochets, ou autres) afin de les maintenir en position verticale et d’éviter une chute.
Ne jamais placer de force une bouteille dans un support dans lequel il n’entre que difficilement.
Ne pas soulever la bouteille par son robinet.
Utiliser un raccord spécifique de type « G 3/8 » conforme à la norme SN 219505-9.
Utiliser un manodétendeur avec débitmètre pouvant admettre une pression au moins 1,5 fois la pression maximale de service de la bouteille.
Dans le cas de lots de bouteilles, n’utiliser que des manodétendeurs gradués à minimum 315 bar.
Utiliser des flexibles de raccordement aux prises murales munis d’embouts spécifiquement adaptés au protoxyde d’azote.
Ne jamais utiliser de raccords non adaptés entre eux pour relier deux dispositifs.
Ouvrir lentement le robinet.
Ne jamais ouvrir le robinet de façon brute, ni l’ouvrir en butée.
Purger le raccord de sortie de la bouteille avant le branchement du manodétendeur pour éliminer les éventuelles poussières. Maintenir propres les interfaces entre la bouteille et le manodétendeur.
Ne jamais procéder à plusieurs mises en pression successives du manodétendeur.
Ne jamais se placer devant le robinet mais toujours du côté opposé au manodétendeur, derrière le récipient et à une certaine distance. Ne jamais exposer le patient au flux de gaz.
Vérifier au préalable la compatibilité des matériaux en contact avec le protoxyde d’azote médicinal ; pour le manodétendeur, utiliser en particulier des joints de connexion prévus pour ce gaz.
Vérifier l’état des joints.
Ne pas fumer.
Ne pas approcher de flamme.
Ne pas graisser.
En particulier :
a) Ne jamais introduire ce gaz dans un appareil pouvant contenir des substances inflammables, en particulier des graisses.
b) Ne jamais nettoyer les produits contenant ce gaz, le robinet, les raccords et les conduites avec des matériaux inflammables, des substances grasses.
Ne pas appliquer de substances grasses (vaseline, pommade etc.) sur le visage du patient.
Ne pas utiliser sur le matériel ou à proximité de celui-ci des dispositifs libérant des aérosols (laque pour les cheveux, déodorant, etc.) ou des solvants (alcool, essence, etc.).
Fermer le robinet de la bouteille après usage, laisser chuter la pression du manodétendeur en laissant ouvert le débitmètre, fermer le débitmètre puis desserrer la vis de réglage du manodétendeur (sauf pour le manodétendeur intégré).
Ne pas tenter de réparer un robinet défectueux.
Ne pas transvaser de gaz sous pression d’une bouteille à une autre.
Ne pas manipuler le manodétendeur/débitmètre avec une pince, afin d'éviter d’endommager le joint.
En cas de fuite de gaz, fermer le robinet non étanche. Bien aérer la pièce et évacuer. Ne jamais utiliser une bouteille non étanche et vérifier l’introduction des mesures d’urgence.
En cas d'ouverture importante du robinet avec formation de givre au niveau du manodétendeur, ne pas utiliser la bouteille et la ramener au point de vente.
En cas de basse température ambiante ou en cas de forte consommation entraînant le refroidissement de la bouteille, le débit peut diminuer ou s’interrompre en raison d’une pression insuffisante dans la bouteille.
Ne pas utiliser les bouteilles de protoxyde d’azote à une température inférieure à 0 °C pour éviter une chute de pression en cas d’utilisation intensive.
Le robinet de la bouteille doit être fermé tant que la bouteille contient encore du gaz résiduel (env. 2 bar). Cette faible pression résiduelle doit impérativement rester dans la bouteille afin de la protéger des impuretés ou d’éviter une corrosion due à l’humidité.
Ne jamais utiliser le protoxyde d’azote pour des essais d’étanchéité, pour l’alimentation de systèmes pneumatiques ni pour le soufflage de tuyauterie.
La valeur limite pour la durée d’exposition moyenne (8 heures/jour) pour l’exposition du personnel au protoxyde d’azote a été définie à 100 ppm.
Aérer systématiquement le lieu d’utilisation. Évacuer les gaz expirés et éviter les lieux où ils pourraient s’accumuler. Il est recommandé, avant toute utilisation, de s’assurer de la possibilité d’évacuer les gaz en cas d’accident ou de fuite.

Numéro d’autorisation

61645 (Swissmedic)

Présentation

Bouteille de gaz comprimé 3,3 l avec un contenu de 2,4 kg (correspond à 1,30 m3 de N2O gazeux, 1 bar, 15°C). [B]
Bouteille de gaz comprimé 4 l avec un contenu de 2,8 kg (correspond à 1,51 m3 de N2O gazeux, 1 bar, 15°C). [B]
Bouteille de gaz comprimé 10 l avec un contenu de 7,5 kg (correspond à 4,05 m3 de N2O gazeux, 1 bar, 15°C). [B]
Bouteille de gaz comprimé 40 l avec un contenu de 30 kg (correspond à 16,24 m3 de N2O gazeux, 1 bar, 15°C). [B]
Bouteille de gaz comprimé 480 l avec un contenu de 360 kg (correspond à 194,8 m3 de N2O gazeux, 1 bar, 15°C). [B]
Bouteille de gaz comprimé 600 l avec un contenu de 450 kg (correspond à 243,5 m3 de N2O gazeux, 1 bar, 15°C). [B]

Titulaire de l’autorisation

Messer Schweiz AG, 5600 Lenzburg

Mise à jour de l’information

Août 2023