Propriétés/EffetsCode ATC
A07AA11
Xifaxan 550 mg contient de la rifaximine (4-désoxy-4’méthylpyrido[1’,2’-1,2]imidazo-[5,4-c]rifamycine SV), sous la forme polymorphe a.
Groupe pharmacothérapeutique : anti-infectieux intestinaux – antibiotiques
Mécanisme d’action
La rifaximine est un antibiotique de la classe des rifamycines qui se lie irréversiblement à la sous-unité bêta de l’enzyme bactérienne ARN polymérase ADN-dépendante et inhibe ainsi la synthèse d’ARN bactérien.
Le spectre d’activité antimicrobienne de la rifaximine comprend la plupart des bactéries à Gram positif et négatif, aérobies et anaérobies, y compris les espèces produisant de l’ammoniac. La rifaximine peut inhiber la division des bactéries responsables de la désamination de l’urée, ce qui réduit la production d’ammoniac et des autres substances qui sont considérées comme vraisemblablement importantes pour la pathogenèse de l’encéphalopathie hépatique.
Développement d’une résistance
Le développement d’une résistance à la rifaximine repose en premier lieu sur une altération chromosomique réversible en une étape du gène rpoB qui code pour l’ARN polymérase bactérienne.
Le développement d’une résistance dans la flore bactérienne intestinale normale a été étudié avec l’administration répétée de doses élevées de rifaximine chez des volontaires sains et des patients présentant une maladie chronique inflammatoire de l’intestin. Des souches résistantes à la rifaximine se sont certes développées, mais elles n’étaient plus détectables dans les fèces dans les semaines et mois suivant l’arrêt du traitement.
Les données expérimentales et cliniques suggèrent que chez les patients porteurs de Mycobacterium tuberculosis ou de Neisseria meningitidis, le traitement par la rifaximine n’entraîne pas de sélection de souches résistantes à la rifampicine.
Sensibilité
La rifaximine est un antibactérien qui n’est pas absorbé. Les tests in vitro ne permettent pas d’établir de manière fiable la sensibilité ou la résistance de bactéries à la rifaximine. Les données actuelles sont insuffisantes pour déterminer une valeur critique clinique pour les tests de sensibilité.
Les effets de la rifaximine ont été évalués in vitro sur plusieurs agents pathogènes, incluant des bactéries productrices d’ammoniac telles qu’Escherichia coli spp., Clostridium spp., Enterobacteriaceae et Bacteroides spp. Du fait de l’absorption très faible au niveau des voies digestives, la rifaximine n’est pas cliniquement efficace contre les agents pathogènes invasifs, même si ces bactéries s’avèrent être sensibles in vitro.
Efficacité clinique
L’efficacité et la sécurité de la rifaximine 550 mg deux fois par jour chez des patients adultes en rémission d’une EH ont été évaluées dans l’étude pivot de phase 3 RFHE3001, de 6 mois, randomisée, en double aveugle et contrôlée versus placebo.
Dans cette étude, 299 patients ont été randomisés pour recevoir le traitement par la rifaximine 550 mg deux fois par jour (n = 140) ou le placebo (n = 159) pendant 6 mois. Plus de 90 % des patients des deux groupes recevaient de façon concomitante de la lactulose. Aucun patient ayant un score MELD > 25 n’a été inclus dans l’étude.
Le critère d’évaluation principal était le délai jusqu’au premier épisode d’EH manifeste et les patients sont sortis de l’étude après l’épisode.
Un épisode de percée d'EH cliniquement manifeste a été défini comme une détérioration marquée de la fonction neurologique et une augmentation du score de Conn à ≥ 2. Les patients avec un score de Conn de 0 au départ ont été définis comme un épisode de percée d'EH cliniquement manifeste défini comme une augmentation de 1 Score de Conn et augmentation de 1 du score d'Astérixis.
Au total, 31 des 140 patients (22 %) du groupe rifaximine et 73 des 159 patients (46 %) du groupe placebo ont présenté un épisode d’EH manifeste pendant la période de six mois. La rifaximine a réduit de 58 % le risque d’épisodes d’EH (p < 0,0001) et de 50 % le risque d’hospitalisations liées à l’EH (p < 0,013) par rapport au placebo.
La sécurité à long terme et la tolérance de la rifaximine 550 mg administrée deux fois par jour pendant au moins 24 mois ont été évaluées chez 322 patients en rémission de l’EH dans l’étude RFHE3002. Cent cinquante-deux patients étaient des patients ayant participé à l’étude RFHE3001 (70 dans le groupe rifaximine et 82 dans le groupe placebo) et 170 étaient nouveaux dans l’étude. Au total, 88 % des patients recevaient de la lactulose de façon concomitante.
Le traitement par la rifaximine pendant des périodes allant jusqu’à 24 mois (étude d’extension en ouvert RFHE3002) n’a pas entraîné de perte d’effet en termes de prévention des épisodes d’EH cliniquement manifeste et de réduction des hospitalisations nécessaires. L’analyse du délai jusqu’au premier épisode d’EH manifeste a montré un maintien à long terme de la rémission dans les deux groupes de patients (les patients nouveaux et ceux qui poursuivaient le traitement par la rifaximine).
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