Propriétés/EffetsCode ATC: L03AA13
Le pegfilgrastim est produit par la technique de l’ADN recombinant à partir d’une souche d’ E. Coli (K12).
Mécanisme d’action
Le facteur de croissance de la lignée granulocytaire humain (G-CSF) est une glycoprotéine qui régule la production et la libération des polynucléaires neutrophiles à partir de la moelle osseuse.
Pharmacodynamie
Le pegfilgrastim est une forme conjuguée covalente de G-CSF humain recombinant (r-metHuG-CSF) attaché à une molécule de polyéthylène glycol (PEG) de 20 kDa. Le pegfilgrastim est une forme de filgrastim à durée de séjour prolongée dans l’organisme, en rapport avec une clairance rénale diminuée. Le pegfilgrastim et le filgrastim présentent un mécanisme d’action identique, entraînant une augmentation marquée, dans les 24 heures, du nombre de polynucléaires neutrophiles circulants, ainsi qu’une augmentation mineure des monocytes et/ou des lymphocytes. Comme pour le filgrastim, les polynucléaires neutrophiles produits en réponse au pegfilgrastim possèdent une capacité fonctionnelle normale ou accrue, démontrée par les tests de chimiotactisme et de phagocytose. Comme pour d’autres facteurs de croissance hématopoïétiques, le G-CSF a montré des propriétés stimulantes des cellules endothéliales humaines in vitro. Le G-CSF peut promouvoir la croissance des cellules myéloïdes, dont celle des cellules malignes, in vitro et des effets similaires ont pu être observés in vitro sur certaines cellules non myéloïdes.
Efficacité clinique
Lors de deux études cliniques randomisées, en double aveugle, menées chez des patients traités par une chimiothérapie myélosuppressive associant doxorubicine et docétaxel ainsi que du pegfilgrastim tous les 21 jours pendant jusqu’à 4 cycles pour le traitement d’un cancer du sein métastasé, l’administration unique de pegfilgrastim une fois par cycle a entraîné une réduction de la durée de la neutropénie et de l’incidence des neutropénies fébriles similaire à celle observée après administration quotidienne de filgrastim (avec une durée médiane d’administration de 11 jours). Sans l’administration de facteurs de croissance, ce schéma thérapeutique entraînait des neutropénies de grade 4 d’une durée moyenne de 5 à 7 jours et une incidence des neutropénies fébriles de 30% à 40%. Dans la première étude (n= 157), menée avec une dose fixe de 6 mg de pegfilgrastim, la durée moyenne des neutropénies de grade 4 pour le groupe pegfilgrastim a été de 1,8 jour comparée à 1,6 jour pour le groupe filgrastim (différence de 0,23 jour; IC à 95% de –0,15 à 0,63). Sur l’ensemble de l’étude, le taux des neutropénies fébriles a été de 13% pour les patients traités par pegfilgrastim comparé à 20% pour les patients traités par filgrastim (différence de 7% ; IC à 95% de –19% à 5%). Dans une seconde étude (n= 310), menée avec une dose ajustée en fonction du poids du patient (100 µg/kg), la durée moyenne des neutropénies de grade 4 a été de 1,7 jour pour le groupe pegfilgrastim comparée à 1,8 jour pour le groupe filgrastim (différence de 0,03 jour; IC à 95% de –0,36 à 0,30). Le taux global de neutropénies fébriles a été de 9% chez les patients traités par pegfilgrastim et de 18% chez ceux traités par filgrastim (différence de 9%; IC à 95% de –16,8% à –1,1%).
Dans une étude contrôlée par placebo, l’effet du pegfilgrastim sur l’incidence des neutropénies fébriles a été évalué après administration d’un protocole de chimiothérapie connu pour être associé à un taux de neutropénie fébrile de 10 à 20% (docétaxel 100 mg/m² toutes les 3 semaines pendant 4 cycles). 928 patients ont reçu après randomisation soit une dose unique de pegfilgrastim, soit un placebo, environ 24 heures (jour 2) après chaque cycle de chimiothérapie. L’incidence des neutropénies fébriles était significativement plus faible dans le groupe des patients recevant du pegfilgrastim après randomisation que dans le groupe placebo (1% contre 17%, p ≤0,001). L’incidence des hospitalisations et celle de l’utilisation d’anti-infectieux par voie intraveineuse, associées à un diagnostic clinique de neutropénie fébrile, étaient significativement plus faibles dans le groupe pegfilgrastim que dans le groupe placebo (1% contre 14%, p <0,001 et 2% contre 10%, p <0,001).
L’utilisation du pegfilgrastim (à la dose unique de 6 mg) et celle du filgrastim durant une chimiothérapie d’induction ont été comparées chez des patients atteints de LAM de novo et traités par chimiothérapie, dans une petite étude (n= 83) randomisée de phase II, menée en double aveugle et interrompue prématurément par erreur. Le temps médian de récupération d’une neutropénie sévère a été estimé à 22 jours dans les deux groupes traités. Les résultats d’un traitement à long terme n’ont pas été étudiés (voir «Mises en garde et précautions»).
D’autres études de soutien menées chez des patients cancéreux hommes et femmes ont été menées à terme.
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